McConnel. Made in Ludlow

McConnel. Made in Ludlow

L'entreprise McConnel, située à Ludlow en Angleterre, fabrique quasiment tous les composants de ses débroussailleuses. Cette firme du groupe américain Alamo adopte une stratégie payante compte tenu de son chiffre d'affaires, en progression constante depuis plus de dix ans, et de son écrasante position de leader sur son marché intérieur. Dans l'Hexagone, la marque, distribuée par Payen Import, se montre également active et se situerait dans le quinté de tête des ventes de débroussailleuses.

L'Anglais serait-il de nature méfiante ? Chez McConnel, il semblerait que oui. Soixantedix pour cent des composants sont produits en interne dans l'usine de Ludlow, petite bourgade des Midlands de l'Ouest, là où sont fabriquées les débroussailleuses de la marque. Edward Hall, le responsable commercial export, qui mène notre visite d'usine s'en défend : « La fabrication maison d'une grosse part des composants assure de la flexibilité lors du montage de nos machines. » Ce choix stratégique impose la présence d'un outillage et d'une logistique adéquats sur le site comptant 178 employés et 17 000 m² couverts. Ainsi, l'existence d'un tour spécifique pour usiner des blocs hydrauliques n'est pas des plus communes dans une usine d'assemblage. L'Anglais vient même d'investir dans une machine-outil, cette fois-ci à cinq postes, d'une valeur de 600 000 €, pour fabriquer ces composants. Il assemble également ses distributeurs hydrauliques. Le site de production, d'où sortent près de 2 500 débroussailleuses par an, soit une unité par heure, compte également trente stations de soudure car toutes les pièces sont soudées manuellement. À l'approvisionnement, 40 à 50 tonnes d'acier arrivent chaque semaine. Afin de vérifier la conformité de tous ces composants fabriqués maison, le service qualité inspecte les dimensions de tous les types de pièces. Il dispose pour cela d'un bras de mesure électronique Romer, d'une valeur de 25 000 €, précis à 0,01 mm. Le constructeur contrôle également l'équilibrage du rotor à différents stades de fabrication de la débroussailleuse pour limiter les coûts liés à un éventuel défaut. Toutes les machines sont d'ailleurs testées en fin de chaîne, les broyeurs bénéficiant de leur propre station d'essai. La stratégie d'autosuffisance adoptée par McConnel semble payante. Le site de Ludlow, qui ne produit que des débroussailleuses, est « l'un des plus rentables du groupe Alamo » selon l'aveu même de Christian Davies, le directeur général de McConnel et de la division agricole Alamo au Royaume-Uni. Cette marque, qui s'adresse aux entrepreneurs et aux utilisateurs intensifs, peut se flatter de son impressionnante position de leader au Royaume-Uni avec 80 % de parts du marché des débroussailleuses. Elle a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 29,2 M€ (prévisions de plus de 31 M€ pour 2014). Et les dirigeants prévoient encore 30 % de croissance entre 2015 et 2017.  

Une usine rentable

  McConnel doit sa réussite en partie à ses produits, à son savoir-faire de plus de 80 ans et à l'innovation. Au siège, le bureau d'études compte onze ingénieurs. Il développe tous les produits commercialisés par la marque (sauf les robots de broyage) : débroussailleuses, faucheuses sous glissière, têtes de broyage, broyeurs à axe vertical ou horizontal, outils à dents ou à disques. Il a dévoilé, au mois de mars, une débroussailleuse dont le bras combine les mouvements télescopiques au Variable Forward Reach (VFR) autorisant un déport de 2,8 mètres ainsi que le broyage derrière le tracteur. Les nouveaux modèles PA7285 VFRT et PA8085 VFRT reçoivent un bras de, respectivement, 7,20 et 8 mètres de long. Ils utilisent une tête de broyage de 85 chevaux et s'attellent au relevage trois points d'un tracteur d'au moins 130 chevaux. Autre originalité dans la gamme : la série spéciale Versi se caractérise par son bras monté sur une tourelle autorisant le débroussaillage à gauche ou à droite du tracteur. Le modèle PA556 Versi combine notamment ce mécanisme de tourelle à un bras MidCut de 5,5 mètres de long et 1,5 mètre de déport. Il s'attelle en trois ou cinq points à l'arrière d'un tracteur et utilise une tête de broyage de 65 chevaux. McConnel a également déposé un brevet en 2011 pour son système automatique de suivi du sol par le groupe de fauche. Baptisé EDS, ce dispositif assure automatiquement une pression au sol constante du rouleau palpeur sans que le conducteur intervienne sur les commandes. À l'aide de potentiomètres sur les articulations du bras et d'une sonde de pression sur le vérin de levée, le boîtier électronique ajuste toutes les 30 millisecondes la pression. Le système EDS autorise une allure de 18 km/h selon son fabricant contre 4 km/h en moyenne avec les débroussailleuses dépourvues de ce dispositif électronique. McConnel compte également sur 'élargissement de son offre pour conquérir de nouveaux marchés. Pour compléter sa gamme d'outils de travail du sol à dents et à disques, il se lance aujourd'hui dans la production de semoirs et commence par un modèle pour le strip-till baptisé Seedaerator.  

Quatre robots de broyage au catalogue

  Depuis 2012, McConnel propose à son catalogue quatre robots de broyage, développés et fabriqués par l'Italien Energreen. Le nouveau RoboMow, avec son moteur Yanmar de 33 chevaux, propose une alternative économique au modèle RoboCut. Ce remplaçant de la version RoboCut Pure adopte une seule vitesse mécanique, un moteur moins puissant et un circuit hydraulique moins performant. Pour sa part, le RoboPower, avec ses 140 chevaux et son relevage trois points avant et/ou arrière de catégorie II, emmène différents équipements quelle que soit leur marque. Il intègre notamment une prise de force bidirectionnelle et deux distributeurs à double effet. Le RoboZero, lui, tourne sur place grâce à ses roues dont deux sur quatre sont directrices.

Le Seedaerator sème en bandes

  Pour les adeptes du strip-till et du semis direct sur résidus de culture, McConnel lance le Seedaerator. Ce semoir pneumatique porté mesure trois mètres de large et adopte, à l'avant, neuf dents disposées sur deux rangées. Ces éléments ne travaillent que la ligne de semis, sur 10 à 30 cm de profondeur, et peuvent incorporer l'engrais stocké dans une trémie additionnelle. Le semoir repose au travail sur un rouleau dont les neuf pneus montés en quinconce rappuient chaque ligne de semis. Il compte neuf dents semeuses disposées sur deux rangées distantes de 70 cm pour faciliter l'écoulement des débris. Chaque élément semeur est indépendant et contrôlé en profondeur, de 25 à 150 mm, par une roue plombeuse. La trémie, de 600 ou 1 250 litres, alimente une tête de distribution positionnée à l'extérieur. La cellule doseuse, animée par un moteur électrique, est contrôlée par un boîtier électronique fonctionnant avec un radar. McConnel compte à terme décliner cette première version en châssis repliable de cinq et six mètres de large.    

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