Bobcat : le lynx ouvre ses griffes à l'agricole

Bobcat veut développer son activité sur le marché agricole. Cette marque à la tête de félin, déjà bien implantée dans le monde des travaux publics, a récemment renouvelé l'intégralité de sa gamme de chariots télescopiques. Ces produits de dernière génération fabriqués en France pourraient contribuer à son essor sur ce marché très concurrentiel.
Les 192 salariés de l'usine Bobcat de Pontchâteau (Loire-Atlantique) sont à pied d'oeuvre en cette matinée estivale du mois de juin. Cette unité produit l'ensemble des chariots télescopiques commandés à travers le monde, à l'exception des modèles rotatifs fournis par l'Italien Dieci. Elle fut construite en 1963 par Sambron, d'abord fabricant de presses à cidre puis de dumpers.
Cet industriel s'est ensuite lancé, dans les années 1980, dans la fabrication de chariots télescopiques avant d'être racheté en 2000 par Ingersoll Rand, à l'époque propriétaire de Bobcat. L'usine est, par la suite, entrée dans le giron du Sud-Coréen Doosan en 2007. Elle a vu son activité doubler ces quinze dernières années. Son chiffre d'affaires s'est établi à 63 millions d'euros en 2014 et il devrait atteindre 75 millions d'euros cette année. Les dirigeants prévoient en effet de construire 1 500 chariots télescopiques durant cet exercice.
Objectif de 6 % de parts de marché Environ 85 % de ce volume devrait être commercialisé dans la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique), 11 % sur le marché nordaméricain et 4 % en Asie et en Amérique latine. La capacité de production actuelle s'élève à huit unités par jour, avec une seule équipe. Compte tenu des nombreuses options disponibles sur ces chargeurs, le modèle économique de l'usine est principalement fondé sur une fabrication à la demande.
Seuls 2 % des engins sont en effet produits par anticipation. Sur le marché européen, les ventes de matériels Bobcat destinés aux applications agricoles ont crû de 103 % entre 2001 et 2013. Elles dépassent désormais en volume celles du secteur de la construction à la demande atone (-8 % sur la même période). Face à ce constat, la marque a réagi et concentré ses efforts sur le renouvellement de sa gamme de machines. Ces dernières années, elle a ainsi consacré près de 4,5 % du montant de son chiffre d'affaires à la recherche et au développement.
Dans la zone EMEA, le constructeur annonce pour l'instant une part de marché de 3 % en agricole mais s'est fixé l'objectif de doubler ce chiffre d'ici à 2020. Pour atteindre ce niveau, il s'affaire depuis fin 2014 à créer un réseau de distribution spécifique. Le constructeur privilégie les sociétés dont l'offre est dépourvue de chariots télescopiques mais n'exclut toutefois aucune opportunité. En France, la marque revendiquait mi-2015 une petite vingtaine de points de vente dans ce domaine.
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