Lemken : l'usine de pulvérisateurs monte en pression
Thomas Grégoire
Publié le 09/04/2016 à 08:36
Mise à jour à 03:544 minutes de lecture
À l'occasion de ses Dealers Days, Lemken a convié Matériel Agricole à accompagner un groupe de concessionnaires français dans ses deux usines allemandes de Haren et Alpen. Cette visite privilégiée a notamment permis de découvrir l'ampleur des investissements réalisés récemment sur ces sites dédiés à la production des pulvérisateurs, des matériels de travail du sol et de semis.
Forte de 236 ans d'existence, la société allemande Lemken ne cesse d'évoluer. Les sept générations qui se sont succédé à la tête de cette entreprise familiale ont progressivement élargi les compétences et l'offre de matériels. Si le siège historique de Alpen est toujours le centre névralgique de la marque, d'autres sites prennent progressivement de l'ampleur grâce à d'importants investissements. Le dernier gros chantier est celui de l'usine de Haren, située en Basse- Saxe, dans le nord-ouest de l'Allemagne.
Cette unité de production est désormais dédiée à l'assemblage de tous les pulvérisateurs. Ces appareils étaient auparavant construits dans les anciens bâtiments de RTS et Jacoby, deux firmes allemandes rachetées en 2005 par Lemken. Le constructeur mise sur son nouveau site ainsi que sur le renouvellement et l'élargissement de son offre de pulvérisateurs pour atteindre 1 100 machines vendues en 2019 (422 unités en 2015). Cette usine opérationnelle depuis l'automne 2015 représente un coût de 12 M€ et s'étend sur une superficie totale de 3 ha.
Une capacité de production doublée
Grâce à cet investissement, la capacité de fabrication a été doublée par rapport aux deux anciens lieux de production cumulés. Lemken soustraite tous les sous-ensembles, tels que les châssis, les cuves ou encore certaines portions de rampe. Les 10 000 m² du bâtiment de Haren sont alors scindés en quatre zones d'assemblage bien distinctes. Les trois premières chaînes sont dédiées au montage des gammes actuelles de pulvérisateurs Sirius, Vega, Albatros et Primus.
La ligne restante est réservée à la construction des rampes, au stockage des pièces ainsi qu'à la réalisation des rouleaux Variopack. L'approvisionnement en composants des postes de travail a été optimisé par informatique pour limiter les déplacements inutiles. La quantité de références disponibles est également prévue pour réduire les stocks et le gâchis. Une zone de test de 72 m de large, située à l'extrémité des chaînes d'assemblage, réceptionne les machines terminées. À cet endroit, un robot mesure avec précision la répartition de la pulvérisation sur toute la largeur de la rampe.
Une offre élargie pour la France
Lemken compte aussi sur l'élargissement de l'offre pour développer les ventes. Sa volonté est de disposer, à terme, de trois gammes pour le marché français de pulvérisateurs déclinées en deux ou trois finitions. Les modèles portés Sirius, actuellement disponibles en deux versions, devraient en accueillir une troisième, plus orientée vers le haut de gamme. Leurs rampes vont également évoluer avec l'arrivée de modèles de 30 m de large (24 m jusque-là).
Les variantes traînées Vega, actuellement commercialisées en versions « 12 » de finition haute, seront progressivement déclinées en configuration de milieu et d'entrée de gamme pour correspondre à toutes les demandes du marché hexagonal. Elles devraient rapidement accéder à des rampes mesurant de 15 à 30 m.
La troisième famille, encore à l'état de projet, devrait se composer de machines traînées dotées de cuves de 4 000 à 7 000 L et de rampes de 27 à 45 m d'envergure. Seuls deux niveaux de finition devraient être proposés pour ces appareils, à savoir le milieu et le haut de gamme. Enfin, Lemken réfléchit à un pulvérisateur automoteur, mais aucune information complémentaire n'a filtré.
Un centre de recherche et de développement flambant neuf
Lemken a inauguré en février son centre de recherche et de développement. Ce bâtiment de 7 300 m² est implanté dans l'enceinte historique de la marque, à Alpen, dans l'ouest de l'Allemagne. Il s'intègre dans les 25 ha du site dont 5 ha sont couverts. L'installation est scindée en deux parties avec, d'un côté, un hall d'essai de 4 200 m² et, de l'autre, un espace de recherche de 3 100 m².
Les ingénieurs ont accès, à proximité, à différentes parcelles pour valider en conditions réelles leurs idées. Ce centre bénéficie d'un environnement de travail digne d'une start-up afin d'attirer les jeunes diplômés. Il peut accueillir jusqu'à 143 personnes sur les 900 employés que compte le site.