Quivogne - Jussey (Haute-Saône) L'envie de se montrer

L'entreprise familiale Quivogne mise sur le service et la qualité de ses produits pour figurer parmi les grands acteurs français sur le marché des outils de travail du sol. Ses dirigeants apportent une grande attention à l'amélioration des coûts et des procédés de production en investissant dans des machines performantes. Ils s'intéressent également à l'export et ont ces dernières années créé plusieurs filiales aux résultats encourageants.
Pour vivre heureux vivons cachés. Ce proverbe ne semble désormais plus correspondre au constructeur français Quivogne. Les dirigeants de cette entreprise familiale nous ont, en effet, en exclusivité, ouvert les portes de leur usine de Jussey en Haute-Saône. Jean-Jacques Quivogne, président, et son fils Simon, directeur général en poste depuis janvier, placent leur société de 160 personnes parmi les leaders français des outils de travail du sol. Leur chiffre d'affaires annuel s'élève à 23 M€ et est réalisé à hauteur de 70 % dans l'Hexagone. Leur successstory démarre en 1946 lorsque Louis Quivogne, le père de Jean-Jacques, et son frère Gaston créent un atelier de mécanique agricole à Polaincourt en Haute-Saône (voir encadré).
Ce site historique accueille toujours une des deux usines françaises de la firme. Dans son 1,5 hectare de bâtiments, 45 salariés s'affairent autour des petits matériels et des outils à dents. Le second site de production, ouvert en 1973 à Jussey, compte 90 employés construisant notamment les outils à disques, les rouleaux et les faucheuses d'accotement. Il loge également le bureau d'études composé de 6 personnes.
Cette équipe travaille avec des logiciels 3D pour développer des nouveaux produits à partir du cahier des charges défini par le chef produit Julien Demoly ou apporter des évolutions sur les matériels existants. Dans l'unité de Jussey, d'une surface couverte de 2,5 hectares, Manuel Bercand, le directeur technique, est constamment à la recherche de solutions optimisant la qualité de fabrication et améliorant la productivité.
La robotisation en marche Cette politique conduit l'entreprise à investir dans des moyens de production modernes. L'usine compte ainsi deux tables de découpe laser, un centre d'usinage acquis en 2013, quatre tours à commande numérique et trois robots de soudure. Ces équipements fonctionnant au minimum en deux fois huit heures permettent à Quivogne de maîtriser la fabrication d'un grand nombre de pièces en interne avec une extrême précision. Les chapeaux de paliers et les axes des disques des déchaumeurs à disques indépendants sont par exemple produits sur place, ainsi que les rotors horizontaux des faucheuses d'accotement.
« Nous avons la chance de trouver en Haute-Saône des salariés sérieux et courageux qui nous permettent de préserver la qualité de fabrication, reconnaît Jean-Jacques Quivogne. Cependant, la robotisation est indispensable pour réduire les coûts de production et rester compétitif face aux nombreux acteurs du machinisme agricole. Notre dernier tour à commande numérique, arrivé cette année, effectue avec un seul opérateur le travail de trois personnes. Nous sommes obligés de réaliser ce type d'investissement pour limiter l'impact du coût salarial français sur le prix de nos matériels. » Anne-Sophie Auffret, responsable marketing, précise également qu'il est important d'apporter aux clients un service de qualité.
« La société Quivogne a bâti sa réputation en proposant des matériels sur mesure, souligne-t-elle. Nous gardons encore aujourd'hui cette spécificité grâce au large panel d'options. Nous disposons par exemple au catalogue de douze variantes de rouleaux de rappuyage pour nos outils de travail du sol. » L'entreprise, maîtrisant la quasi-intégralité de la fabrication, présente par ailleurs l'avantage d'être capable de reproduire des pièces pour des matériels âgés d'une vingtaine d'années voire davantage, un atout pour fidéliser la clientèle.
La gamme de produits fabriquée par Quivogne se compose d'outils de travail du sol à dents ou à disques, de rouleaux, de faucheuses d'accotement, de gyrobroyeurs, de broyeurs à axes horizontaux... Elle n'est pas la seule à composer le chiffre d'affaires car l'entreprise exerce également une activité de négoce liée aux partenariats avec le constructeur britannique Spearhead et l'italien Dondi. La commercialisation de la première marque compte pour 7 % dans le chiffre d'affaires tandis que la part de la seconde reste encore confidentielle.
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