Des milliers de moteurs livrés chez des constructeurs vont-ils finir à la poubelle ? C’est la question que se posent plusieurs organisations européennes de constructeurs pour ce qui concerne les moteurs non routiers et agricoles.
2020 est l’année de transition pour les moteurs vers la phase V dans les gammes de puissance en-dessous de 56 kW et au-dessus 130 kW. En 2021, ce sera au tour des gammes de puissance entre 56 kW et 130 kW de s’aligner sur la réglementation. Ces échéances donnent lieu à un habituel phénomène de stockage de moteurs dits « de transition » chez les constructeurs. Ces derniers ont jusqu'au 30 juin 2020 pour produire les machines de moins de 56 kW et de plus de 130 kW, équipées de ces moteurs de transition. Ils auront ensuite jusqu'au 31 décembre 2020 pour les mettre sur le marché de l'UE. Des délais identiques s'appliqueront en 2021 pour les machines dans les gammes de puissances entre 56 kW et 130 kW.
Des échéances qu’il ne sera pas possible de tenir à cause des arrêts de production que connaissent la plupart des industriels. Arrêts de production justifiés par des raisons de sécurité des personnels, mais également par le non-approvisionnement en certains composants : pneus, essieux, hydraulique, éclairage et équipements électroniques. En conséquence, les fabricants ne pourront pas fabriquer et mettre sur le marché dans les délais impartis les machines dotées des moteurs de transition qu'ils avaient déjà acquis. Certains d’entre eux s’inquiètent d’avoir à mettre ces moteurs au rebut. C’est pourquoi, le Cema (Association européenne des constructeurs) a demandé à la Commission européenne un moratoire sur l'application des délais 2020 et 2021 énumérés dans le règlement 2016/1628 / UE sur les émissions d'échappement des moteurs non routiers et 2018/985 / UE pour les moteurs de véhicules agricoles.
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