Le vendredi 25 mars à une heure du matin lorsque les premiers pompiers avertis par un voisin sont arrivés sur le site de l’usine de matériels viticole Grégoire à Châteaubernard (Charente), l’intensité du brasier pouvait leur donner toutes les raisons de craindre que l’intégralité en soit détruite avant le lever du soleil. Les 75 soldats du feu arrivés à bord de 25 engins sont cependant parvenus à maîtriser le sinistre avant 7 heure du matin. Ils ont été aidés en cela par leur collaboration avec les équipes de l’usine, avec celles de la police nationale, de la municipalité et même des personnels de la base aérienne voisine. Au bilan, sur les 16 000 m2 de bâtiments, une zone de 2 000 m2 a été détruite. Selon les premières conclusions de l’enquête, le feu proviendrait d’un court-circuit survenu dans une zone de rechargement de charriots électriques de manutention. Le montant du préjudice n’a pas encore été estimé mais la partie touchée concerne une zone de montage des pulvérisateurs trainés, un atelier de préparation des secoueurs de machines à vendanger, une partie de la ligne de peinture, notamment un bac de passivation.
Les salariés mobilisés
Si 25 % du bâtiment est actuellement inaccessible et 55 % a été touché par des suies et des débris, les salariés de Grégoire se sont très vite mobilisés pour faire repartir leur usine. Ils ont proposé leur bras pour déblayer, même à titre bénévole, le week-end. Ils sont ainsi parvenus à relancer petit à petit l’outil industriel. Dès le mardi, les équipes administratives ont retrouvé leurs locaux. Le jeudi, des cellules de pulvérisation recommençaient à être produites et le lundi de la semaine suivante c’était au tour des porteurs vignerons. Entre temps, la matinée de l’alternance prévue, de longue date, le samedi 2 avril, s’est tenue normalement dans un amphithéâtre non chauffé pour cause de coupure du gaz. Les dégâts vont bien évidemment perturber la production dans les semaines à venir. Aussi les équipes commerciales et celles du service achats se sont d’ores et déjà mises en contact avec leurs partenaires. Les premiers cherchent des solutions avec le réseau pour que les clients soient livrés avant le démarrage de la saison ou disposent d’une solution de secours. Les seconds appellent les fournisseurs pour se réapprovisionner en composants ayant souffert de l’incendie. « La solidarité qui s’était engagée lors du confinement devrait encore jouer, note Christophe Baron. Nous avions alors soutenu nos fournisseurs en leur donnant du travail. Maintenant, ce sont eux qui vont nous renvoyer l’ascenseur. »