Dossier Remanufacturing  [Sonamia] : Une deuxième vie pour les pneumatiques

« Chez Sonamia, nous sommes convaincus que le retraitement des pneumatiques est une filière d’avenir, complémentaire de celle des pneumatiques neufs, car elle permet de refaire un produit aussi qualitatif que du neuf, économique et respectueux de l’environnement », présente Matthieu Roudeix, responsable du pôle rechapage chez Sonamia.

L’entreprise vendéenne, implantée à Saint-Hilaire-de-Loulay, commercialise une large gamme de pneumatiques (de 4 à 54 pouces), capables d’équiper les marchés agricoles (tracteurs, moissonneuses-batteuses et engins tractés). Parmi les produits distribués, une partie est issue du remanufacturing.

« Notre engagement au sein de l’économie circulaire n’est pas nouveau puisque nous faisons partie des tout premiers clients du GIE France Recyclage Pneumatiques (FRP), créé il y a une vingtaine d’années », poursuit Matthieu Roudeix.

FRP collecte les carcasses usagées auprès de ses clients pour les valoriser en matières (granulation, matériaux drainants) ou en énergie (alimentation de fours en cimenterie), ou encore pour les recycler. Dès lors, lorsque l’occasion s’est présentée de renforcer cette offre en montes d’occasion rénovées, Sonamia n’a pas hésité. C’est ainsi que l’entreprise a repris successivement les activités de rechapage de pneus d’avions du fabricant de pneumatiques Otico en 2021, puis celle de pneus poids lourds de la SAS bordelaise Casenave à la rentrée 2023.

Reprise des activités d’Otico et de Casenave

« Notre première acquisition nous a permis de disposer de nos propres moules et d’élargir notre offre de pneus en proposant des gammes spécifiques, économiques et écologiques », explique Matthieu Roudeix.

Sonamia démarre ainsi, dès mai 2021, la distribution de la marque Superflotation à destination des remorques agricoles et des engins spéciaux (mines, par exemple).

Depuis la rentrée, la société vendéenne a élargi son offre avec la commercialisation de la marque CTS, rachetée à la SAS bordelaise Casenave. Des pneus radiaux, issus de la filière poids lourds et disposant d’une largeur de 265-500 mm et d’un diamètre maximum de 1 200 mm, sont remis à neuf pour une utilisation à faible vitesse (25-40 km/h) au regard de leur homologation d’origine (90 km/h). Ils sont adaptés à l’ensemble des engins servant aux travaux dans les champs, dans les fermes et dans les usines, ou tractés sur la route derrière un tracteur, comme les mélangeuses pailleuses.

Leurs avantages ?

« Ils sont conçus pour le port de charges lourdes, assurent une bonne tenue de route et résistent bien à l’abrasion », détaille Matthieu Roudeix.

Des rechapeurs européens homologués

Pour le retraitement de ses pneus, Sonamia fait appel à des rechapeurs français et européens qui possèdent une homologation propre à cette activité (R109). Elle collabore notamment avec Soreval, située à Bellevigne-les-Châteaux (Maine-et-Loire), à mi-chemin entre Angers et Tours. L’entreprise angevine assurait déjà l’activité de rechapage pour Casenave. C’est donc dans son usine que la magie opère !

La première étape du retraitement d’un pneu consiste à l’inspecter visuellement et manuellement, une fois sa carcasse réceptionnée. Si celle-ci est en bon état, la bande de roulement est en revanche râpée. Tous les défauts et zones à remplacer sont réparés grâce à de la gomme crue, qui correspond à une pièce de caoutchouc adhésive. Le pneu est ensuite recouvert d’une nouvelle bande de roulement. Ici, la préparation du pneu est faite à chaud. Une fois la carcasse habillée, le pneu est placé dans un moule et cuit à une température de 156 °C pendant environ 90 minutes. Lorsque les parties excédentaires de gomme sont retirées, le produit est prêt à être expédié !

« Ils sont vendus en première monte à des constructeurs européens et en deuxième monte à des réparateurs français », précise Matthieu Roudeix.

À l’avenir, Sonamia compte bien accélérer l’offre de produits issus de l’économie circulaire en développant de nouvelles dimensions par une approche R&D dynamique.

« Nous pourrons ainsi apporter une réponse à nos clients dans le cadre de l’optimisation de leur bilan carbone », conclut Matthieu Roudeix.