Châteaubernard- 23 novembre 2023. C’est l’effervescence devant les locaux de l’entreprise Grégoire. Le bitume tout frais du grand parking longeant le bâtiment est encore interdit à la circulation. Du côté de la façade principale, un petit groupe se réunit devant l’entrée où une plaque vient d’être dévoilée. Elle porte le nom d’Edmond et James Grégoire. Le premier a fondé l’entreprise après la guerre, le second, son fils, a poursuivi le développement de la société pour en faire un des leaders mondiaux dans le domaine des machines à vendanger. La société est intégrée à 100 % depuis 2011 dans le groupe Same Deutz-Fahr, mais les dirigeants ont tenu, par cette action symbolique, a rappeler que la marque Grégoire conserve son identité.
Le site méritait toutefois une remise à niveau et le show-room fait partie d’un processus de transformation plus large, comme le rappelait David Causse, président de Grégoire. Ce projet a en effet été initié en 2015. Il incluait une modernisation de l’usine tout en maintenant sa capacité de production. Réalisé par étapes, le chantier a subi plusieurs contrariétés : confinements dus au covid, crise des matériaux, guerre en Ukraine, … ainsi qu’un violent incendie au cœur des bâtiments en mars 2022. « Nous n’avons jamais baissé les bras, ajoute David Causse. Les salariés de l’entreprises se sont mobilisés tout comme l’ensemble de nos partenaires : fournisseurs, concessionnaires et collectivités locales. »
Une usine flexible
Aujourd’hui les 17 000 m² de l’usine ont nettement évolué afin d’offrir une réelle flexibilité. La chaine principale de production peut désormais accueillir sans difficulté tous les modèles de machines figurant au catalogue : vendangeuse automotrices ou trainées, récolteuses d’olives, tracteurs enjambeurs ou pulvérisateurs. Le constructeur a fait le choix depuis plusieurs années déjà de faire sous-traiter toute la partie chaudronnerie et mécanosoudure à des fournisseurs basés en grande majorité dans le tissu industriel local. Le châssis principal ainsi que tous les autres éléments (cabine, tête de récolte…) arrivent au magasin à l’état brut. Tout est contrôlé et mesuré avant de passer en peinture. Grégoire dispose aussi de son propre atelier de passivation pour finaliser la préparation de tous les composants en inox. Chaque pièce est ensuite envoyée au montage. L’usine dispose d’une organisation en « peigne », avec un axe principal alimentée par des chaines secondaire où sont assemblées les différentes parties de la machine.
Cette rénovation, marque la fin de la transformation de l’outil de production. L’entreprise est aujourd’hui en mesure d’assembler jusqu’à 400 machines automotrices par an et autant de pulvérisateurs. Un accroissement bienvenu car, en étant présent sur 27 pays dans le Monde, Grégoire connait une demande soutenue. Le tracteur enjambeur GSE, commercialisé fin 2022 connait par exemple un réel succès : 80 exemplaires ont déjà été commandés, alors que l’objectif initial était de 15 modèles seulement pour la première année.
