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Récolte de pommes de terre L'arracheuse automotrice à pommes de terre Pouchain Oryx 4.75 évolue

En fin d’année 2021, le Français Pouchain levait le voile sur sa nouvelle génération d’arracheuse automotrice à pommes de terre Oryx. Pour la saison 2023, il apporte à nouveau des évolutions techniques améliorant nettement la vie du chauffeur lors de la conduite comme pour les opérations de maintenance. Pour la découvrir, nous nous sommes rendus sur un chantier d’une exploitation de l’Aisne.

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La nouvelle arracheuse automotrice à pommes de terre Oryx de Pouchain facilite grandement la vie du chauffeur, notamment pour la conduite et la maintenance. (@ A.G.)

Le moteur d’une automotrice est certes essentiel pour assurer son déplacement et son fonctionnement, mais il peut parfois être encombrant. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’une arracheuse automotrice à pommes de terre, laquelle nécessite de la puissance d’entraînement, donc un moteur volumineux. Lorsque les ingénieurs du bureau d’études de Pouchain, situé à Villers-au-Flos (Pas-de-Calais), ont décidé de déplacer le moteur sur leur nouvelle génération d’arracheuse, c’est tout le châssis de la machine qu’il a fallu revoir. Pour me rendre compte de ces évolutions, j’avais rendez-vous début octobre 2022, en pleine saison d’arrachage, à Pouilly-sur-Serre (Aisne), avec l’Oryx 4.75, un modèle à quatre rangs et 75 cm d’écartement. Comparé à celui de la PAP 475 de précédente génération, que nous avions prise en main il y a quatre ans, le moteur de la nouvelle machine n’est plus en position frontale sur le châssis, au-dessus du bâti arracheur, mais sur le pont arrière, entre la trémie et le ring, en position transversale.

En raison de l’absence du moteur auparavant situé au-dessus du bâti arracheur, la vue est désormais bien dégagée sur les organes d’arrachage. (@ A.G.)

En grimpant à bord de cette Oryx, la différence est flagrante, et les avantages assez vite palpables. La visibilité vers l’avant est nettement meilleure, et la vue sur le broyeur de fanes et les organes d’arrachage s'avère parfaitement dégagée. Toujours dans l'optique d'améliorer la visibilité, le châssis a lui aussi été redessiné, avec des longerons qui se resserrent désormais devant le bâti arracheur. Le pont avant se voit également allégé d’environ 2 t, autorisant ainsi une meilleure évolution de l'automotrice en conditions humides, ce que nous n’avons pas pu vérifier le jour de notre essai en raison d'une météo clémente. Il se déleste en effet du moteur, mais aussi de la transmission hydrostatique et des pompes hydrauliques. En sus, il dispose d’un nouveau translateur permettant de décaler le châssis, ce qui favorise le guidage de la machine en dévers ou dans les courbes.

Le châssis de la machine présente un empattement plus court, favorisant sa maniabilité. (@ A.G.)

L’Oryx, avec ses quatre roues motrices et directrices, et ses pneus larges à l'arrière, se montre efficace en matière de motricité, de maniabilité et de respect des sols. (@ A.G.)

Le moteur suivi à distance

La nouvelle Oryx profite également du système de télémétrie Telematics Gateway qui permet au moteur Volvo, un six-cylindres de 12,7 L et 510 ch, de communiquer en permanence et de transmettre les informations en direct à l’application dédiée. Cela concerne, par exemple, son taux de charge, les pourcentages d’utilisation en charge et au ralenti, la consommation de GNR… Le système permet également d’effectuer de la maintenance prédictive et corrective. Il est disponible gratuitement pendant deux ans, ce qui correspond à la durée de garantie initiale de la machine, puis sur abonnement, au choix du client. Pour faciliter le travail de l’opérateur, un compresseur d’air fait aussi son apparition, à proximité des radiateurs, afin de souffler le bloc de refroidissement, les filtres ou encore la cabine.

La nouvelle Oryx se distingue rapidement par son moteur Volvo qui n’est plus positionné à l’avant, au-dessus du bâti arracheur, mais sur le pont arrière, entre la trémie et le ring. (@ A.G.)

Pour cela, des sorties d’air sont installées à proximité du moteur et du poste de conduite. De même, afin de faciliter le travail du chauffeur, les réservoirs de GNR, d’AdBlue et d’huile de lubrification sont désormais tous regroupés à proximité de la cabine. Cette dernière, d’origine Claas, conserve l’accoudoir de la marque allemande, lequel reçoit le nouveau joystick CMotion favorisant le confort et l’ergonomie de conduite. Ce levier gère l’avancement ainsi que différentes fonctions de la machine. Le chauffeur possède toujours 12 caméras infrarouges retransmettant les prises de vues sur trois écrans, mais la qualité et la définition d'image s'avèrent supérieures à celles dont disposait la précédente génération d'Oryx.

À bord de la cabine, d’origine Claas, le joystick CMotion fait son apparition sur l’accoudoir. (@ A.G.)
Trois écrans retransmettent les images de 12 caméras infrarouges installées sur les principaux organes de la machine. (@ A.G.)
Pour limiter le bruit en cabine et la consommation de carburant, le moteur fonctionne à bas régime lors du chantier, entre 1 200 et 1 300 tr/min. (@ A.G.)

Des améliorations techniques

Du côté de la chaîne cinématique de la machine, des évolutions ont également été apportées. Au niveau de l’effeuilleuse, les bras de relevage sont désormais espacés de 2,2 m, ce qui favorise la stabilité du broyeur. Ce dernier intègre à présent un éparpilleur de fanes qui disperse celles-ci sur une largeur allant de 0 à 3 m. Cet équipement évite ainsi les andains ou accumulations de résidus de récolte, sans augmenter la largeur du broyeur ni imposer de contrainte lors de la conduite de l’arracheuse. Cet éparpilleur s'équipe en outre d’un déflecteur amovible, via un vérin électrique commandé en cabine, afin de faire varier la largeur de projection en limite de parcelle ou d’empêcher que les fanes ne soient projetées sur le tracteur. De nouvelles barrettes à l’arrière du rotor favorisent également la qualité d’effeuillage.

Le broyeur de fanes accède désormais à un éparpilleur qui dispose d’un volet électrique permettant de régler la largeur de projection jusqu’à 3 m. (@ A.G.)

Le bâti arracheur a lui aussi été revu pour augmenter la visibilité depuis la cabine et monter les roues de rappui à pneu en position traînée, plutôt que poussée, afin d’améliorer le suivi du sol. Ce bâti profite également d’un châssis redessiné visant à optimiser le tamisage et le passage du flux de récolte. De trois chaînes et un rouleau effaneur sur la PAP, le montage passe à quatre chaînes et deux rouleaux effaneurs sur l’Oryx. Cette configuration permet d’augmenter, là encore, les performances du tamisage, mais aussi l’efficacité contre les fanes. Au-dessus de chaque rouleau, des doigts tire-fanes, escamotables hydrauliquement en cas de bourrage, facilitent le travail.

Le bâti arracheur a lui aussi été revu pour augmenter la visibilité depuis la cabine et monter les roues de rappui à pneu en position traînée, plutôt que poussée, afin d’améliorer le suivi du sol. (@ A.G.)

À l’arrière, la trémie, dont la position se voit abaissée sur la nouvelle génération d'Oryx, gagne 1 m3 de capacité pour atteindre désormais 16 m3, soit environ 10 t de pommes de terre. Son fond et l’élévateur restent indépendants afin d'autoriser sa vidange en roulant. La machine conserve également son tapis élévateur à barreaux vulcanisés et ameneurs en caoutchouc, lequel est adapté au tamisage de la terre fine sans pour autant abîmer la récolte. Par ces évolutions, l'Oryx rend le travail plus facile et plus efficace. Elle améliore également le confort du chauffeur en abaissant les nuisances sonores et en lui offrant une meilleure visibilité sur le chantier… de quoi réjouir les futurs utilisateurs.

La trémie progresse en capacité pour atteindre 16 m3, soit environ 10 t de pommes de terre. (@ A.G.)
La nouvelle arracheuse automotrice à pommes de terre Oryx de Pouchain facilite grandement la vie du chauffeur, notamment pour la conduite et la maintenance. (@ A.G.)

Les arracheuses automotrices à pommes de terre Pouchain en quelques dates

2009 : premier prototype d’arracheuse automotrice à deux rangs.

2011 : premier prototype d’arracheuse automotrice à quatre rangs.

2013 : lancement en série.

2016 : lancement de l’arracheuse automotrice à quatre rangs avec trémie PAP.

2018 : lancement de la troisième génération d’arracheuses automotrices.

2021 : lancement de l’arracheuse automotrice à quatre rangs Oryx.

 

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