Login

Claas Lexion 30 ans EARL Leray : « Nous moissonnons pour 50 euros de l'hectare »

Certains s’en souviennent peut-être, en 1995, Claas dévoilait sa moissonneuse-batteuse Lexion. La série 400, première du nom, comportait deux modèles dotés d’un système hybride à deux rotors longitudinaux. Pour la réalisation de ce reportage, Matériel Agricole s’est rendu en Seine-et-Marne pour redécouvrir le plus gros spécimen de cette génération de Lexion, la 480. L’EARL Leray utilise toujours cette machine depuis son achat, il y a plus de vingt ans. La Lexion, conservée dans un état impeccable, est toujours un atout de performance et désormais gage de moisson à moindres coûts.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Avec 127 ha de céréales à récolter par an, la Lexion 480 de l'EARL Leray (77) est loin d'être surmenée. (© A.G.)

La Lexion 480 est la troisième moissonneuse-batteuse Claas de la ferme. Les puissances n’ont fait que doubler à chaque remplacement, pour atteindre les 412 ch DIN développés par la Lexion 480. « Elle a été notre première machine à rotors », précisent Michel Leray et Éric Juteau, associés au sein de l’EARL Leray. Avec sa barre de coupe de 7,5 m, la Lexion 480 n’est pas surmenée. « Nous récoltons l’intégralité de notre SAU [surface agricole utile] avec elle, soit 127 ha par an », détaillent les agriculteurs. Depuis près de vingt ans sur l’exploitation, la machine n’est aujourd’hui pas près de s’en aller. « Nous en sommes très contents. Par ailleurs, nous moissonnons relativement peu de surface par rapport à ses capacités, et seulement des céréales. L’usure est donc très modérée. Le tout est de réaliser les entretiens en temps et en heure ! Ceci nous permet de la faire vivre longtemps afin de l’amortir et de diminuer le coût de notre moisson », ajoutent-ils. Par ailleurs, la Lexion 480 montre des prémices d’assistance électronique. Déjà nommé « Cebis », un terminal comportant les informations de la machine facilite les réglages des organes. « Nous sommes ravis du Cebis. Cela nous a changés de la Dominator que nous avons eue précédemment. Nous disposons de toutes les informations essentielles et pouvons régler la machine sans descendre ! Elle reste donc confortable et efficace malgré son âge », ajoute Michel Leray, chargé de la moisson sur l’exploitation. La Lexion 480, bien qu’à l’aube de ses 25 bougies, convient encore parfaitement aux travaux de cette exploitation seine-et-marnaise.

Bien qu'une barre de coupe de 9 m soit disponible de série, cet exemplaire est équipé d'une Claas C750 de 7,5 m, elle aussi proposée d'usine. (© A.G.)

Une moissonneuse-batteuse de plaine

Moissonneuses comme tracteurs, la marque Claas, c’est un peu une religion chez les Leray. « La Lexion 480 a succédé à une Dominator 106, qui a elle-même remplacé une Matador. Que du Claas ! », en plaisante Michel Leray. Lors du chantier de moisson de blé sur lequel nous nous sommes rendus, des Claas Arion séries 500 et 600 livraient les bennes. Autant vous dire que cela annonçait la couleur. La Lexion 480 de la ferme est sortie en 2001 de l’usine de Harsewinkel, en Allemagne. « Elle a fait ses premières heures au sein d’une Cuma. À ce moment-là, la machine battait 400 ha par an chez quatre agriculteurs », explique l’exploitant. À son arrivée chez les Leray, son rythme s’est ralenti. Achetée 112 000 € HT en 2006 à la concession Depussay, la machine opère désormais sur près de trois fois moins de surface. « Elle récolte du blé, de l’orge d’hiver et de printemps, du colza, des pois et du tournesol », ajoutent les agriculteurs. Notons que, au tournesol, des plateaux sont ajoutés sur la barre de coupe. Pour l’intégralité des cultures, la paille est broyée. La Lexion est dotée de deux éparpilleurs pendulaires. « Niveau débit de chantier, j’arrive à moissonner 2,5 ha à l’heure. Je possède une barre de coupe de 7,5 m de large. Dans des blés à 90 quintaux, par exemple, je roule à 4 km/h environ », précise Michel Leray.

À l'arrière de la moissonneuse-batteuse, les éparpilleurs pendulaires fonctionnent en permanence, les pailles étant broyées. (© A.G.)

Une maintenance raisonnable

Quand nous venons à parler de l’entretien avec les deux associés, nous entrons rapidement dans le vif du sujet et parlons coûts ! « Notre Lexion 480 nous coûte entre 3 000 et 4 000 € par an en entretien. En mettant tout bout à bout, je dirais que nous moissonnons pour 50 € de l’hectare », explique Michel Leray. « Par rapport à la venue d’un entrepreneur, notre moisson nous coûte ainsi deux fois moins cher », ajoutent les deux agriculteurs. La machine totalise peu d’heures : 1 800 heures au batteur et 2 800 au moteur. Pour son bon vieillissement, la ferme met un point d’honneur à l’entretenir régulièrement. « En saison, je la souffle et la graisse tous les matins. Cette tâche me prend de 2 heures à 2 heures et demie, mais elle est nécessaire. Le filtre à air est placé au-dessus, juste derrière le moteur. Il y a environ 20 graisseurs, beaucoup d'entre eux étant répartis sur des modules de graissage. Cela me change des 80 graisseurs éparpillés qui étaient à faire sur la Matador ! plaisante Michel Leray. Je passe tout de même une pompe à graisse par jour sur la Lexion. Je profite également de cette maintenance journalière pour vider le bac à pierres. » 

Les associés ont eux-mêmes ajouté une planche sur le dessus de la barre de coupe. Celle-ci empêche les cultures, notamment le colza, de passer par-dessus. (© A.G.)

Les exploitants vidangent eux-mêmes l’intégralité de la machine. « Nous vidangeons les boîtiers des éparpilleurs de paille tous les ans, le moteur tous les deux ans, et les boîtiers des réducteurs et des rotors tous les trois ans. À plus longue échéance, tous les six ans, nous nous occupons de l’huile hydraulique et hydrostatique. Enfin, à intervalles de huit ans, nous nous attelons à la sortie de boîte de vitesses », détaille Éric Juteau. Enfin, la Lexion se rend une fois par an chez Depussay pour une révision ou d'autres interventions mécaniques. Outre la surface battue plus que raisonnable, ce degré d’attention accordé par les exploitants participe à la bonne conservation de la machine.

Le dessus de la Lexion donne accès au moteur et à son filtre à air, ainsi qu'au réservoir de gazole. Notons que la trémie est positionnée juste derrière la cabine. (© A.G.)

Les débuts de l’assistance électronique

La Lexion 480 embarque le terminal Cebis. Positionné sur la console de droite, l’écran recueille toutes les informations de la machine et permet d’effectuer les réglages. Il se commande avec sept boutons dédiés, positionnés devant. « C’est très pratique ! Je règle mes grilles et mes vents depuis la cabine, via le terminal. Il y a même un mode automatique des réglages des éléments de battage. Le Cebis indique aussi le rendement et le taux d’humidité de la culture », souligne Michel Leray. « À côté de cela, toutes les informations de fonctionnement sont regroupées ici. Nous avons les indications en temps réel, telles que la température du moteur ou la vitesse d’avancement, mais également tous les comptes cumulés. Je sais combien d’hectares ont été battus, combien de litres de carburant ont été consommés et même combien de kilomètres nous avons fait ! », se félicite l’agriculteur. Toujours sous le signe de l’automatisation, la barre de coupe est par ailleurs montée sur un cadre mobile et suit automatiquement le terrain. « Il ne lui manque que le Laser Pilot, conclut-il. Il s’agit du guidage automatique de la machine en fonction des zones moissonnées ou non. Mais pour récolter nos 127 ha par an, nous nous en passons aisément ! »

Solidaire du siège, le joystick permet l'avancement et l'inversion du sens de la marche. Il comporte bien évidemment les commandes de la barre de coupe. (© A.G.)
De chaque côté du convoyeur, un vérin facilite les mouvements de la barre de coupe afin de suivre les irrégularités du terrain. (© A.G.)
Le réservoir de carburant affiche une capacité de 650 L. (© A.G.)

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement