Ne plus avoir de repousse d’adventices après le passage de la moissonneuse-batteuse dans les parcelles de céréales à paille est le rêve de nombreux céréaliers. Telle est la prouesse du fabricant Redekop avec son caisson broyeur-destructeur de graines. Ce dernier se fixe à l’arrière de la moissonneuse-batteuse Case IH Axial-Flow 7250 équipée d’une barre de coupe de 8,5 m de large. Cet ensemble appartient à Éric Peschard, chef d’exploitation à Landes-le-Gaulois (Loir-et-Cher), lequel exploite 464 ha de céréales en technique culturale conventionnelle et simplifiée. « En 2021, après avoir entendu parler de l’utilisation, en Australie et au Canada, du broyeur destructeur de graines Redekop, j'ai pris le pari de m’en procurer un pour la campagne de 2021 », explique Éric Peschard, aux commandes de sa moissonneuse-batteuse. Il se rapproche alors de Mecafarming, revendeur Redekop et agent Case IH basé à Nourray (Loir-et-Cher). Il s’assure d'abord de l’accord du constructeur de sa moissonneuse-batteuse avant d'installer le Redekop, lui permettant ainsi de conserver la garantie de sa machine. Son pari lui coûte alors près de 80 000 € HT.
Vers une réduction des intrants
« En misant sur le Redekop, je souhaitais avant tout limiter le réensemencement des adventices afin de réduire l’utilisation de produits chimiques pour la destruction des ray-grass », ajoute Éric Peschard. Après trois campagnes de récolte avec le broyeur destructeur de graines Redekop installé sur l’Axial-Flow, l’exploitant commence à observer un résultat progressivement satisfaisant. En effet, sur les parcelles de blé habituellement à faible population de ray-grass, il recense aujourd’hui très peu d'adventices, voire aucune, ce qui augmente, selon lui, son rendement moyen de 15 q. Toutefois, les champs de blé habituellement à forte population de ray-grass présentent encore à ce jour une – faible – quantité d’adventices. « Il faut être patient, insiste l’exploitant. D’après une étude australienne, l’investissement s’amortit au bout de cinq ans, selon le taux de repousse des mauvaises herbes. J’espère en être débarrassé dans les prochaines années et ainsi réussir mon pari. » Bien qu'il réussisse à diminuer ses passages de pulvérisateur, Éric Peschard ne compte pas baisser la garde sur le désherbage des parcelles. De surcroît, l’utilisation du broyeur Redekop lui permet d’économiser un passage de traitement antigraminée folliculaire lors des semis de colza.
Un ratio entre surconsommation et diminution des produits phytos
Le broyeur destructeur de graines Redekop puise environ 45 ch de puissance sur le moteur de 497 ch de son Axial-Flow 7250. Cette dernière indique une surconsommation de gazole d’environ 7 L/h. Le broyeur destructeur augmente également la nuisance sonore de 8 db(A) à une distance de 10 m. Il éjecte aussi un flux plus important de poussières à l’arrière de la machine. Afin d’obtenir des mesures précises sur l’efficacité de sa machine, Éric Peschard s’est associé en 2023 avec la chambre régionale d’agriculture du Centre-Val de Loire. Les relevés effectués dans ses parcelles ont montré une destruction des mauvaises herbes à hauteur de 70 %, un résultat inférieur aux 85 % annoncés par le constructeur. Cependant, au regard de la réduction des apports de produits phytosanitaires et donc du geste écologique que permet le Redekop, l’agriculteur s’étonne de l’absence d’aide financière de la part de l’État pour l’achat de ce type de machine.
A lire aussi : Le désherbage commence à la moisson
