La modulation instantanée favorable au rendement et à la qualité

Depuis quinze ans, Jean Fumery, exploitant dans les Yvelines, module ses apports d'azote en blé et en colza grâce au système N-sensor de Yara. Ce féru d'agriculture de précision avoue ne pas avoir économisé les intrants mais affirme plutôt avoir gagné en rendement et en qualité.
Présenter Jean Fumery comme un pionnier de l'agriculture de précision est presque un euphémisme. Cet agriculteur des Yvelines module ses intrants (semence et engrais) au sein de ses parcelles depuis 1998. Et son ordinateur détient une véritable mine d'informations cartographiées qui illustrent parfaitement la variabilité intraparcellaire, à en donner mal à la tête à un informaticien. Rendement, besoin en azote, résistivité, taux d'argile... Jean Fumery connaît très bien ses sols, et ceci au mètre carré près. Depuis quinze ans, ce passionné de technologie utilise le capteur N-sensor, développé par Yara, pour moduler instantanément ses apports d'engrais dans ses parcelles.
« L'objectif initial était plutôt simple : apporter la bonne dose d'engrais au bon endroit. Mais à l'époque, aucun épandeur n'était vraiment capable de faire varier instantanément son débit. Les premiers essais avec un appareil Kuhn disposant d'un système de modulation hydraulique étaient pour le moins épiques », se remémore l'agriculteur. En 2002, il achète un épandeur Sulky pourvu d'un dispositif modulant la dose. Il est alors armé pour exploiter pleinement les fonctionnalités du N-sensor. S'il avoue ne pas avoir fait d'économie significative d'engrais, il intervient de façon plus intelligente en apportant l'azote là où il en faut. « J'ai gagné en rendement et en qualité, estime Jean Fumery. Avec 130 unités d'azote, j'ai déjà enregistré par exemple un rendement maximal en blé de 130 q/ha, en raison notamment d'un poids spécifique élevé, avec suffisamment de protéine et sans verse. »
Installé sur le toit du tracteur, le capteur N-sensor mesure par réflectance la biomasse et la teneur en chlorophylle des plantes dans un carré de cinq mètres de côté tout autour de l'automoteur. Il récolte ces informations toutes les secondes. Des modèles agronomiques déterminent ensuite les besoins en azote de la plante qu'un boîtier électronique transmet à l'épandeur. Pour le suivi des opérations, un signal GPS (balise RTK) géoréférence les mesures et élabore une carte de l'azote apporté aux plantes. L'agriculteur calibre l'appareil à chaque variété au moyen de la pince N-tester proposée par Yara. Pour le colza, il possède également l'application pour smartphone ImageIT plus récemment développée par le fabricant. À partir d'une photo numérique des plantes, elle évalue la biomasse et la quantité d'azote absorbée en entrée et sortie d'hiver.
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