Essai plateau fourrager Plateau de 12 m Ponge A40 RPX 12026 : ça roule !

Je connais depuis toujours le ramassage des balles à l’aide de vieux plateaux à double essieu, au plancher en bois et à la stabilité incertaine. Aujourd’hui, cela change avec le plateau à six roues A 40 RPX 12026 mis à disposition par Ponge. Après l'avoir récupéré auprès des établissements Huot, partenaire du constructeur, je profite de chantiers de ramassage de balles sur la ferme familiale pour le prendre en main. Pour l’attelage, rien de sorcier. Je verrouille l’anneau sur le piton du tracteur, retire les prises d’air de leurs supports et branche le freinage pneumatique à double ligne. Je tourne ensuite la vanne de défreinage positionnée juste derrière le timon, et me voilà prêt. Direction la ferme. Pour le premier chantier, je ne monte pas les ridelles. Avec les collègues, nous prévoyons de charger les balles en colonne. En plein essai de divers matériels que nous vous présenterons prochainement, nous voilà partis vers les premières parcelles, à deux tracteurs, trois plateaux et deux chariots télescopiques !

Il ne mord pas

Bien que mes premiers kilomètres avec le plateau se fassent à vide, j’apprécie vite sa maniabilité. Entre routes sinueuses et petits villages de la région, j'emprunte un chemin dont les endroits sont plutôt exigus. Par habitude, je prends mes premiers virages plutôt larges dans les villages, de peur de frotter un coin de maison. Je me rends cependant vite compte que ce n’est pas nécessaire. Je suis plutôt bluffé. En tournant à 90° dans certaines intersections, je constate que le plateau de 12 m de long ne mord pas et suit relativement bien le tracteur. J’ai un bon moyen de comparaison : je prends depuis des années les mêmes routes avec mon plateau de 10 m qui, lui, empiète davantage sur la route. Notons, au passage, qu’une version dotée du dernier essieu suiveur avec blocage hydraulique existe. D’après Ponge, cette option limite le ripage des pneumatiques et réduit le rayon de braquage. Bien que le plateau soit encore vide, j’apprécie déjà sa stabilité. Je ne le sens pas derrière le tracteur ! J’ai par ailleurs un bon avant-goût de l’efficacité du freinage pneumatique, agissant sur des tambours de 400 x 120 mm. Les arrêts se font en douceur. Je suis désormais impatient de rouler à charge !

À plein comme à vide

Ça y est ! Mon premier chargement de la journée est fait. Le plateau de 5 200 kg à vide est chargé de 39 balles de blé rondes pesant chacune 250 kg. Autant vous dire qu’avec 26 000 kg de PTAC, le Ponge n’est pas surchargé. Sur le plancher de 3 mm, les balles sont installées sur le flanc, sur deux hauteurs doubles. Une troisième rangée fait office de clé. Au premier stop au bout du chemin en pente, dès la sortie de la parcelle, j’apprécie encore plus l’efficacité du freinage pneumatique. Six freins indépendants arrêtent le plateau. Bien que le tracteur, un John Deere 6130 R, ne soit pas un très gros gabarit, l’ensemble freine aisément. Me voilà parti ! J’entame mes premiers kilomètres à charge. Excepté la différence de traction dans les côtes du fait de la charge, sur le plat, je ne sens aucunement la différence par rapport à l’ensemble vide.

Je roule sereinement à 40 km/h. La suspension intégrale à paires de lames ressorts paraboliques absorbe les irrégularités de la route. Je tourne de temps en temps la tête ou jette un coup d’œil dans mes rétroviseurs : le chargement ne bouge pas. Par ailleurs, les balles de 1,30 m de diamètre ne dépassent que très peu de chaque côté, le plateau mesurant 2,50 m de large. Les bords épais de 4 mm et relevés de ce dernier empêchent par ailleurs les balles de glisser. Reposant sur des pneus mesurant 445 mm de large, l’ensemble me donne l’impression de conduire une semi-remorque et rend cette journée de ramassage de balles plutôt sereine. Notons qu’une monte de pneus plus haute, de 385 mm, est également disponible.

Il se faufile partout

La mission de la seconde journée consiste à ramasser des balles rondes de regain. Le regain étant moins stable que la paille, et les prairies peu nivelées, je me dis que la stabilité du plateau sera encore mise à l’épreuve. Chargé de la même manière que les balles rondes la veille, le regain ne bouge cependant pas d’un poil lorsque je traverse la prairie escarpée avec mon chargement. Le plateau reposant sur un châssis formé par deux IPE de 300 mm de haut en acier à haute limite d’élasticité (HLE), l’ensemble autorise une certaine déformation en fonction de la charge et du terrain. J’enchaîne ensuite sans encombre mes trajets routiers avec mes 39 balles de 280 kg et de 1,25 m de diamètre. Je passe sous les ponts ! La hauteur de plancher, de 1,15 m avec la monte de pneumatiques en 445/45 R19.5, porte celle de mes chargements à 4,50 m.

Ce chantier me permet par ailleurs d’apprécier l’aisance du plateau dans les manœuvres. L’accès au bâtiment de stockage nécessite plusieurs marches arrière. Le rond d’avant-train boulonné à double rangée de billes facilite la conduite, même en arrière ! Le chantier se prolongeant de nuit, j’apprécie l’éclairage et le gyrophare à Led de série. Afin de rendre le plateau avec les ridelles montées, j'installe celles-ci pour mon dernier trajet de 23 balles, alors chargées en longueur. Ponge nous a livré le plateau avec les ridelles droites au déport 0. Je les place à l’aide du chariot télescopique et fixe chacune d'elles grâce à quatre boulons de 24. Sept modèles sont par ailleurs disponibles : à tiroir, rabattables ou non, et avec plus ou moins de déport. Au terme de ces deux jours d’essai, les quelques centaines de balles encore présentes sur le terrain ont été rentrées sans encombre, sans en perdre une seule.