Réunies à Aurillac (Cantal) lors du congrès annuel de la Fédération nationale des Entrepreneurs des territoires (FNEDT), les entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers (ETARF) constatent une progression régulière des demandes de prestations. Un chiffre illustre bien cette tendance : le montant des cotisations sociales versées à la MSA par les ETARF a augmenté de 15 % en huit ans. Si le nombre d’entreprises reste relativement stable, la masse salariale globale et l'effectif moyen progressent donc de manière continue.

Indexation des tarifs
La contribution des ETARF au renouvellement des actifs dans les domaines agricole et forestier faisait justement partie des thèmes abordés lors d’une table ronde. Sur ce point, les entrepreneurs ont en effet une réelle carte à jouer. Avec le faible renouvellement démographique de la profession agricole, les demandes de prestations continueront certainement à augmenter. L’horizon n’est pas complètement dégagé pour autant. Les ETARF doivent aussi faire face à des problèmes récurrents. L’augmentation importante des intrants, notamment le GNR, a ainsi posé des difficultés à de nombreuses structures, car il s’est parfois avéré très difficile de répercuter cette hausse des charges dans les factures présentées aux clients. Certaines entreprises ont donc mis en place un système d’indexation des tarifs en corrélation avec le prix du carburant. Cela implique de bien maîtriser ses coûts de revient puis de faire preuve d'une bonne dose de pédagogie auprès des agriculteurs pour faire passer le message.
Une charte pour les ETF
Les entreprises du domaine forestier connaissent elles aussi des difficultés. En raison des incendies de 2022 et, plus globalement, des restrictions de chantier souvent liées à la chaleur ou à des contraintes environnementales, certaines d’entre elles n’ont pu travailler, en moyenne, qu’un mois sur deux l’an passé. La profession souffre par ailleurs d’un manque d’attractivité et peine à former ou recruter des salariés compétents. Une enquête révèle par ailleurs que les entreprises de travaux forestiers (ETF) ne vivent pas décemment de leur métier. La raison ? Des prix au mètre cube ou au stère trop bas, le plus souvent imposés par les donneurs d’ordre, coopératives, gestionnaires ou propriétaires.

Pour sortir de ce marasme, la FNEDT, en collaboration avec différentes structures régionales, a rédigé une « charte de vitalité économique et sociale des entreprises de travaux forestiers ». L’objectif est de créer un outil de communication avec les autres membres de la filière. Ces derniers s’engageraient à revaloriser les tarifs en ne faisant travailler que les ETF respectueuses des règles environnementales et sociales. Les rédacteurs de la charte viennent de la présenter aux différents acteurs de la filière et espèrent qu’elle sera signée lors du salon Euroforest, en juin 2023.
Fauchage-andainage : une liste des prestataires disponible en ligne
Depuis quelques années, la technique du fauchage-andainage avant récolte est revenue sur le devant de la scène, et ce, pour plusieurs raisons : avec l’interdiction du Reglone, un produit de dessiccation très couramment employé par les multiplicateurs de semences, notamment pour les espèces légumineuses, la fauche pour séchage en andains est devenue la meilleure alternative. En parallèle, les productions bios connaissent un essor important, avec parfois des problèmes de salissement par des mauvaises herbes qui perturbent la moisson. Là aussi, le fauchage-andainage apporte une réelle solution pour récolter sans trop de pertes. La technique séduit également des producteurs conventionnels, en blé dur et en blé tendre notamment, qui constatent des gains sur la qualité ou le taux de protéines. L’accélération de la dessiccation leur permet aussi d’avancer la récolte de quelques jours et d’implanter ainsi une culture intermédiaire. Pour toutes ces raisons, le fauchage-andainage intéresse de plus en plus de monde, mais le nombre de machines disponibles est encore limité. La Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (FNAMS) a donc décidé, en partenariat avec la FNEDT, d’effectuer un recensement des prestataires propriétaires de coupe. Cette liste contient une soixantaine de noms. Elle est disponible gratuitement sur le site de la FNAMS, moyennant la création d’un compte pour avoir accès à ces informations.