L’ETA Lamy a réalisé sa troisième saison de semis de maïs avec un semoir monograine Lemken, un modèle Azurit 10 de 6 m de large. Ce matériel présente la particularité d’implanter les graines de maïs en quinconce selon un concept nommé « DeltaRow ». Les huit rangs sont doublés grâce à un système de séparation situé sur chaque élément. Deux disques perforés synchronisés et accouplés déposent alternativement les graines. Les deux rangées de plants sont ainsi décalées et distantes de 12,5 cm l’une de l’autre. Ce positionnement des graines est indépendant de la vitesse d’avancement. Adepte de ce principe du semis en double rang depuis une vingtaine d’années, Cédric Lamy, à la tête de l’ETA éponyme, a réussi à fidéliser une partie de sa clientèle d’éleveurs de bovins qui veulent produire du maïs ensilage. Ce semoir est par ailleurs compatible avec tous les becs conventionnels. L’entreprise effectue chaque année 350 ha de semis en double rang, dont 150 ha en prestation. « Auparavant, nous disposions d’un semoir Amazone avec lequel les deux rangs étaient semés côte à côte. Nous avons ainsi trouvé un bon compromis avec ce nouveau modèle. De plus, nous avons opté pour des disques au lieu des socs afin de semer à une profondeur plus importante, de 6 à 7 cm, contre 4 à 5 cm précédemment. Cependant, en cas de pluie, la terre tend à coller aux disques », témoigne l’entrepreneur.
Le remplissage de la trémie facilité
Le semoir est attelé à un tracteur Fendt 718 Vario, muni d’un GPS. Cette puissance et le gabarit du tracteur s’avèrent nécessaires pour assurer le levage de l’équipement. Sa trémie centrale pressurisée, d’une capacité de 600 L (12 ha d’autonomie), facilite le remplissage en comparaison d’un semoir traditionnel qui nécessite une alimentation élément par élément. Elle réduit aussi nettement le temps de préparation du chantier en simplifiant la logistique d’approvisionnement en semences. De plus, l’entreprise a monté une cloison intérieure pour incorporer deux semences différentes à droite et à gauche. Suspendus sur parallélogramme, les éléments semeurs intègrent deux doubles disques ouvreurs de 40 cm de diamètre (dont un avec un angle d’attaque) avec une pression réglable de 50 à 150 kg par élément. Ils sont entraînés par un moteur électrique. Des chasse-débris rotatifs et deux rouleaux, positionnés en amont, préparent le terrain préalablement à la création du sillon. Des roues plombeuses de type trapèze referment ensuite le sillon. La distribution sous pression accompagne les graines dans la descente jusqu’au fond du sillon grâce à un flux d’air à grande vitesse. Celles-ci sont ensuite bloquées entre le fond du sillon et la roue plombeuse. Une trémie frontale donne la possibilité d’apporter de l’engrais lors du semis au centre des deux rangs par l’intermédiaire de deux coutres à deux disques. « Nous pouvons régler la pression des disques depuis la cabine grâce à des vérins hydrauliques situés sur chaque élément semeur. Le chauffeur détermine également la densité de semis sur le terminal. Une coupure rang par rang permet automatiquement de s’adapter au parcellaire grâce au GPS », indique l’entrepreneur.
Un développement racinaire plus important
Cette technique de semis présente également l’avantage de couvrir plus largement et rapidement les sols, limitant ainsi le développement des adventices et donc l’utilisation des produits phytosanitaires. Cette couverture accrue des sols permet aussi de limiter l’érosion. De même, les plantes bénéficient d’une meilleure luminosité et d’une meilleure alimentation en eau et en nutriments. Cédric Lamy constate des rendements plus élevés avec le semis en quinconce (entre 5 et 10 % en rendement matière sèche), comparé à un semis en ligne conventionnel. De plus, il observe une qualité de semis optimale à une vitesse élevée, pouvant atteindre 15 km/h. « Lorsque j’ai fait le choix d’acquérir un semoir à double rang, au départ j’avais pour principal objectif d’accroître la densité de semis qui avoisinait alors 145 000 pieds par hectare. Désormais, étant donné l’augmentation des coûts des semences, la densité se situe entre 105 000 et 110 000 pieds par hectare. La réussite du travail passe par une bonne préparation des sols au préalable », souligne l’entrepreneur.
« À présent, je vois les autres avantages que procure cette technique de semis, comme les performances des chantiers. La vitesse de travail oscille en effet entre 8 et 14 km/h grâce à l’utilisation des disques, tout en maintenant une bonne qualité de semis. Le débit de chantier, quant à lui, atteint de 2 à 4 ha/h. Cette orientation me satisfait donc totalement », termine-t-il.