Sauvetage et découverte Tracteur RétroUn Société Française Vierzon H2 sauvé des orties

Collectionneur de voitures anciennes et de motos, Jean-Marc Fauret a fait l’acquisition d’un SFV 201 voilà une dizaine d’années. Ses amis lui avaient alors dit : « Si tu mets le pied dedans, t’es foutu ! » Effectivement, les voitures de collection ont progressivement disparu au profit des tracteurs… et ce sont tous des boules chaudes, bien entendu ! Comme vous pouvez le constater, Jean-Marc Fauret n’hésite pas à engager des rénovations qui pour certains paraissent impossibles.
Cette épave d’H 2 a été découverte sur le site internet « Le bon coin » mise en vente par un ferrailleur dans la région bordelaise. Ce dernier ne connaissant pas la valeur réelle du bien l’a annoncé à un prix  relativement intéressant, d’où un nombre d’appels important. Disponible et pas trop éloigné géographiquement, Jean-Marc Fauret s’est alors précipité chez le vendeur pour y conclure le marché.
Après un rapatriement de l’engin, notre collectionneur a bien inspecté l’épave. Ses amis venus voir sa nouvelle acquisition lui ont dit : « Tu n’y arriveras jamais à le remettre en route ce tracteur ».

Arrivée du tracteur au domicile de Jean-Marc Fauret. La rénovation sera longue et difficile. L’ensemble est cependant complet. Il ne manque aucune pièce. Même le logotype de la firme est toujours présent sur le nez pointu du H2.

Très motivé, Jean-Marc Fauret s’est alors mis au travail. Première surprise, le bloc moteur a gelé au niveau du support radiateur.  « Une fente de 30 cm dans laquelle on pouvait glisser la main », se souvient le collectionneur. Après avoir chauffé le bloc moteur pendant 12 heures dans une forge, une presse de 60 tonnes a alors été nécessaire pour refermer la crevasse. Puis, pour finir d’étancher l’ensemble, 78 baguettes fonte ont été utilisées. L’étanchéité totale a enfin été obtenue grâce à l’utilisation d’un additif (Wynn’s).
Il aura fallu huit mois à Jean-Marc Fauret pour terminer cette rénovation qui rend le tracteur presque aussi parfait que le jour de sa sortie de l’usine de Vierzon, 85 ans plus tard ! Jean-Marc a pu compter sur ses nombreux amis pour réaliser toutes les tâches de cette rénovation. Jean Chanut a, par exemple, effectué tous les travaux de tournage et d’usinage alors qu’Eric Salomon a finalisé tous les réglages ainsi que la mise en route du tracteur.

Le système d’injection apparaît entier. Les éléments de carrosserie sont bien abîmés. La végétation a même envahi le nez du tracteur.

 

La trappe d’échappement étant ouverte, les débris provenant de la décomposition du pot vertical sont bien visibles. Les souris avaient même trouvé refuge dans cet espace.

 

La plaque du constructeur est toujours en place et indique le N° 472.

 

Le poste de conduite est en piteux état. Toutes les parties tôlées sont en dentelle.

 

Une fois mis sur cales, le SFV s’apprête à recevoir des nouvelles roues pour être plus facilement déplaçable.

 

La pompe à injection est également complète. 

 

La pompe de graissage était bien en place et complète. Le tube en verre qui fait office d’indicateur de niveau d’huile dans le réservoir est en état.

 

Une fois la culasse démontée, le piston apparaît bien grippé dans le bloc moteur. L’eau n’étant pas entrée dans la cylindrée, celle-ci est restée dans un état correct.

 

Le bloc moteur a été démonté du châssis. Il a fallu chauffer l’ensemble pendant 12 heures pour extraire le piston, tout en terminant à la masse.

 

1,5 tonne de sable a été nécessaire pour mettre à nu le corps du tracteur.

 

Une couche d’apprêt a été déposée sur le carter de pont arrière.

 

Les établissements Marliac ont reconstruit plusieurs éléments du SFV. L'ancien radiateur a été remplacé par un neuf.

 

La reconstruction a aussi porté sur le réservoir à carburant, l’ensemble du filtre à air, les ailes, la plateforme de conduite.

 

Alors que la partie mécanique se termine, la phase d’essai se profile.

 

Pour la mise en route, Jean-Marc Fauret avait fait appel à son ami Eric Salomon, spécialiste des boules chaudes. Après quelques réglages, la mise en chauffe de la boule s’opère à l’aide d’un chalumeau.

 

Le SFV H2 retrouve une nouvelle vie sur la pelouse de Jean-Marc Fauret.

 

La rénovation n’est pas pour autant terminée. Jean-Marc doit encore apposer la dernière couche de peinture : le gris SFV. Pour cela, il doit redémonter nombre de pièces de son tracteur.

 

Dernière couche avant remontage. Les pièces vont retrouver leur emplacement sur le corps du tracteur.

 

Jean-Marc a récupéré des roues fer sur une épave de H2 pour les monter sur son tracteur rénové.

 

Jean-Marc Fauret aux commandes de son H2.