Pensé pour les agriculteurs, conçu avec eux
Seederal Technologies est une jeune start-up brestoise créée en 2021 par deux ingénieurs, Arthur Rivoal et Antoine Venet. Depuis deux ans, ces derniers travaillent sur un prototype de tracteur 100 % électrique. Pour cela, ils se sont entourés d’un réseau d’agriculteurs afin de proposer un véhicule parfaitement adapté à leurs contraintes. Les deux entrepreneurs ont également recruté une équipe de spécialistes venus du monde des batteries, du machinisme agricole et de l’industrie automobile. Pour mener à bien ce projet, ils ont réalisé une première levée de fonds de 1,2 million d'euros auprès d’Épopée Gestion, de Breizh Up et du club d’investisseurs Jeriko. La structure Seederal Technologies compte actuellement dix salariés, l’objectif étant de tripler les effectifs à la fin de 2023 et d'effectuer une deuxième levée de fonds.

Une technologie de rupture
Le tracteur Seederal est 100 % électrique et se destine aux travaux de grandes cultures. Sur ce prototype, le moteur thermique n’est pas simplement remplacé par un module électrique. Ce tracteur, pour lequel trois brevets ont été déposés, est intégralement repensé afin d’être capable de réaliser les mêmes interventions que celles des modèles standards du marché, avec une autonomie importante, d’environ une journée, l’équivalent de 200 L de GNR, selon ses concepteurs. Le Seederal affiche une puissance équivalente à celle d'un modèle de 160 ch. Un premier prototype sera lancé en 2023, avant sa commercialisation prévue pour 2025.

Une alternative aux énergies fossiles
Si le coût initial du tracteur Seederal peut être de 30 à 50 % plus élevé que celui d'un modèle standard équivalent sur le marché, l’économie pour l’agriculteur serait de l'ordre de 30 à 40 % sur sa durée d’amortissement, estimée à sept ans, selon les fondateurs. La technologie électrique s’avère bien adaptée aux travaux de traction en raison du poids des batteries. De plus, les exploitations qui produisent localement cette énergie pourraient recharger la batterie pendant les heures creuses. Aussi, l’agriculteur pourrait être rémunéré en déchargeant sa batterie pendant les heures de pointe afin d’équilibrer le réseau. D’un point de vue écologique, le tracteur afficherait un niveau d’émissions de CO2 inférieur de 90 % à celui des modèles classiques, selon les concepteurs, soit un impact environnemental sept fois moins élevé.