La rédaction de Matériel Agricole (MA) : Pouvez-vous nous rappeler quels sont les avantages du semis direct actuellement ?
Michel Schietequatte (MS) : « Le semis direct permet de moins travailler le sol et donc de mieux le conserver, en particulier au niveau de sa structure. Dans un second temps, l’association des différents couverts végétaux permet une plus large biodiversité. De plus, moins de travail du sol implique un stockage de carbone et une présence de matière organique plus importants. Enfin, c’est aussi une technique qui permet de réduire les coûts d’exploitation en limitant le nombre de passages en tracteur. »
MA : En quoi cette technique permet-elle une alimentation plus saine ?
MS : « L’alimentation de la plante cultivée est obtenue en partie grâce au stockage de l’azote de l’air, lorsqu’une légumineuse est associée à une céréale, par exemple. Cette biodiversité va également réduire la pression parasitaire sur la culture. Tout cela permet de limiter les apports chimiques. »
MA : Que représente Maschio Gaspardo en termes de semoirs au niveau mondial ?
MS : « La firme créée en 1834 est le leader mondial du semis de précision. Avec ses huit usines à travers le monde, la marque produit 3000 semoirs de précision par an. Le semis direct se développe depuis une trentaine d’années. Il a émergé en Amérique du Sud, pour préserver les sols de l’érosion, puis cette technique a été exportée en Europe. L’entreprise construit 200 semoirs de semis direct par an pour alimenter les secteurs où la demande existe, comme l’Italie, la France, le Royaume-Uni ou encore l’Amérique du Nord, du Sud et la Nouvelle Zélande. »
MA : Changer ses pratiques culturales est un investissement lourd. Existe-t-il des aides ?
MS : « Oui, il existe des aides pour financer cette technique, spécialement dans les zones de captage d’eau. De plus, pour récompenser le stockage du carbone, le groupe Avril, et en particulier sa filiale Saipol, bonifie l’achat de colza en semis direct. »
MA : Quel est l’avenir de cette technique en France ?
MS : « C’est la question que je me suis posée il y a quatre ans déjà, quand je suis arrivé dans le groupe, notamment avec les interrogations légales autour de l’arrêt du glyphosate, qui est utilisé pour détruire le couvert végétal. Aujourd’hui, la recherche travaille sur des couverts gélifs ou bien des solutions de désherbage mécanique qui pourraient constituer la solution d’avenir pour le semis direct. »
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