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ClaydonUn itinéraire technique signé Opti-Till

Un itinéraire technique signé Opti-Till
(©Claydon)

Le 31 janvier, Simon Revell, responsable des ventes export de Claydon, et Victor Havet, responsable France de la marque, recevaient la rédaction de Matériel Agricole chez Damien Lidon, un client de la marque depuis 2017 installé en Loir-et-Cher, afin de démontrer les vertus de la solution Opti-Till, une technique qui ne date pourtant pas d’hier.

Le constructeur anglais Claydon est spécialisé dans la technique du semis direct et du strip-till. Depuis vingt ans, il propose à ses clients une solution d’itinéraire technique sobre sur le plan des charges de mécanisation et perturbant peu le sol, comparée aux méthodes conventionnelles, ou TCS (technique de conservation des sols). Le 31 janvier, Simon Revell et Victor Havet, respectivement responsable des ventes export et responsable France de Claydon, recevaient la rédaction de Matériel Agricole chez leur client Damien Lidon, installé en Loir-et-Cher, afin de redémontrer les vertus de leur solution Opti-Till.

Simon Revell (à droite), responsable des ventes export de Claydon, aux côtés de Victor Havet, unique responsable France du constructeur. (© U.D.)

L’itinéraire technique de cette dernière se déroule en quatre étapes : récolte avec paille et menue-paille restituées, passage de herse à paille, semis en strip-till et roulage. Lors de la récolte, la moissonneuse-batteuse rejette les résidus de paille broyée et de menue-paille au sol sur la surface de la parcelle. Deux à trois jours après la moisson, l’exploitant effectue, selon l’humidité du sol, entre un et quatre passages de la herse à paille Claydon. Cette dernière, équipée de dents vibrantes de 65 cm de longueur et de 14 mm de diamètre, répartit de façon homogène les résidus de paille et de menue-paille, laissant place à une couche pailleuse conservant l’humidité du sol. Pour obtenir un résultat satisfaisant, Claydon recommande une vitesse de travail comprise entre 15 et 25 km/h. Ce processus peut être comparé à un faux-semis, dans le cas d’un itinéraire technique conventionnel.

Damien Lidon observe un meilleur développement de ses cultures depuis qu’il sème en bandes de 15 cm avec un interrang de même largeur. (© U.D.)

Lors du semis, l’agriculteur implante ses cultures sous la couche de paille à une vitesse de 10 à 12 km/h, à l’aide du semoir Claydon Hybrid. Cet outil réalise un semis en bande, de type strip-till. Il se compose d’éléments semeurs dotés d’une dent fissuratrice et d’un soc à pattes-d’oie intégrant deux ouvertures pour la dépose des graines de part et d’autre de la fente. En effet, les semences sont réparties dans le sol sur une largeur de 15 cm avec un interrang de même largeur entre chaque bande. Ce dernier espacement apporte, selon le constructeur, plus de lumière pour une meilleure photosynthèse. Celle-ci augmente le métabolisme de la plante ainsi que le captage du carbone. Espacer les bandes de culture assure également une plus grande circulation de l’air, ce qui réduit l’apparition des maladies fongiques. Dans le cadre de la solution Opti-Till, l’exploitant pourra procéder à une dernière étape, en fonction des conditions de son sol et de la météo, reposant sur le roulage de la parcelle. Lors du développement de la culture, cette technique culturale n’empêche pas les passages du pulvérisateur ou de la bineuse.

Une solution à faible consommation de carburant

Après une vingtaine d’années d’utilisation de l’itinéraire technique Opti-Till par les clients de Claydon, le responsable des ventes export du constructeur, Simon Revell, et le responsable France, Victor Havet, sont en mesure d'annoncer qu'avec cette solution la consommation de carburant se voit réduite d’environ 20 L/ha, en comparaison d'un itinéraire conventionnel ou TCS. Pour appuyer cet argument, ils exposaient, lors de l’événement du 31 janvier chez l'agriculteur et client de la marque Damien Lidon, un comparatif de consommation de GNR entre les techniques culturales conventionnelles avec labour (les TCS) et l’Opti-Till. Cette étude a été menée sur une ferme céréalière récoltant 200 ha.

Total de la consommation de carburant selon trois itinéraires techniques
Conventionnel TCS Opti-Till

- 1 faux-semis = 8 L/ha

- 1 labour = 15 L/ha

- 1 semis combiné = 15 L/ha

- 1 déchaumage disque = 7 L/ha

- 1 déchaumage dent = 8 L/ha

- 1 semis combiné = 15 L/ha  

- 2 passages de herse paille = 3 L/ha 

- 1 semis = 6 à 10 L/ha 

 

Total : 38 L/ha Total = 30 L/ha Total = 9 à 13 L/ha

Commentaire

En utilisant l’itinéraire technique Opti-Till de Claydon, l’exploitant consommera, pour 200 ha, environ 15 L de GNR. En arrêtant le prix du GNR à 1,20 €/L, il dépensera sur une année 3 600 € avec l’Opti-Till, contre 9 120 € en technique conventionnelle avec labour. Toutefois, ce calcul ne comprend pas les coûts liés aux pièces d’usure, au salaire du chauffeur, à l’amortissement des machines ou encore à un éventuel tracteur supplémentaire.

Niveler sa parcelle en strip-till

Dans le cas d’une parcelle avec un profil déformé, comme après une culture de betteraves ou encore en région d’élevage, Claydon préconise le passage, avant semis, de la bêche roulante TerraStar. Celle-ci se dote de couteaux en croix, de 200 mm de diamètre. Elle a pour but d’incorporer les résidus de paille et de menue-paille tout en nivelant le sol. La TerraStar est efficace en conditions humides avec une vitesse de travail d’au moins 12 km/h à une profondeur maximale de 6 cm.

(© U.D.)

Damien Lidon, client de la marque Claydon depuis 2017

Installé en Loir-et-Cher, Damien Lidon exploite 350 ha de céréales (blé tendre et dur, colza, tournesol, haricots, etc.). En 2008, il opte pour une technique de conservation des sols (TCS) sans labour. Six ans plus tard, celle-ci montre ses limites par l’apparition d’une forte population de ray-grass. L'agriculteur, voyant ses coûts en herbicide augmenter fortement pour un faible résultat, choisit, en 2017, de passer au système Opti-Till de Claydon à l’aide du semoir Hybrid – un modèle porté de 6 m de large –, d'une herse à paille de 7,5 m et de la bêche roulante TerraStar, de 6,3 m.

Damien Lidon, agriculteur en Loir-et-Cher, cultive selon la méthode Opti-Till de Claydon depuis 2017. (© U.D.)
« Le semoir Hybrid à dent passe sans souci dans mes parcelles malgré la quantité élevée de cailloux. En effet, sa dent pousse la pierre, ce que ne fait pas un semoir d’une autre marque doté de disques : celui-ci passerait au-dessus », annonce Damien Lidon.

Depuis presque deux années, ce dernier mène également des essais de désherbage mécanique afin de réduire ses passages de pulvérisateur.

« Utiliser la bineuse frontale m’évite d’investir dans un système de guidage par GPS, qui, selon moi, représente un coût », précise-t-il.

De même, en raison de leur écartement interrang, les cultures semées en bande selon la méthode Claydon facilitent le passage de la bineuse dépourvue de guidage GPS. Damien Lidon observe également un meilleur développement des cultures depuis qu’il sème sur des bandes de 15 cm avec un interrang de même largeur. Pour assurer les cultures, le constructeur Claydon recommande l’association de couverts.

Damien Lidon a réalisé un profil de sol de sa parcelle sur 1 m de profondeur afin d’observer le travail de la dent fissuratrice. Cette dernière permet la décompaction, l'aération et un meilleur drainage du sol, par rapport à un travail conventionnel, procurant ainsi un environnement optimal pour l’enracinement des cultures. (© U.D.)

« Les résidus de paille font office de couverts. Cependant, en utilisant la herse à paille après le passage de la moissonneuse-batteuse, je répartis aussi de façon homogène les menues-pailles. Ces dernières font germer des repousses alors utilisées comme couverts », ajoute l’exploitant.

Selon ses observations, l’Opti-Till favorise également une levée de colza avec moins de 10 mm d’eau et sans irrigation. Or, lorsqu'il suivait un itinéraire conventionnel, l'apport en eau pouvait monter jusqu'à 25 mm pour espérer une levée.

« [Cet écart] s’explique majoritairement par le passage de la herse à paille, indique-t-il. Cette dernière crée une couche fraîche et humide en surface, tout ce dont la culture de colza a besoin pour lever. ».

Damien Lidon conclut ce retour d’expérience Claydon en affirmant croiser ses bandes de semis à chaque rotation de culture afin de limiter au maximum le développement de ray-grass.

 

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