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Youngtimer John Deere 6600 : le précurseur qui en a toujours dans le ventre

Équipé d’un six-cylindres de 113 ch, ce John Deere 6600, qui fêtera ses 30 ans en novembre, effectue les travaux lourds de l’exploitation gersoise.

Arrivé fin 1994 sur l’exploitation gersoise de la famille Coassin, le John Deere 6600 effectue encore de nombreuses tâches sur les 35 ha en coteaux que celle-ci cultive. Le tracteur, pourtant presque trentenaire, affiche seulement 3 430 heures au compteur et se trouve dans un état remarquable. Montez avec moi à bord de ce youngtimer qui ronronne encore merveilleusement et posait, à son époque, des jalons de l’innovation en machinisme agricole.

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N’importe quel adepte du bloc à six cylindres John Deere saurait reconnaître son ronronnement les yeux fermés. Ce tracteur mythique, qui fait encore le bonheur de ses propriétaires actuels dans l’Hexagone, n’est pas sans rappeler l’ADN des 6R. À son lancement en 1994, le modèle 6600 venait, avec le 6800, compléter la gamme 6000 jusqu’alors uniquement composée de quatre-cylindres, ces deux modèles comblant ainsi le vide entre les petits 6000 et la série 7000 à six cylindres. Comme le reste de la gamme, il arrivait sur le marché avec de nombreuses innovations pour l’époque, à l’image de la transmission PowrQuad, toujours disponible au catalogue du tractoriste, ou de la commande électronique du relevage arrière. Pour lancer notre nouvelle rubrique « Youngtimer », nous avons choisi de vous présenter un John Deere 6600. Ce modèle a attiré notre attention lors de notre dernier essai tracteur, organisé dans le Gers, sur l’exploitation familiale d'un de nos rédacteurs. Malgré ses quelque 30 années de service, l'engin présente un état impeccable grâce aux soins apportés par ses propriétaires.

(© J.M.)

113 ch sous le capot

Lancé en 1992, le châssis intégral signé John Deere de notre youngtimer accueille le moteur à six cylindres de 5,9 L de cylindrée développant 113 ch de puissance maximale. De ce moteur turbocompressé, qu'aucune norme antipollution ne contraint, s’échappe une sonorité brute qui ne laisse pas indifférent son conducteur. Contrairement à la majorité des marques concurrentes, ce type de châssis dit « en berceau » soutient le moteur et élimine les contraintes de torsion sur les chemises à l’aide de longerons en acier. Ceux-ci confèrent au tracteur une charge admissible et une capacité de levage plus importantes, pour un poids total inférieur. Le 6600, avec son empattement contenu de 2,65 m, s’intercale entre les 6000 à quatre cylindres (2,40 m d'empattement) et les 7000 (2,80 m).

Le moteur est soutenu par un châssis intégral, innovation de l’époque toujours utilisée aujourd’hui, notamment sur les 6R. (© John Deere)

Il dispose de la désormais mythique transmission PowrQuad 20 x 20, une semi-powershift à cinq gammes synchronisées, de A à E, associées à quatre rapports sous charge en marche avant comme en marche arrière. Ceux-ci se situent aux côtés des gammes et fonctionnent par l’intermédiaire d’un levier à quatre positions. Le tracteur de la marque au cerf bondissant se dote d’un inverseur mécanique positionné, lui aussi, sur la console de droite, à côté de l’accélérateur à main.

Malgré les années, la peinture et les autocollants de ce youngtimer présentent un état impeccable. (© J.M.)

Prémices du « load sensing »

Le 6600 est équipé d’une pompe hydraulique alimentant un circuit à centre fermé débitant 96 L/min. Véritable évolution à l’époque, ce système détecte les besoins de chaque fonction hydraulique afin que la pompe fournisse uniquement le débit et la pression requis. Le contrôle électronique du relevage arrière permet d’agir sur la montée et la descente de l’outil par un simple interrupteur, autour duquel est intégrée une molette graduée pour régler avec précision la profondeur de travail. Le relevage du youngtimer profite également d’une butée haute et d’une vitesse de descente réglable. L’attelage et le dételage des outils sont facilités par des commandes extérieures sur les ailes arrière du tracteur.

(© Sylvie Turino)

Une cabine qui tient toujours la route

Malgré les années qui passent, la cabine à six montants du John Deere 6600 n’a pas à rougir de ses performances. Ses vitres légèrement bombées offrent une bonne visibilité panoramique, que ne gêne pas le pot d’échappement disposé sur le côté. Au moment de son lancement, la marque mettait également en avant la ventilation « de type automobile », permettant de diriger le flux d’air sur le pare-brise, vers le corps ou les pieds de l’utilisateur. Cette cabine, dénommée « TechCenter », dispose d'une porte de chaque côté. Elle est montée sur quatre silentblocs limitant les vibrations et le bruit au travail. Le John Deere 6600 s’offre même le luxe d’un toit ouvrant, sur l’avant ou sur l’arrière. Celui-ci donne davantage de visibilité sur l’avant dans le cas d’une utilisation avec un chargeur frontal ou permet simplement de profiter d'une brise légère lors des travaux.

1. Tableau de bord avec écran digital au centre. (© J.M.)
2. Cing gammes synchronisées et quatre rapports sous charge. (© J.M.)
3. Relevage arrière contrôlable électroniquement. (© J.M.)
4. Climatisation de série. (© J.M.)
5. Trois régimes de prise de force. (© J.M.)

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