Télescopique d'occasion Manitou MLT
 : les clés de la bonne affaire

Le Clermontois Manutention Service, distributeur de la gamme agricole franco-française Manitou, rayonne sur une bonne partie de l’Auvergne. Une soixantaine de chariots télescopiques d’occasion, des reprises pour la plupart, transitent chaque année chez ce distributeur avant de trouver preneur, en France ou à l’international.

« Cette activité est en croissance. Les occasions se font plus rares et, mécaniquement, les prix ont tendance à augmenter », constate Benjamin Boulou, responsable occasion et commercial des modèles de la gamme compacte. « Le bon état d’une machine d’occasion dépend d’abord de l’entretien et, en second lieu, du type d’utilisation, poursuit Pierre Rochebillard, mécanicien. Un chariot télescopique compte de nombreuses pièces en mouvement ayant besoin d’un film d’huile ou de graisse. La régularité de l’entretien est cruciale : une machine dure beaucoup plus longtemps en procédant aux vidanges, à un contrôle quotidien et au graissage, toutes les 50 heures, des articulations ainsi qu’au remplacement des filtres selon les préconisations du constructeur. »

Mieux vaut privilégier un chariot télescopique ayant fait l’objet d’un suivi par un professionnel. Chaque machine est, en principe, accompagnée de son carnet d’entretien, qui doit témoigner de la réalisation effective des opérations de maintenance. Une révision avec vidange moteur intervient toutes les 500 heures. Le remplacement des huiles de la boîte de vitesses, des ponts, des réducteurs et du renvoi d’angle doit avoir eu lieu toutes les 1 000 heures. La vidange du circuit hydraulique, quant à elle, doit intervenir toutes les 2 000 heures.

Entretien, entretien, entretien

Une machine bien suivie par le propriétaire précédent et entretenue correctement par l’acquéreur inspire confiance. En témoigne la durée de garantie appliquée par la concession, à partir de trois mois et jusqu’à un an pour les machines qu’elle a elle-même entretenues. « Une vente sans garantie est cependant toujours négociable pour les acheteurs recherchant un prix », précise Benjamin Boulou. Dans la gamme MLT, les 634 et 735 constituent les modèles Manitou les plus courants sur le marché de l’occasion dans le secteur du distributeur clermontois. Les occasions MLT présentent l’un des trois niveaux de finition proposés par la marque sur ses modèles neufs : Classic, Premium (avec suspension de flèche, siège pneumatique et climatisation) ou Elite (avec verrouillage hydraulique du tablier, accélérateur à main, autoradio Bluetooth). Dans l’offre Manitou, les options regroupent essentiellement des éléments de confort.

« Aujourd’hui, trois options sont très demandées par les acquéreurs d’occasion que nous côtoyons : la climatisation, la suspension de flèche et le siège pneumatique, constate l’expert. L’aspect extérieur compte aussi beaucoup. Les MLT peuvent souffrir de quelques petits problèmes électroniques mais, globalement, ce sont des machines fiables. »

Pour une acquisition sereine de l’un de ces modèles, il convient néanmoins de bien contrôler les différentes composantes de la machine avant l’achat.

Vérifiez l'entretien périodique du moteur

Pour évaluer l’état d’un moteur de chariot télescopique, il convient d’abord de rechercher des preuves de la régularité des entretiens périodiques. Lors de l’essai, l’acquéreur doit tendre l’oreille pour déceler tout bruit anormal, puis vérifier visuellement l’absence de fuite importante. Un simple suintement ne doit toutefois pas susciter d’inquiétude. Pour un modèle donné, Manitou propose une seule puissance moteur, quelle que soit la finition choisie.

Sur les moteurs Mercedes, équipant par exemple les MLT 634 et MLT 735 à partir de 2012, l’acquéreur a intérêt à vérifier minutieusement que les ailettes du ventilateur ne sont pas tordues et s’assurer de l’absence de fuite au niveau de la durit du turbocompresseur. Le turbo fait d’ailleurs partie des pièces d’usure et doit théoriquement être changé toutes les 6 000 heures. Sur les moteurs Deutz, le conduit de vanne EGR se fissurait assez fréquemment, mais ces machines-là ont fait l’objet d’une campagne de rappel.


Testez toutes les vitesses de la boîte

Les machines d’occasion de la gamme MLT intègrent une boîte de vitesses mécanique ou powershift, voire une transmission hydrostatique sur certains modèles comme le compact MLT 625. Pour évaluer cet organe, l’essai routier s’avère incontournable. En passant tous les rapports, un bruit anormal peut être révélateur d’une anomalie.

L’absence de fuites visuelles doit aussi être vérifiée. Les chariots télescopiques Manitou se caractérisent par leur moteur placé transversalement. Le renvoi d’angle reliant le bloc à la transmission logée longitudinalement mérite l’attention de l’acquéreur. Celui-ci doit le tester au ralenti. L’émission d’un claquement régulier indique un desserrage de ce boîtier de transmission. Dans les cas les moins graves, le resserrage pour un coût avoisinant les 2 000 € HT exige la dépose de la boîte de vitesses pour changer les joints spi. Dans les autres cas, le renvoi d’angle est trop desserré et nécessite alors le remplacement de la pompe et du convertisseur de couple. Le budget requis pour cette opération avoisine les 5 000 € HT.

Portez une attention particulière au train roulant

Les ponts sont robustes, mais leur bon état dépend du respect des intervalles entre vidanges, à l’avant comme à l’arrière. Bien que les rotules de direction n’exigent aucun entretien, elles peuvent s’user. Leur durabilité dépendra vraiment du niveau d’utilisation. Les pivots de roues peuvent prendre du jeu et nécessiter le remplacement des bagues d’usure. Ces parties en mouvement se grippent en cas de graissage insuffisant. Leur remise en état exige alors l’extraction des quatre bagues au chalumeau. Cette opération coûteuse en main-d’œuvre s’élève au minimum à 1 000 € HT.

L’état du système de freinage ne peut pas être évalué visuellement. Avec les freins immergés, l’huile va lubrifier les disques. Si elle est trop usagée, elle n’aura plus la même efficacité et risque d’endommager les disques. Dans ce cas, la facture de remise en état est multipliée par deux. Quant aux pneumatiques, une sculpture parfois complètement usée et lisse augmente le risque d’éclatement compte tenu des sollicitations sur ces engins de levage. Le remplacement d’un jeu de quatre pneus agricoles oscille entre 2 000 et 3 000 € selon la marque choisie, pour une durée de vie moyenne d’environ 3 000 heures.

Vérifiez le jeu des articulations du bras

Le graissage très régulier des extrémités du vérin hydraulique principal du bras s’avère primordial. L’axe avec lequel il est fixé au châssis est l’un de ceux qui subissent le plus de contraintes. L’absence de graissage des bagues conduit à leur usure prématurée, puis à la détérioration de l’extrémité du vérin. Le remplacement de ce composant hydraulique de forte section est coûteux. Et dans les cas extrêmes, cette négligence usera même le châssis. Un risque du même ordre existe pour le vérin de compensation. Pour vérifier les jeux entre les bagues et les axes, il faut placer successivement en butée chacun des vérins considérés et vérifier si l’extrémité bouge par rapport à l’axe.

La flèche, elle, est guidée avec des cales en téflon, dont l’usure varie beaucoup selon la fréquence d’utilisation. Afin d’évaluer le jeu au niveau des patins de flèche, posez le bras en appui au sol et observez le comportement de la poutre de flèche. Cette dernière aura d’autant plus tendance à bouger que le jeu sera conséquent. La lubrification de la poutre est conseillée, à condition d’utiliser une graisse sèche. Cette pâte de montage non collante empêche l’accumulation de poussières et de gravier abrasifs, capables de rayer poutre et patins d’usure. À défaut, ces derniers devront être remplacés pour un coût relativement abordable. Testez également les réactions de la suspension de flèche.

La longévité des pièces hydrauliques aléatoire

L’état du système hydraulique sur une machine d’occasion est difficilement appréciable, la pompe n’étant pas visible sans démontage. L’acquéreur devra se cantonner à un contrôle visuel des fuites apparentes du circuit. Flexibles hydrauliques et joints de vérin font partie des pièces d’usure. Leur longévité est aléatoire. Certaines applications, tel le désilage au godet avec pompage continu, ont tendance à générer un laminage de l’huile, dégradant son pouvoir lubrifiant. Ce phénomène peut, à terme, être source d’usure du circuit hydraulique.

Testez toutes les commandes en cabine

L’évaluation de l’état de la cabine commence par une inspection visuelle en s’installant au poste de conduite. Mieux vaut essayer toutes les commandes pour vérifier le bon fonctionnement des différents équipements : monolevier JSM, autoradio, essuie-glaces, phares de circulation et de travail, voyants du tableau de bord, klaxon et autres boutons disponibles. L’acquéreur doit aussi s’assurer du bon état de la suspension du siège. À savoir : le modèle le plus confortable proposé par Manitou est un siège pneumatique à suspension basse fréquence. Contrôler également l’état des poignées et des charnières des portes vitrées et de la vitre arrière, ainsi que celui des deux petits vérins à gaz de cette dernière. Vérifier enfin la bonne marche de la climatisation si la machine en est équipée.

Calendrier des évolutions des télescopiques MLT :

1989
MLT 626 : premier chariot télescopique agricole Manitou.

1999
MLT 633 et MLT 730 : premières machines agricoles Manitou avec un moteur sur le côté.

2004 à 2017
MLT 634 et MLT735, avec plusieurs versions :
- 2004 : moteur Perkins, transmission powershift en alternative à la boîte mécanique et introduction au catalogue de l’option « suspension de flèche » ;
- 2005 : mise en place du monolevier ergonomique multifonction JSM (Joystick Switch & Move) regroupant les commandes hydrauliques intégralement proportionnelles et celles de transmission ;
- 2009 : moteur Perkins Stage 3A ;
- 2012 : moteur Mercedes Stage 3A et introduction du modèle MLT 625 ;
- 2013 : moteur Deutz Stage 3B.

2017 à aujourd'hui
- Gamme MLT New Ag avec des modèles dotés d’une nouvelle cabine.
- Lancement des transmissions hydrostatiques Varioshift et à variation continue Varioplus.