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Essai   Essai tracteur Deutz-Fahr 6210 TTV Warrior : Recette maison

Sur les chemins poussiéreux de la Marne, le Deutz-Fahr 6210 TTV Warrior roule à 40 km/h au régime économique de 1 250 tr/min.
Sur les chemins poussiéreux de la Marne, le Deutz-Fahr 6210 TTV Warrior roule à 40 km/h au régime économique de 1 250 tr/min. (©F.P.)
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Pour cette dernière génération d’Agrotron Série 6 TTV à variation continue, Deutz-Fahr propose un tracteur maison. Si le moteur provient du fournisseur allemand Deutz AG, de nombreux composants, à l’image de la transmission, sont fournis par le groupe SDF. Héritée du grand frère Série 8, cette TTV offre un régime économique de 1 250 tr/min à 40 km/h. Pour déguster et apprécier l’accord moteur-boîte de ce Warrior, j’ai pris ses commandes au déchaumage et sur un parcours routier, dans la Marne.

Le fait maison ! Une recette gagnante dans la restauration, gage de qualité pour le client et ses papilles. En va-t-il de même pour les quatre tracteurs de forte puissance de la Série 6 TTV de Deutz-Fahr, s’échelonnant de 192 à 230 ch ? Je vous présente le menu de cette gamme : un moteur Deutz AG de 6,1 L et une transmission TTV, issue du groupe SDF, dotée de deux trains épicycloïdaux associés à un groupe hydrostatique, le tout sortant de l’usine Deutz-Fahr, basée à Lauingen, en Allemagne. Pour apprécier les performances du Deutz-Fahr 6210 TTV Warrior ici à l’essai, sans en perdre une miette, direction l’EARL Ferme Saint-Louis, à Recy, un village en périphérie de Châlons-en-Champagne, dans la Marne. Dans la cour de la ferme, le « guerrier » bombe fièrement le torse. Au programme de notre essai, déchaumage derrière un colza puis parcours sur les chemins poussiéreux de la Champagne crayeuse avec une benne à trois essieux La Campagne. Allez, à table !

En conduite au pied, la vitesse cible affichée en bleu sur le tableau de bord, déterminant la course de la pédale, s’ajuste à l’aide du joystick.

Le modèle essayé développe 216 ch de puissance maximale et repose sur un empattement de 2,85 m. Avant de monter en cabine, je prends le temps d’inspecter l'armement de notre Warrior. La monte de pneumatiques en 650/65 R42 à l’arrière et 540/65 R30 à l’avant devrait bien matcher pour nos travaux du jour. J’en profite pour vérifier la pression, que je descends à 1 bar pour les quatre roues. Je jette un œil aux différents niveaux de lubrifiants, facilement contrôlables par des jauges ou des œilletons, à l’instar de celui de l’huile hydraulique sur le côté droit du tracteur ou de celui de l’huile de transmission à l’arrière. Tout est ok. Je monte en cabine à l’aide du marchepied doté de quatre degrés. À bord, je ne suis pas perdu. L’agencement est identique à celui des autres modèles TTV des Série 7, Série 8 et Série 9.

Une fois lancé à 12 km/h au déchaumage, le moteur coupleux du Deutz-Fahr ronronne à un régime compris entre 1 500 et 1 600 tr/min.

La force tranquille

Une fois démarré, le six-cylindres ronronne gentiment à 850 tr/min au ralenti. Le tracteur fonctionne par défaut sous la stratégie de conduite « Auto ». J’ai juste à activer le sens de marche, à appuyer sur la pédale, et il avance. Je me dirige vers la parcelle située à quelques kilomètres pour atteler le déchaumeur porté Horsch Terrano, de 3,5 m de large. Je profite d’être à vide pour pousser la cavalerie à 60 km/h. Cela fuse quand même à cette allure ! Avec une répartition des masses à vide de 43 % à l'avant et de 57 % à l'arrière, une masse sur le relevage avant aurait été la bienvenue afin d’équilibrer l’ensemble tracteur-outil. Finalement, il s’en est très bien sorti sans. Après avoir parcouru quelques dizaines de mètres pour régler l’outil, je prends le temps de paramétrer une vitesse cible « cruise ». Rien de plus simple.

D’un poids à vide de 10 t et doté d’un équilibre des masses avant/arrière à 43/57, le Warrior n’a pas eu besoin d’être lesté pour emmener le Horsch Terrano, à châssis porté, de 3,5 m de large.

L’agriculteur nous a demandé un travail à 10 cm, sans dépasser les 12 km/h. J'appuie quelques secondes sur la touche orange au joystick, schématisant le « cruise 1 », et hop, le tracteur conserve cette consigne de vitesse. Du bout des doigts depuis le terminal tactile, je configure le « cruise 2 » à 5 km/h pour les fourrières. Un simple appui sur l'un ou l'autre de ces boutons permet de rappeler la vitesse enregistrée. Les infos sont affichées de manière très conviviale au centre du tableau de bord, dans l’Info Center Pro, ainsi que sur l'écran du terminal iMonitor 3.

Les deux molettes orange permettant le réglage de la plage de régime et la sensibilité de la transmission à variation continue TTV prennent place sur l’accoudoir.

Pour modifier ou ajuster la vitesse cible, je tourne, à l’aide du pouce, la roulette située sous le joystick. Sur l’accoudoir, la molette orange me donne la possibilité de régler la plage d’utilisation de la transmission. Dommage que la commande de la réactivité de la transmission soit dissimulée sous l’accoudoir, mais au moins, ça évite de se tromper. Je positionne le curseur de la première au milieu. Le tracteur travaille alors dans une plage située entre 1 000 et 2 100 tr/min. J’aurais pu tourner le curseur vers la gauche et abaisser la plage de régime (1 600 tr/min maximum), mais le Warrior n’aurait pas atteint la vitesse cible enregistrée. Une fois lancé, le régime se stabilise entre 1 500 et 1 600 tr/min.

Le menu ASM permet en quelques clics de gérer l’angle de braquage et la vitesse de désactivation du pont avant et des blocages de différentiel.

Régime économique sur route

Je pivote mon siège sur le côté droit et j’étends mes jambes tout en profitant de la vue sur l’outil. Je suis à l’aise pour abattre des hectares. Dans les fourrières, j’utilise l’inverseur sur le joystick, ce qui m’évite de tendre le bras pour atteindre celui du volant. Son emploi requiert néanmoins l'appui simultané sur une touche de consentement placée derrière le joystick. Cela se fait assez bien. En cas de vitesse excessive en « cruise 2 », lors des manœuvres, je contrôle l’allure en poussant ou tirant le joystick, ce qui s'avère plutôt sécurisant. Bon, cette fois, il est temps d’aller accrocher la benne La Campagne pour mieux se rendre compte du confort routier. Après avoir connecté les sept flexibles hydrauliques de la benne, je règle, une fois à bord, l’affectation de l’essieu suiveur à la commande disponible sur le joystick. Ce paramètre s'effectue très rapidement via le menu hydraulique schématisant l’accoudoir avec les différentes commandes disponibles et les couleurs des distributeurs.

A lire aussi : Essai tracteur Deutz-Fahr 6210 TTV Warrior : le point technique

Sur les chemins poussiéreux de la Marne, le Deutz-Fahr 6210 TTV Warrior roule à 40 km/h au régime économique de 1 250 tr/min.

Sur la route, le Warrior est très confortable. Je pousse l’ensemble et stabilise la vitesse à 40 km/h. Le régime descend sous la barre des 1 300 tr/min, abaissant la consommation de carburant et les nuisances sonores en cabine. Le pont avant suspendu, associé à la suspension pneumatique de la cabine, encaisse bien les irrégularités des chemins. En arrivant à une intersection, je m’aide du ralentisseur intégré à la transmission en appuyant sur la flèche arrière de l’inverseur au joystick. Cela agit sur le module hydrostatique de la TTV et aide à retenir l’ensemble. Je dois évidemment utiliser la pédale de frein pour stopper complètement le convoi.

La finition Warrior se décline en quatre couleurs : en vert Deutz-Fahr, comme notre modèle d’essai, en noir, en vert métallisé « Java Green » ou en vert « Green Matt ».

Néanmoins, en cumulant les deux, la distance d’arrêt semble réduite, ce qui évite de bloquer les roues de la benne lorsque celle-ci est vide. Après une journée complète passée à son volant, le 6210 TTV me laisse un bon goût en bouche. La mayonnaise entre le moteur et la transmission a bien pris, permettant de rouler à faible régime sur la route. Au champ, le large choix de plages de régime de travail offre différentes possibilités de conduite au chauffeur selon les travaux à réaliser. Comme quoi, le fait maison a du bon.   

On a aimé

- La prise en main rapide.

- Le régime économique sur route et la sérénité de conduite.

- Le ralentisseur sur la transmission.

On a moins aimé

- L'absence de conduite au joystick hors « cruise ».

- La molette de sensibilité de la transmission sous l’accoudoir.

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