LE POINT TECHNIQUE
Découvrez l'article de l'essai avec la prise en main du Kubota M4072 au chargeur par Hervé Mottiez, agriculteur dans le Doubs.
Un quatre-cylindres maison
Le tracteur M4072 de Kubota intègre un moteur de fabrication maison. Ce quatre-cylindres de 3,3 L s’équipe d’un turbocompresseur et développe 74 ch. À l’aide d’une vanne EGR et d’un filtre à particules, il répond à la norme antiémission Stage IIIB, et non Stage V, puisqu’il entre dans la catégorie des tracteurs dont la règle prend effet au 1er janvier 2020 et bénéficiant d’une dérogation de deux ans. L’ouverture du capot monobloc donne accès aux organes du moteur, parmi lesquels la batterie et le filtre à air prenant place devant le bloc de refroidissement. Ce dernier se compose d’une succession de trois radiateurs, le principal pour le moteur, le suivant pour l’intercooler et le dernier pour la climatisation. Un quatrième, plus petit, assure l’évacuation des calories du GNR. Leur nettoyage s’effectue en retirant un tamis chargé de capter les plus grosses particules du flux d’air. Pour un dépoussiérage plus approfondi, les radiateurs frontaux coulissent légèrement sur le côté, et ce, après avoir démonté une tôle et déplacé deux tuyaux. Le filtre à carburant et la cartouche filtrant l’huile se tiennent sur le flanc droit du moteur. La jauge à huile et le bouchon de remplissage se situent de l’autre côté. À la gauche comme à la droite du bloc-moteur, les accès aux différents organes sont partiellement encombrés par le bâti du chargeur et par le passage de câbles. Le réservoir de carburant contient 90 L.
On a aimé
- L’ouverture du capot monobloc donnant accès à tous les organes.
- L’accès rapide et simple à la batterie et au filtre à air, situés devant les radiateurs.
On a moins aimé
- Le manque de place pour accéder au démontage des filtres à huile et à GNR.
- Le remplissage de l’huile moteur nécessitant un long entonnoir.
Deux modèles de Kubota M4000
Une cabine spacieuse à six montants
Une transmission mécanique souple
Le Kubota M4072 de notre essai reçoit une transmission mécanique dotée de 36 vitesses avant et arrière. Cette démultiplication s’opère à l’aide de six vitesses synchronisées et de trois gammes mécaniques, soit 18 vitesses. Un doubleur, à passage sous charge, complète cette transmission. L’inversion du sens de marche se gère pour sa part au volant, à l’aide de la main gauche. La sélection des six vitesses se pilote depuis un levier qui tombe sous la main. Leur passage requiert le débrayage soit au pied, soit à l'aide d’un embrayage électrohydraulique, activé à l’aide du pouce sur ce même levier. Les commandes liées à la transmission se repèrent facilement grâce au code couleur orange. Un troisième levier complète la console de droite et immobilise le tracteur tel un frein de parking. Le pont avant ne dispose pas de suspension. Sa cinématique à couple conique améliore la garde au sol du tracteur ainsi que son diamètre de braquage, mesuré à 7,9 m. Dans le cadre de la réglementation « Tractor Mother Regulation » (TMR), le constructeur a décidé d’équiper ce tracteur d’une double ligne de freinage hydraulique.
On a aimé
- L’inverseur au volant restant solidaire de la colonne de direction.
- L’embrayage électrohydraulique et le doubleur, positionnés sur le levier de vitesse.
On a moins aimé
- Le manque de précision du levier des gammes.
- L’absence d’un pont avant suspendu.
Des distributeurs dédiés au chargeur
Le modèle M4072 de Kubota se pare d’une pompe hydraulique à engrenage débitant 64 L/min. Cette dernière alimente en standard deux distributeurs, dont le premier dispose de la fonction « pompage continu », et le second d’une position flottante. Notre modèle d’essai bénéficie de l’optionnel troisième distributeur. Les trois se pilotent depuis des leviers mécaniques disposés sur la console latérale. Un code couleur, en cabine et au niveau des prises arrière, permet de les différencier. Un retour libre complète l’équipement. Le relevage de catégorie II, à commande mécanique, supporte une charge maximale de 2,5 t grâce à deux vérins externes. Une molette en cabine limite sa vitesse de descente. Le M4072 se dote de deux chandelles réglables et de stabilisateurs mécaniques. La sélection du régime de prise de force entre 540 et 540 Eco tr/min s’opère depuis une manette positionnée derrière le siège. L’activation est de type électrohydraulique, avec un simple appui pour la stopper. Kubota propose en option un relevage avant associé à deux distributeurs. Celui-ci peut se compléter d’une prise de force.
On a aimé
- Le code couleur pour dissocier les trois distributeurs à commande mécanique.
- L’arrêt rapide de la prise de force par un simple appui sur le bouton jaune.
On a moins aimé
- Le sélecteur de régime de prise de force positionné derrière le siège.
- L’optionnel relevage avant condamnant un distributeur arrière.
Un long joystick monté d’usine
Notre Kubota M4072 recevait un chargeur frontal LA1365 monté d’usine et fabriqué par le tractoriste nippon. Attelé sur un bâti, lui-même fixé au niveau de la cloche de l’embrayage et du support du pont avant, le chargeur présente une position proche de la cabine. Un distributeur hydraulique dédié, positionné sous le marchepied droit, évite la mobilisation de ceux à l'arrière. En cabine, cet équipement se traduit par l’installation d’un joystick en avant de la console. Ce grand levier autorise les mouvements du chargeur et comporte deux boutons pour l’activation de la troisième fonction. Cette dernière se pilote par un simple appui, sans avoir à basculer le levier d’un côté ou de l’autre. Sur la console, trois commandes permettent de verrouiller le parallélogramme hydraulique, la troisième fonction et le chargeur, évitant ainsi toute fausse manœuvre. Pour améliorer le confort sur route comme au champ, le chargeur dispose en standard d’une suspension hydropneumatique. Notre modèle LA1365 se pare en option d'un multicoupleur simplifiant les connexions hydrauliques et électriques.
On a aimé
- La troisième fonction pilotée simplement par l’appui d’un bouton.
- Le design du chargeur ne pénalisant pas la visibilité sur l’avant.
On a moins aimé
- Le multicoupleur disponible au catalogue des options.
- La position reculée du chargeur limitant sa portée.
