La faible demande de sa clientèle de constructeurs de machines agricoles, de construction ou industrielles a amené Deutz à revoir ses prévisions économiques. Alors que l’industriel allemand comptait produire 160 000 moteurs en 2024 et atteindre un chiffre d’affaires compris entre 1,9 et 2,1 milliards d’euros, il espère aujourd’hui en fabriquer moins de 150 000 pour 1,8 milliard d’euros de revenus. Sa rentabilité devrait en pâtir. Son taux de marge avant impôt (EBIT) pourrait se situer entre 4 et 5 % au lieu des 5 à 6,5 % initialement prévus. Face à cette réalité, le motoriste a annoncé une inflexion de sa stratégie de transformation Dual + qu’il avait annoncée il y a deux ans. « La situation actuelle montre que des mesures supplémentaires sont nécessaires pour nous positionner avec succès dans le futur. Il s’agit notamment de changements structurels et donc de suppressions d’emplois », annonce Oliver Neu, le directeur financier et du travail de Deutz AG. En même temps qu’il entrevoit des marges de développement dans ses activités de fabrication de moteurs thermiques classiques et dans les services associés, le groupe veut continuer à se diversifier. L’objectif annoncé est d’atteindre les 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2030. À cette date, le segment des moteurs thermiques pourrait peser pour plus de la moitié de ses revenus avec environ 2,2 millions d’euros. Ce dernier devrait continuer à bénéficier d’épisodes de consolidation de l’industrie mais également se positionner sur de nouveaux marchés tout en améliorant sa rentabilité. Il pourrait aussi profiter de partenariats tels que celui annoncé en janvier avec l’industriel indien Tafe pour rendre sa production plus flexible. Cet accord prévoyait la production locale de près de 30 000 moteurs de 50 à 100 ch à destination des marchés asiatiques.
Le segment « vert » rebaptisé
En outre des diversifications ultérieures devraient se décliner sur trois segments d’activité, à commencer par les deux déjà existants dans l’entreprise. Celui précédemment dénommé « Green » a été rebaptisé « New technology » et se veut désormais davantage orienté vers le marché. En englobant des produits électriques et des moteurs à hydrogène, il pourrait contribuer à hauteur de 300 millions d’euros aux revenus de Deutz en 2030. La partie « Energy » née de l’acquisition du fabricant américain de groupes électrogènes Blue Star pourrait voir son chiffre d’affaires avoisiner les 500 millions d’euros en 2030. Enfin, un troisième tout nouveau segment appelé « Solutions » portant sur des affaires autour de chaînes de transmissions de puissances alternatives pourrait être porteur de taux de croissance annuel de 30 % par an d’ici 2030. Enfin les services, représentant une activité à forte marge pourraient voir leurs chiffres d’affaires atteindre 1 milliard d’euros à cette même échéance.
À lire aussi : Deutz se sépare de Torqeedo