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Pulvérisation  "La sélection de buses automatique permet de moduler la vitesse"

Le pulvérisateur Evrard Alpha Evo II équipé du système Optispray offre une importante plage de débit en sélectionnant une ou plusieurs buses.
Le pulvérisateur Evrard Alpha Evo II équipé du système Optispray offre une importante plage de débit en sélectionnant une ou plusieurs buses.
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À Précy-sur-Vrin, dans l’Yonne, Pierre et Corentin Denis exploitent un pulvérisateur automoteur Evrard Alpha Evo II doté du système Optispray. Grâce à ce dispositif, ils peuvent passer rapidement du traitement phytosanitaire à l’épandage d’azote liquide, sans perdre de temps à changer toutes les buses. L'Optispray leur offre en outre une grande plage de débit, et donc de vitesse de travail, facilitant le passage des petites parcelles aux plus grandes surfaces.

« Nous n’avons plus besoin de descendre de la cabine du pulvérisateur pour tourner les porte-buses », apprécie Pierre Denis, agriculteur dans l'Yonne avec son cousin, Corentin Denis. Les deux hommes ont choisi de traiter leurs parcelles avec un automoteur Alpha Evo II du constructeur français Evrard. « Le système Optispray a été présenté lors du Sima 2011. Nous avons acheté un premier automoteur deux ans après », indique Pierre Denis. « Aujourd’hui, nous en sommes à notre deuxième pulvérisateur ainsi équipé, ajoute Corentin. Arrivé sur la ferme en 2018, il effectue actuellement sa troisième campagne. » La rampe en aluminium de 36 m compte 12 tronçons. Chacun d'eux regroupe six porte-buses, eux-mêmes équipés de quatre buses. Deux d’entre elles servent à pulvériser les traitements phytosanitaires. Les deux autres permettent l’épandage d’azote liquide.

Sur chaque tronçon de rampe, quatre électrovannes délivrent l’air sous pression autorisant l’ouverture des buses nécessaires.

La sélection entre les différents types de buses s’opère automatiquement en fonction de la dose à appliquer et de la vitesse d’avancement. L’automoteur embarque un compresseur d’air et une réserve dédiée à l’Optispray. Chaque tronçon de rampe comporte quatre électrovannes correspondant aux différents modèles de buses. Lorsqu'une d’elles est pilotée par l’ordinateur, elle délivre de l’air sous pression aux porte-buses. Ceux-ci renferment des membranes qui se déforment et laissent passer le produit. « La première génération de l’Optispray, dont nous sommes équipés, permet d’effectuer une sélection de buses commune à l’ensemble de la rampe et de faire de la coupure de tronçons, expliquent les agriculteurs. Avec la seconde génération, nous pourrions aussi choisir différentes combinaisons de buses sur chaque tronçon afin de moduler la dose localement. »

La polyvalence accrue

L’Optispray offre en tout 15 combinaisons, en ouvrant une, deux, trois ou toutes les buses. « Nous pouvons appliquer 90 L/ha aussi bien à 5 km/h qu’à 20 km/h, apprécie Corentin Denis. Pour l’azote liquide, le volume atteint 300 L/ha sur la même plage de vitesse. » Ceci autorise un débit de chantier élevé, grâce à des vitesses importantes, dans les grandes parcelles. Lorsque les surfaces à traiter ne dépassent pas l’hectare, il devient difficile de travailler à haute vitesse. Il faut donc réduire l’allure et par la même occasion le débit de pulvérisation. L’Optispray sélectionne alors les buses adaptées à ces conditions. « Lors de la commande de notre automoteur précédent, nous n’avions pas choisi les bonnes combinaisons de buses et ceci posait problème pour adapter le débit en fonction de nos besoins, se remémore Pierre Denis. Je dirais que c’est le principal point sur lequel il faut être vigilant lors de l’achat d’un pulvérisateur doté de ce système Optispray. » Les deux agriculteurs n’ont pas connu de souci majeur lors de l’utilisation de leur pulvérisateur. Seules les membranes pilotant l’ouverture des buses doivent faire l’objet d’un remplacement. En effet, avec le temps et au contact de la bouillie, leur matériau se détériore et génère des fuites. Les nouvelles membranes, fournies par le constructeur, ne devraient plus accuser ce défaut.

Les membranes, transparentes à l’origine, jaunissent et durcissent au contact des produits phytosanitaires, les rendant cassantes.

« Il nous arrive d’arracher ou de casser les tuyaux de pilotage en bout de rampe, souvent à cause d’une branche, constate Corentin Denis. Heureusement, la panne est rapidement résolue à l’aide des tuyaux de rechange et des raccords rapides que nous emportons dans la cabine. » Il faut également veiller à ce que le bocal de lubrifiant ne soit pas vide. Cette huile, injectée dans l’air comprimé, garantit le bon fonctionnement des électrovannes. Sans elle, l’ouverture de certains tronçons ne fonctionne pas correctement. Le circuit pneumatique intègre également un dessiccateur afin de débarrasser l’air de l’eau qu’il contient. Hormis ces composants, le dispositif Optispray ne requiert pas d’entretien supplémentaire par rapport à un pulvérisateur conventionnel.

Pierre Denis (à gauche) et Corentin Denis, son cousin, ne perdent pas de temps à tourner les porte-buses lorsqu’ils changent de type de parcelle ou de produit pulvérisé.

 

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