La solution de télémétrie JDLink, installée sur les tracteurs, ensileuses et moissonneuses-batteuses John Deere, a pour but d’améliorer leurs performances en alliant confort et économies pour l’agriculteur. Elle repose sur une communication permanente des données entre les machines, son propriétaire et le concessionnaire. David Ledhuy, directeur Farmsight chez le concessionnaire SV-Pro, dans l'Yonne, nous présente les possibilités d’un tel équipement.
Bien que les solutions de guidage AMS du constructeur équipent plus des trois quarts des machines commercialisées par la concession, dans l’Yonne, la Nièvre et la Côte-d’Or, ainsi que dans la partie nord du département de Saône-et-Loire, la télémétrie reste trop peu utilisée à ce jour.
Changer la pièce avant la casse
Mieux vaut prévenir que guérir ! La maintenance préventive reprend pleinement ce dicton. Prenons l'exemple d'un ventilateur de refroidissement de moissonneuse-batteuse dont le régime réel ne correspondrait pas au régime théorique, lequel est calculé selon plusieurs paramètres (contrôleur moteur ECU, régime turbo, températures d’admission, d’échappement, etc.). Avec la solution de télémétrie JDLink, toutes ces données sont envoyées via le boîtier MTG puis analysées par le DataCenter (voir notre encadré comment ça marche). Lorsque toutes les conditions ou tous les symptômes sont réunis, un mail est envoyé au concessionnaire.
Cette action de maintenance préventive optimise la fiabilité du matériel au travail et ne perturbe pas le chantier de récolte.
Optimiser l’activité de ses tracteurs
Depuis son compte MyJohnDeere.com, l’agriculteur dispose quant à lui d’un volet regroupant l’utilisation générale de ses tracteurs. Cette application se présente sous la forme d’une liste précisant les différents modèles du parc. À l’aide de l’analyse de l’activité, l'exploitant peut non seulement connaître le nombre d’heures moteur de chaque tracteur, mais surtout disposer de la répartition, pour chacun d’eux, des heures entre travaux et transport, ou lorsque l'engin est au ralenti, c'est-à-dire à l’arrêt et moteur tournant. Cette dernière situation occupe, selon David Ledhuy, trop de temps sur bon nombre de tracteurs. S'il précise qu’une part de ce temps est incompressible (temps de chauffe, accrochage et décrochage des outils), le responsable estime qu'au-delà d'un taux de ralenti jugé acceptable entre 10 et 12 %, des économies peuvent être réalisées. Cette analyse de l'activité offre à l’opérateur une meilleure évaluation de la productivité de ses matériels, lui permettant, si nécessaire, de modifier l’organisation de ses chantiers. Elle se dote en outre d'un autre critère, celui de la consommation moyenne en litres par heure. Là encore, l’entrepreneur pourra par exemple performer ses coûts de chantier ou prendre mieux conscience de la charge en GNR.
Diagnostiquer un code panne à distance
Pour le concessionnaire, la télémétrie est un atout sur le plan des déplacements à bord du fourgon atelier, lesquels s'avèrent réduits.
Lorsque la panne est plus importante, le chef d’atelier décide d’envoyer un technicien. Pour David Ledhuy, l’utilisation de cette solution embarquée devrait, dans un proche avenir, se démocratiser. La télémétrie apporte une aide significative aux utilisateurs à différents niveaux : sérénité, performance et économie de charges. Pour le concessionnaire, elle rend les ateliers plus pertinents dans le diagnostic des pannes, donc dans l’efficacité des interventions et des réparations.
Comment ça marche ?
Un boîtier électronique, nommé « MTG » pour Modular Telematic Gateway (« passerelle télématique modulaire »), est installé sur la machine, dont il récolte toutes les informations : localisation, nombre d’heures, données du moteur et de la transmission (températures, pressions, consommation, charge moteur, codes pannes…), niveaux de carburant et d'AdBlue, durée d’utilisation au ralenti, au champ et au transport, engagement du pont avant ou de la prise de force, patinage, etc. Le système remonte automatiquement les travaux effectués, à l’image de la cartographie de rendement, des travaux du sol ou du semis. Via une liaison GSM, ce boîtier communique en permanence avec le DataCenter, le centre névralgique qui stocke ses données, aussi appelées « data », sur le compte MyJohnDeere.com de l’exploitation. Toutes les informations sont conservées dans un serveur (cloud) propre à la marque, auquel l’agriculteur ou l’entrepreneur dispose d’un accès, protégé par un identifiant et un code. Elles peuvent être analysées à tout moment, au quotidien, à la semaine ou même sur l’année. Au moment de l’achat, le client signe un consentement pour la protection et le partage des données.
