À Noyen-sur-Sarthe, dans le département de la Sarthe, Alexandre Martin est depuis peu à la tête de l’ETA Martin. Il gère aussi une entreprise spécialisée dans le secteur du bois-énergie baptisée « Martin Bois et Énergies ». Le parc de matériels ne compte pas moins d’une trentaine de tracteurs de 50 à 350 ch, et six moissonneuses-batteuses, tous de marque New Holland ou Massey Ferguson, deux ensileuses New Holland, une automotrice Energreen ou encore trois automoteurs de broyage forestier Albach. La consommation annuelle de carburant (GNR) pour les deux structures s’élève à quelque 600 000 L. Avec un prix moyen d'environ 0,70 €/L, la facture avoisine les 450 000 €. À cela s’ajoutent 40 000 L de gazole blanc, facturés 1,28 €/L, pour l’utilisation des petits matériels (camionnettes…) et pour les déplacements routiers des broyeurs Albach. Alors que le chiffre d’affaires global atteint 3 millions d'euros (M€), le poste carburant représente près de 20 %. Selon les besoins saisonniers, l’entreprise peut s’approvisionner ponctuellement en carburant à hauteur de 15 000 à 20 000 L toutes les trois semaines, voire toutes les semaines.

Transmettre les bonnes pratiques
Dans la continuité de son père, Alain, Alexandre Martin demeure attentif à la gestion de la consommation de carburant. Il cherche des solutions pour limiter celle-ci, tout en sensibilisant et impliquant les chauffeurs de l’entreprise. Nicolas, conducteur aguerri, est le référent sur cette thématique. Ayant suivi une formation sur la conduite économique organisée par EDT Pays de la Loire, il s’attache à suivre au mieux les recommandations et à les transmettre à la jeune génération pour qu’elle se les approprie. Lors de cette formation, les chauffeurs ont comparé des courbes de puissances et de couple en fonction du régime moteur et des consommations de tracteurs selon le type d’outil attelé.

Des leviers avec la pression des pneus et les réglages
Alexandre Martin met en avant la variation de consommation de carburant selon le type de matériel, laquelle scille entre 10 L/h pour une débroussailleuse et 30 à 35 L/h pour une moissonneuse-batteuse et une ensileuse. L’outil attelé impacte également le niveau de consommation. L'entrepreneur rapporte en effet une consommation de carburant de 15 à 16 L/h avec une rampe à pendillards de 24 m, augmentée de 3 à 4 L/h avec un enfouisseur à dents de 7,5 m, plus gourmand en puissance. Il veut responsabiliser ses chauffeurs sur la nécessité de chercher des leviers d’économie de carburant.

De même, le fait de disposer d’un parc de matériels récents – dont 70 % ont moins de cinq ans –, dotés de boîtiers en cabine affichant le niveau de consommation et de systèmes de réglage automatisés, optimise la consommation de carburant. La moissonneuse-batteuse New Holland CR 8.90, par exemple, reçoit la fonction IntelliSense, laquelle règle automatiquement la vitesse d’avancement et la vitesse des rotors.
Des solutions techniques et organisationnelles
Parmi les solutions techniques, Alexandre Martin s’est intéressé au module EcoLow, composé d’un boîtier électronique et d’un câblage. Ce système est installé sur le tuyau d’alimentation en carburant, dont le surplus est réinjecté dans le circuit, permettant ainsi jusqu'à 20 % d'économie lorsque le moteur est fortement sollicité. Cinq machines en sont équipées (tracteurs, moissonneuses-batteuses et broyeur forestier) pour un investissement de 7 500 €. À terme, il est prévu d’en intégrer sur les chargeurs télescopiques.


Pour pallier une surconsommation sur route de l’ensemble tracteur-tonne à lisier équipée de la rampe à pendillards, l’entreprise a investi dans un véhicule DAF équipé d’une citerne routière D-Tec faisant tampon entre la fosse et la tonne à lisier travaillant dans la parcelle. L’organisation des chantiers et de la logistique montre ainsi sa pertinence pour gagner en performance. À terme, l’entrepreneur souhaite instaurer un système de badge pour relever les consommations des chauffeurs et apporter des améliorations.