Pour augmenter le débit de chantier, certains constructeurs proposent des distributions innovantes sur leur semoir monograine, autorisant des vitesses de travail proches des 15 km/h. Ces appareils affichent des conceptions assez originales censées garantir la régularité d’espacement entre graines et de profondeur de semis. Ils apportent une réponse aux principaux facteurs limitant la vitesse d’avancement que sont le poids de l’élément semeur et la capacité de la distribution. Tous retiennent un élément semeur à double disque et une distribution éloignée du sol, éventuellement centralisée. Leurs éléments lourds, pesant parfois chacun 150 kg à vide, sont reliés au châssis par un parallélogramme. Des ressorts ou un vérin hydraulique assurent le report de charge du châssis, souvent traîné, sur les organes d’enterrage. La pression unitaire d’appui au sol dépasse alors parfois 300 kg. Cette masse élevée limite la tendance de l’élément à remonter en surface lorsque la vitesse augmente. Si l'architecture des lignes de semis présente des similarités entre les appareils, la conception des distributions diffère selon les fabricants. Väderstad opte pour un fonctionnement en surpression et un transport pneumatique de la semence. John Deere, pour sa part, conserve une traditionnelle sélection par dépression mais un transport mécanique des graines. Horsch et Amazone proposent les deux types de distribution : par dépression ou par surpression. Quelle que soit la technique utilisée, l’objectif commun est de limiter les vibrations et les rebonds dans le tube de descente, synonymes de mauvaise régularité, et de faire passer un grand flux de semences, soit 24 graines par seconde lors d’un semis à 10 km/h de 90 000 pieds/ha à 75 cm d’écartement.
Sélection par surpression, transport pneumatique
Le principe de la distribution par surpression, utilisée chez Amazone, Horsch ou Väderstad, consiste à plaquer la semence sur le disque perforé. Différentes variantes de disques de distribution permettent d’implanter du maïs, des betteraves, du soja, du tournesol, du colza… La graine passe ensuite devant un ou plusieurs sélecteurs, à réglage manuel ou automatique, avant d’être libérée par une roulette de dépression en caoutchouc. Elle est ensuite transportée par un flux d’air dans le tube de descente. Une indispensable roue de rappui en caoutchouc, éventuellement réglable en hauteur, la stoppe au sol après une chute d’environ 50 cm. Elle évite ainsi les rebonds au fond du sillon de la semence, laquelle peut être expulsée à une vitesse de 40 km/h. À l’entrée du tube de descente, un capteur contrôle le semis : comptage des graines, distance entre elles, etc. Les valeurs sont affichées sur le terminal en cabine, gage de surveillance de la précision et de sécurité lors du semis. La distribution bénéficie, la plupart du temps, d’un entraînement électrique facilitant les réglages de dosage et autorisant la coupure rang par rang, le jalonnage ou encore une variation de densité individuelle sur chaque élément.



Sélection par dépression, transport mécanique
Sur son semoir ExactEmerge, John Deere a conservé une sélection de graine pneumatique par dépression. Différents disques tronconiques perforés autorisent le semis de maïs, betterave, soja, coton… Ils sont entraînés électriquement afin d’adapter le régime à la densité de semis souhaitée. Un sélecteur de graine réglable élimine les éventuels doubles. Une fois la sélection monograine assurée, une roulette d’éjection décale chaque graine dans une courroie à brosse, animée par un moteur électrique indépendant permettant son entraînement à une vitesse linéaire correspondant à celle d’avancement. Cette courroie emprisonne la graine dans un ensemble de poils et la transporte jusqu’au sillon. La tension de la brosse est adaptable par une molette. Même si les graines sont déposées dans le sillon sans éjection, un doigt vient frotter la courroie à brosse pour la nettoyer d’éventuels dépôts.

Sélection par dépression, transport gravitaire
La plus ancienne, la plus simple, la plus fiable et peut-être la plus précise reste la méthode de sélection par dépression et dépose gravitaire, laquelle autorise en outre le semis d’une multitude d’espèces. La graine est aspirée sur un disque perforé puis passe devant un ou plusieurs sélecteurs afin d’éliminer les doublons. Après la sélection, elle chute par gravité dans un tube de descente jusqu’au sol. Une roulette de rappuyage peut ensuite la pousser au fond du sillon mais n’est pas indispensable au fonctionnement de ce type de semoir. La distribution bénéficie, au choix, d’un entraînement mécanique par les roues du semoir, via une boîte de vitesses, ou électrique. Des contrôleurs de semis, souvent en option, permettent de surveiller la descente de la semence dans le tube (passage, comptage, distance entre graines…).
