Chaque espèce possède sa propre fonction. Dans ce mélange, les légumineuses permettent de capter l’azote du sol, le lin d'aider à la lutte contre les altises, et la phacélie d'éviter le tri densimétrique au sein de la trémie.

Bien choisir les plantes compagnes
Lorsqu’il a débuté en 2018, Christophe Neret, pour réussir l’implantation de ces plantes compagnes en conditions sèches, a d’abord investi en commun, avec des collègues agriculteurs, dans le semoir spécialisé pour le semis direct Horsch Avatar, de 6 m de large. L’appareil, doté de trois trémies différentes, facilite l’implantation de cette association de plantes. À la suite de l’été sec de 2019, il sème les colzas et les blés, pour la première fois, avec cet appareil. Le semis est réussi seulement si le travail préalable du sol est peu profond, et le sol suffisamment rappuyé. Mais des problèmes de bourrage dans les tubes de descente en féveroles et de collage des disques, en conditions humides et lorsque la pression des éléments au sol est faible, ont poussé l’exploitant à investir seul, en 2021, dans un autre semoir John Deere 750 A d’occasion, de 3 m de large.

Pour être accompagné dans sa démarche, ce producteur de blé, d’escourgeon, de colza, de seigle, de luzerne de déshydratation et de betteraves, sur une surface agricole utile de 158 ha, s’est formé auprès des associations locales Terre de vers et GIE, au sujet de l’agriculture de conservation et de la couverture semi-permanente des sols. Depuis trois ans, l’agriculteur s’est fait sa propre expérience. Il a d’abord essayé les féveroles dans le colza – mais a dû faire face à des problèmes de bourrage du semoir –, puis la vesce qui, pour sa part, se développait trop tard et gelait mal.
Au moment de sélectionner les plantes compagnes, le coût de la semence est lui aussi un élément à prendre en compte. Pour cela, l’agriculteur peut s’approvisionner auprès de sa coopérative locale comme sur Internet.

Les vertus d’une couverture semi-permanente des sols
La couverture semi-permanente des sols présente plusieurs avantages. Elle évite d'abord le développement des mauvaises herbes en période estivale et remplace ainsi le déchaumage, tout en continuant à structurer le sol, grâce à des systèmes racinaires de différents types. Elle facilite ensuite le semis en conditions humides, en comparaison d'un sol nu, car elle favorise la portance et limite l'adhérence de la terre aux éléments semeurs. Elle permet enfin, après broyage du couvert, l’apport naturel de matière organique que l’agriculteur effectue à deux reprises, ce qui favorise l’étalement du trèfle.
Parmi les projets, Christophe Neret compte tout de même ajouter une seconde trémie sur le semoir John Deere 750 A afin d’essayer, à nouveau, d’implanter une féverole et de favoriser son développement rapide. Il souhaite également allonger la rotation en implantant des féveroles ou des pois d’hiver en cultures principales.

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