Implantée à Messimy-sur-Saône, dans l’Ain, l’entreprise de travaux agricoles de Fabien Gimaret réalise toutes les opérations de culture et de récolte, à l’exception de l’ensilage. Elle bénéficie également d’un important savoir-faire dans le domaine de l’épandage solide. Pour mener à bien cette activité, elle exploite deux tombereaux traînés à table d’épandage Panien, de 15 et 24 m3, ainsi qu’un épandeur Perard à hérissons verticaux. Elle traite environ 36 000 t par an de fumier, de compost, de scories et de chaux pâteuse. Malgré une trentaine d’années d’épandage à son actif, l’entreprise n’a jamais eu d’automoteur dédié à cette activité. Profitant d’une tournée de démonstration organisée par Frédéric Cereuil, représentant la marque néerlandaise Vredo en France, Fabien Gimaret a pu tester l’automoteur VT4556 pendant quelques jours.

L’engin avance des arguments de poids : une motorisation d’origine Scania, avec un six-cylindres de 13 L développant 450 ch, une transmission hydromécanique développée en interne par Vredo, quatre roues chaussées de pneumatiques Michelin MegaXBib en 1050/50 R32. Il reçoit, dans cette version « épandage solide », une caisse d’origine Tebbe capable d’emporter environ 20 t. Celle-ci repose sur quatre pesons de 10 t de capacité, afin de connaître en continu le poids restant à épandre. Bien que l’équipement d’épandage soit fourni par le spécialiste allemand Tebbe, Vredo produit son propre logiciel de contrôle, intégré à la console tactile en cabine.
Tous les réglages dans la console
Installé aux commandes du VT4556, Fabien Gimaret en vante le confort : « La cabine placée à l’avant du châssis offre une très bonne visibilité. La marche en crabe permet de filtrer efficacement les irrégularités du terrain sur chaumes. »

Il apprécie également la simplicité d’utilisation de la console tactile, divisée en deux parties : en haut la gestion de l’automoteur, en bas le contrôle de la caisse d’épandage Tebbe. Ce dernier autorise la modulation du régime de rotation des disques d’épandage de 100 cm de diamètre et des hérissons, ainsi que l’ouverture de la porte. La vitesse du tapis est quant à elle asservie à la vitesse d’avancement et corrigée grâce à la pesée en continu. L’entrepreneur peut également entrer une valeur cible du fumier à charger. Lorsque le poids désiré est atteint, un voyant s’allume sur le côté de la caisse afin de prévenir le chauffeur de l’engin de chargement. Côté maintenance, Vredo a également pensé son automoteur pour faire gagner du temps à son conducteur. L’engin de série s'équipe du graissage centralisé automatique, ne laissant que les arbres à cardans de la transmission à lubrifier manuellement. Son flanc droit dissimule le pack de refroidissement, la réserve d’eau pour le lavage des mains, la caisse à outils et le réservoir d’AdBlue. À gauche, les capots abritent le moteur, les pompes et le réservoir hydrauliques. Le carburant est stocké dans les garde-boue, à l’avant du châssis.

Le ventilateur réversible fonctionne selon des cycles prédéfinis mais peut également s’activer manuellement.
Les pneus ne manquent pas d’air !
Une bâche placée entre la caisse d’épandage et le châssis évite le salissement de ce dernier par des matériaux tombés du tapis à chaînes et barrettes.

Vredo fournit également en option deux systèmes de télégonflage. Le premier, dit « standard », comprend un compresseur placé derrière la cabine. Il s’avère suffisant pour l’épandage solide, lorsque l’automoteur demeure dans la parcelle pendant toute la durée du chantier. Le second système, dit « rapide », prend la forme d’un plus gros compresseur, situé sur le côté droit de la cabine. Il est plutôt destiné à l’épandage liquide, lorsque l’automoteur entre et sort de la parcelle régulièrement. Il permet de passer rapidement de la pression de travail, située entre 2 et 2,5 bar, à celle de transport, aux alentours de 3,3 bar. Concernant le guidage, le constructeur néerlandais s’appuie sur les technologies de John Deere et de Trimble, en fonction du souhait du client. Le VT4556 de démonstration reçoit une console provenant du second fournisseur évoqué.

« La demande de la part des clients est présente pour ce genre d’équipement. Grâce aux pneus larges et à la marche en crabe, l’automoteur ne marque pas du tout le sol. Surtout, il offre une grande qualité d’épandage, quels que soient le produit et le dosage, entre 1 et 30 t/ha. La rapidité d’intervention permet non seulement de travailler dans des fenêtres météo restreintes, mais aussi de se plier aux dates imposées pour les zones vulnérables. Un engin comme celui-ci pourrait aussi soulager notre unique épandeur à hérissons verticaux, qui s’avère parfois insuffisant pour répondre à la demande en fumier frais. »