Contenu réservé aux abonnés

Logistique de méthanisationL’axe routier breton à quatre voies un atout pour l'ETA EDT Hamon

Pierre-Henri Hamon, cogérant de l’ETA EDT Hamon, intègre à la logistique de ses chantiers d’épandage un tracteur routier Scania ainsi qu’une remorque citerne Kumm.
Pierre-Henri Hamon, cogérant de l’ETA EDT Hamon, intègre à la logistique de ses chantiers d’épandage un tracteur routier Scania ainsi qu’une remorque citerne Kumm. (©U.D.)

Pierre-Henri et Michel Hamon, cogérants de l’entreprise de travaux agricoles EDT Hamon, située à Guer, dans le Morbihan, proposent aux éleveurs bretons tous types de chantiers, du semis à la récolte, en passant par l’épandage des effluents. Pour répondre à la forte demande de ses clients à la suite du développement massif des méthanisations agricoles bretonnes, l’ETA a su revoir sa logistique d’épandage de digestat liquide en investissant dans des tracteurs routiers.

« Avec le contexte breton fort en élevage, de plus en plus de méthanisations locales se développent. Ce qui représente un volume plus important en digestat liquide à épandre dans les champs. Dans ce sens, j’ai ainsi décidé d’améliorer mes prestations de services dans ce domaine par l’investissement dans du matériel routier », annonce Pierre-Henri Hamon, cogérant de l’entreprise familiale de travaux agricoles EDT Hamon.

Située au lieu-dit Tessiac, dans la commune de Guer (Morbihan), l'ETA réalise depuis 75 ans toutes les prestations de services nécessaires aux éleveurs bretons (semis, récolte, fanage, épandage, etc.). Pour assurer les travaux d’épandage, l’entreprise dispose d’un parc de dix tonnes à lisier (pour le transfert et l'épandage), d’un automoteur épandeur de marque Vervaet de 21 m3 ainsi que de deux caissons à lisier pour le stockage de celui-ci en bordure de parcelle.

« Pour garantir une bonne rentabilité de travail, je dois viser une cadence de 1 000 m3 par jour avec l’automoteur Vervaet. Cela demande un ravitaillement en continu lorsque l’engin est au champ », précise le cogérant.

Les fréquences de ravitaillement de l’automoteur se voient limitées par le temps de trajet en tracteur agricole avec la tonne à lisier.

« En acceptant des chantiers d'épandage jusqu’à 30 km de distance entre la méthanisation et la parcelle, j’ai revu ma logistique », ajoute l'entrepreneur.

Ce dernier décide alors en 2020 d’équiper son parc matériel d’un tracteur routier, en location, attelé à une remorque citerne du constructeur allemand Kumm pour le transport du digestat liquide.

« La Bretagne est une région avec de nombreux axes à quatre voies sur lesquels la réglementation routière n’autorise pas la circulation des tracteurs agricoles. Dorénavant, les tracteurs routiers sont autorisés à emprunter ces routes à une vitesse maximale de 90 km/h. Cela représente un gain de temps sur les trajets et fluidifie la logistique ! »

En utilisant un camion, la réglementation de poids par essieu permet à l’ETA de transporter, en un trajet, de 27 000 à 30 000 L de lisier avec une citerne routière, contre 20 000 L avec un ensemble agricole (tracteur et tonne à lisier). Toutefois, les camions ne pouvant pas s’engager dans les chemins de terre, l’utilisation d’un ensemble tracteur-tonne à lisier s'avère nécessaire pour alimenter l’automoteur en pleine parcelle.

 « Un chantier d’épandage avec l’automoteur Vervaet s'étudie au cas par cas. Nous devons adapter le nombre de tonnes à lisier et de camion », témoigne Pierre-Henri Hamon.
Lorsque la parcelle d'épandage est en bordure de route, le tracteur routier est capable de remplir directement l'automoteur épandeur Vervaet.
(©eta edt hamon)

Des règles spécifiques au transport routier

Un ensemble routier est en revanche soumis à des réglementations dont un équipement agricole est exempt, comme  la possession d'un permis de conduire spécifique, ici le super lourd (CE).

« J’ai donc embauché des chauffeurs routiers pour réaliser ce type de transport », précise le cogérant de l'entreprise, ses salariés ne détenant pas le permis adéquat. « Lorsque je me suis rendu en concession de poids lourds, j’ai observé que ce secteur avait une mentalité totalement différente de celle du monde agricole, ajoute-t-il. Novice dans ce secteur, j’ai préféré commencer par la location de tracteurs routiers avant d’investir afin d'estimer dans le temps la réelle rentabilité de ce type d’équipement. »

À ce jour, la « balance » des frais reste favorable à l’entreprise, qui a signé un deuxième contrat de location pour un camion et acheté une deuxième citerne Kumm. A l'avenir, si tous les feux sont au vert, l'entrepreneur envisage l'achat d'un camion routier, dont le prix est quasi deux fois moins élevé que celui d'un tracteur agricole, soit environ 100 000 €.

« Les frais d’entretien de mes équipements routiers peuvent également s'avérer bien moins important que ceux des machines agricoles. Le prix d’un pneumatique routier, par exemple, est inférieur à celui d’un modèle agricole », conclut Pierre-Henri Hamon.
Les tracteurs routiers ne pouvant pas s’engager dans les chemins de terre, l’utilisation d’un ensemble tracteur-tonne à lisier est nécessaire pour alimenter en pleine parcelle l’automoteur épandeur.
(©eta edt hamon)

Réagir à cet article

Les dernières annonces de matériel agricole d'occasion

Sur le même sujet

Pailleuse

Une version compacte de l’Hydropail1 chez Robert

Transport
Machinisme de demain, un défi humain !

Avenir du machinisme agricole : La rupture est actée

Tracteurs de forte puissance
Machinisme de demain, un défi humain !