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Dossier innovations en désherbage mécanique  « Le quatrième point hydraulique 4PTH d'Hydrokit guide la bineuse »

Le quatrième point 4PTH d'Hydrokit est installé sur une bineuse Monosem Supercrop de six rangs pour les binages de tournesol et de maïs.
Le quatrième point 4PTH d'Hydrokit est installé sur une bineuse Monosem Supercrop de six rangs pour les binages de tournesol et de maïs. (©Hydrokit)
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Benoît Ferotin, agriculteur à Châteauneuf-du-Rhône (Drôme), cultive, avec son père, environ 200 ha. L’exploitation, en non-labour depuis une vingtaine d'années, produit des semences de tournesol et de maïs, ainsi que d’autres céréales de consommation. L'entrepreneur utilise depuis deux ans un quatrième point hydraulique, couplé à une caméra, pour guider une bineuse en interrang.

« Le but du quatrième point est le même qu’une interface, c’est-à-dire guider la bineuse sur le rang », explique d’emblée Benoît Ferotin, agriculteur associé au sein de l’EARL Domaine d’Acher sur 200 ha de surface agricole utile.

Située à Châteauneuf-du-Rhône, dans la Drôme, l’exploitation en agriculture conventionnelle cultive du blé, de l’orge, du colza et des pommes de terre. Elle récolte également du maïs et du tournesol en semence et en consommation, ainsi que du sorgho et du soja. En vue de réduire les traitements phytosanitaires sur ces dernières cultures, Benoît Ferotin bine en interrang à l’aide d’un système d’autoguidage par caméra. Depuis 2021, il utilise le prototype de quatrième point hydraulique d’Hydrokit baptisé « 4PTH ». Évolution après évolution, la marque française a finalement lancé, lors du Sima 2022, son système qui a d'ailleurs été récompensé par le jury des Sima Innovation Awards.

Autoguidage de la bineuse

Pour biner le maïs et le tournesol, l'agriculteur recourt à une bineuse Monosem Supercrop de six rangs équipée de pattes-d’oie de 175 mm, avec un interrang de 75 cm. Le sorgho et le soja sont quant à eux binés avec un outil fait maison offrant un espacement entre les rangs de 37,5 cm. Utilisées au départ sans guidage, les deux bineuses bénéficient désormais de cette fonction grâce au quatrième point 4PTH d'Hydrokit dont elles se dotent. Cette solution est composée d’un vérin à double effet pouvant être bloqué grâce à son clapet double pilotable. Pour un gain de place au niveau de la culture et du bras d’attelage, le constructeur a installé, dans le prolongement de ce vérin, un bras biseauté relié à la trompette de roue du tracteur. À l’autre extrémité, le vérin et sa rotule filetée se fixent sur le châssis de la bineuse. Afin que le quatrième point soit opérationnel, les stabilisateurs doivent être libérés.

Le quatrième point se fixe sur la trompette du tracteur et, à l'autre extrémité, directement sur le châssis de la bineuse. (©Hydrokit)

 

« Au travail, le système ne nécessite qu’un seul distributeur à simple effet, fonctionnant en pompage continu avec un retour libre, tandis qu’un distributeur à commande proportionnelle commande ensuite le changement de position du vérin », précise l’agriculteur.

Le vérin peut alors déporter de gauche à droite l’outil accroché, une fois les bras d’attelage inférieurs déplacés. Cette opération s'effectue manuellement ou automatiquement en utilisant la solution fournie par le spécialiste français de guidage par caméra Cormiers. Le fonctionnement de celle-ci est similaire à celui des autres modèles disponibles sur le marché : une caméra couleur, montée sur la bineuse, suit le rang pour corriger la trajectoire de l'outil.

La caméra Cormiers détecte le rang de la culture pour corriger la trajectoire de la bineuse à l'aide du quatrième point. (©J.M.)

 

L’agriculteur profite des passages de bineuse pour procéder à l'ensemble de ses apports d’engrais à l’aide d’une tête de répartition et d’une trémie frontale. Celle-ci est équipée de cannelures classiques pour blé et d’un distributeur pneumatique. « L’engrais est apporté devant les dents de la bineuse par des tubes de descente pour sa bonne incorporation par le travail du sol. »

Plus léger et plus compact

L’agriculteur apprécie particulièrement la légèreté du système, comparé à une interface classique. Le porte-à-faux est également réduit grâce au placement du vérin au niveau du relevage. « Étant donné qu’il n’y a pas d’interface entre le tracteur et l'outil, ces derniers restent toujours très proches l'un de l'autre, ce qui permet d’utiliser des tracteurs légers », estime le Drômois. Dans son cas, le New Holland T6 de 180 ch est surdimensionné au regard de ce que requiert la bineuse. « La simplicité du quatrième point permet d'éviter les frais d'entretien de système à coulisse ou à glissière, comme c’est le cas avec les interfaces », ajoute l’exploitant. Depuis le début des essais, au cours de la saison 2021, plusieurs modifications ont été apportées, notamment au bras, plus léger, et au vérin, plus petit.

« Nous nous sommes rendu compte, en faisant des prises de pression, que le vérin de la première version était surdimensionné par rapport à l’effort à fournir », raconte Benoît Ferotin.

Le 4PTH ne nécessite qu’un seul distributeur à simple effet, fonctionnant en pompage continu avec un retour libre. (©J.M.)

 

Le 4PTH possède un capteur dans le fût du vérin permettant de connaître la position de ce dernier et ainsi de le recentrer automatiquement pendant les demi-tours. Hydrokit a également travaillé sur l’encombrement et le poids du 4PTH. « Sur la première version, il fallait enlever le support de stabilisateur pour installer le quatrième point. Avec les évolutions apportées, ce ne sera plus nécessaire », complète l’agriculteur.

Conditions particulières

Le guidage dans la région drômoise peut s'avérer problématique lors de conditions météorologiques venteuses.

« Dès que la culture est en travers du mistral, surtout en maïs, la végétation est couchée d’un côté. La caméra détecte alors la masse de verdure générale, non plus la position au pied, ce qui provoque un décalage. »

L’exploitant conserve néanmoins ce type de guidage mais le complète avec un palpeur mécanique qui détecte par contact la position de la culture. Celui-ci est composé de « moustaches » qui captent les cultures à tiges dressées à partir de 40 cm de hauteur, soit au stade 6 feuilles en maïs. Le réglage de la précontrainte des ressorts permet d’ajuster la sensibilité des moustaches selon la culture.

Quand la culture est suffisamment grande, les palpeurs prennent le relais sur la caméra pour détecter le rang à l’aide de moustaches. (©J.M.)

 

« Jusqu’à maintenant, pour le guidage, je devais choisir une détection du rang soit par palpeur, soit par caméra. Mais, pour cette saison, je dispose d’une nouvelle version, proposée par Hydrokit, qui automatise le choix de l’un ou de l’autre. Par exemple, si j'utilise les palpeurs et que j’arrive dans une végétation plus petite, ces derniers peuvent perdre le signal. À ce moment-là, ce sera la caméra qui prendra le relais pour continuer à guider la bineuse via le 4PTH, et inversement », précise l’agriculteur.

Il note également l'efficacité du système, qui, en supprimant les jeux du relevage, compense correctement dans les pentes.

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