La multiplication des installations de méthanisation dans l’Hexagone ouvre la voie à de nouvelles opportunités de marché pour les constructeurs d’agrochargeuses. Historiquement, il s’agit de machines industrielles, conçues par des grands noms du domaine des travaux publics, adaptées au secteur agricole (brancards allongés, ponts renforcés, protection des soubassements, garde-boue élargis…). Mais compte tenu de la demande croissante, des offres spécifiques font leur apparition chez les fabricants. Dans ce tour de marché, nous nous sommes concentrés sur les modèles à brancard, dont la puissance maximale s’échelonne de 150 à 300 ch. Nous avons retenu une liste non exhaustive de 6 constructeurs et 31 machines.
Komatsu
Moteurs et ponts faits maison
Le Japonais Komatsu possède cinq modèles d’agrochargeuses, avec des puissances maximales comprises entre 129 et 295 ch. La plus petite d’entre elles reçoit un moteur Komatsu à quatre cylindres, de 4,46 L, tandis que les quatre autres accèdent à un bloc maison à six cylindres, de 6,69 L pour les puissances intermédiaires et de 11,04 L pour la plus grosse, la WA475-10. Quel que soit le moteur, les agrochargeuses Komatsu sont conformes à la norme antipollution Stage V. Côté transmission, les trois premières variantes reçoivent un module hydrostatique avec quatre plages de vitesse. Les deux suivantes intègrent une transmission full-powershift à quatre vitesses. La WA475-10, quant à elle, dispose de la transmission hydromécanique K-HMT à quatre plages de vitesse. Toutes transmettent la puissance aux quatre roues motrices. Elles sont disponibles avec une cinématique de bras en « Z » ou « PZ » (parallèle), selon les modèles. Elles peuvent recevoir les brancards longs High Lift augmentant de 0,44 à 1,10 m la hauteur de levage à l’axe du godet, selon les variantes.

Claas
Deux gammes, jusqu’à 249 ch
La famille des agrochargeuses Torion de Claas s’articule autour de deux gammes, à moyen et à grand châssis. Les séries intermédiaires 1170, 1410 et 1511 intègrent un moteur DPS, conforme à la norme antipollution Stage V, à quatre ou six cylindres, de 4,5 ou 6,8 L, développant jusqu’à 188 ch. Elles reçoivent la transmission hydrostatique Varipower et des bras à la cinématique en « Z » ou en « P ». Les plus gros modèles 1913 et 2014, pour leur part, reçoivent des quatre-cylindres Liebherr, de 7,01 ou 7,96 L, conformes à la Stage V, culminant à 249 ch ainsi que la transmission hydromécanique CMatic. Elles sont disponibles avec une cinématique de bras en « Z » ou de type « agricole ». En option, les Torion High Lift augmentent la hauteur de levage de 52 ou 58 cm, selon les bras. Pour simplifier les cycles de chargement, elles accèdent à la fonction Smart Loading comprenant, notamment, le retour automatique du godet, la limitation de la hauteur de levage et d’abaissement, ou encore le système de pesée.

Doosan
Sept variantes au programme
Doosan décline une gamme d'agrochargeuses composée de sept variantes dans la tranche de puissances de 150 à 300 ch. La première possède un moteur à quatre cylindres Perkins, de 4,40 L, et une transmission hydrostatique à quatre plages de vitesse. Les six autres intègrent un six-cylindres Doosan, de 5,90 ou 7,64 L selon les modèles, et une boîte full-powershift, à quatre ou cinq rapports avec convertisseur verrouillable. Toutes ces agrochargeuses sont conformes à la norme antipollution Stage V. Les brancards de levage possèdent une cinématique en « Z ». En version « haute portée », la hauteur de levage progresse en moyenne de 50 cm. Des fonctions automatiques de chargement assurent la mise à niveau du godet, l’arrêt au levage ou encore la mémorisation des positions. Une suspension hydraulique des bras et des amortisseurs de fin de course au levage/descente et au bennage/cavage ajoutent du confort au travail.

New Holland
4 machines, 3 bras, 2 cinématiques
Les quatre chargeuses New Holland W de la génération D embarquent une transmission powershift. La W110D se contente de quatre rapports sous charge, alors que ses grandes sœurs W130D, W170D et W190D profitent de cinq rapports à passage manuel ou automatique. Concernant l’équipement, New Holland propose deux cinématiques de bras. La première, dite en « Z », offre des performances supérieures à l’arrachement. Elle peut se compléter, en option, d’un bras Long Reach afin d’accroître de 400 ou 500 mm la hauteur de déversement. Les trois plus petites chargeuses de la gamme accèdent également à la cinématique par parallélogramme Tool Carrier garantissant l’horizontalité de l’outil lors de la montée, pour des applications telles que le maniement de palettes ou de balles. Cette configuration est livrée d’office avec un tablier porte-outil. Dans la cabine, le contrôle du bras s’opère depuis un joystick en croix, recevant également la commande d’inverseur. Un second joystick, positionné à gauche du siège, est disponible en option pour manœuvrer la direction de l’engin.

JCB
Des modèles dédiés au monde agricole
La gamme de chargeuses articulées JCB compte sept modèles sur le segment de puissance de 120 à 300 ch. Trois d'entre eux arborent la finition « Agri », quand les autres reçoivent le suffixe « S ». Cette lettre traduit un équipement haut de gamme, ainsi que des organes renforcés afin de répondre au mieux aux sollicitations des travaux agricoles. Le constructeur britannique propose un bras à levée non parallèle pour caver le godet lors de la montée et ainsi ne pas perdre de matériau. Il décline cet équipement en trois longueurs, de la plus courte, offrant le maximum d’effort à l’arrachement, à la plus longue, bénéficiant de la plus grande hauteur de déversement. La cabine JCB CommandPlus procure, selon le fabricant, une visibilité optimale grâce à ses larges surfaces vitrées et à la position de conduite élevée. Le joystick de commande du bras est solidaire du siège à suspension pneumatique. L’ensemble de la gamme s’appuie sur une transmission powershift, dont le coupleur hydraulique peut se verrouiller pour accroître l’efficacité.

Caterpillar
Dans la lignée des grandes chargeuses
Les trois chargeuses articulées Caterpillar 926M, 930M et 938M profitent de la même motorisation à six cylindres de 7,1 L. Ce bloc maison développe 168 ch dans les deux premiers modèles, contre 188 ch dans le plus grand. Caterpillar dote ses machines d’un bras avec une cinématique en « Z ». En mode « fourche », le système maintient l’horizontalité de l’outil lors de la montée du bras. Le renfort central de ce dernier voit sa forme modifiée pour une visibilité accrue. Concernant l’attelage des outils, le constructeur laisse le choix entre un système à axes/goupilles et deux interfaces rapides Iso et Fusion. La transmission hydrostatique offre plusieurs modes de conduite : Torque Converter, s’approchant d’un convertisseur de couple, pour une grande souplesse, Hystat pour un freinage agressif et Verglas pour l’évolution sur sols glissants. Un mode d’approche lente facilite l’utilisation d’outils tels qu’une brosse rotative. La réactivité de l’inverseur, de même que celle des différentes fonctions hydrauliques, se paramètre depuis l’écran en cabine.
