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DécouverteBetteraves sucrières : du tas au camion

Betteraves sucrières : du tas au camion
(©U.D.)

Durant la campagne de betteraves sucrières, de mi-septembre à mi-février, il vous est sûrement arrivé de croiser une file indienne de poids lourds en bord de champ. Cette tribu de camions attend sagement qu’une étrange machine jaune aux allures de mante religieuse remplisse ses remorques. Il s’agit de l’automoteur chargeur-nettoyeur Ropa Maus 5.

De mi-septembre jusqu’à mi-février, la sucrerie Saint Louis Sucre d’Étrépagny (Eure) entame une nouvelle saison de production de sucre à base de betteraves. Elle mandate un grand nombre de sociétés de transport ou d’entreprises de travaux agricoles pour assurer la reprise, après la récolte au champ, des tas de betteraves stockés en bord de parcelle, dans la Seine-Maritime et alentour, afin d'alimenter en continu l’usine en racines. Ce type de chantier en flux tendu pendant six mois exige une organisation stricte et rigoureuse du champ à la sucrerie. Pour en découvrir davantage, j’ai suivi pendant une journée le travail d’Alexandre Meunier, chauffeur saisonnier du chargeur-nettoyeur automoteur Ropa Maus 5 de la SARL Desaneaux. Diplômé d’un bac professionnel en conduite et gestion d’exploitation agricole en agroéquipements, ce passionné de machines agricoles est démonstrateur en concession New Holland pour les engins de récolte. De septembre à février, il enfile sa veste de chauffeur pour le compte de la SARL Desaneaux.

Pendant la campagne betteravière, Alexandre Meunier quitte sa veste de démonstrateur de machines de récolte New Holland pour s’installer aux commandes de la Ropa Maus 5.

« Nous demandons à chaque exploitant betteravier de réaliser des silos de racines de 9 m de large au maximum en bordure de parcelle et à proximité d’un accès routier », déclare Alexandre Meunier. La Ropa Maus 5 dotée d’un pick-up de 10 m peut ainsi déterrer en un seul passage chaque tas. Les silos sont bâchés jusqu’au jour du ramassage, ce qui limite les risques de gel et d’humidité de la plante. « J’obtiens une qualité de ramassage bien plus satisfaisante sur un silo de betteraves précédemment bâché », rétorque le chauffeur de l’avaleur. Dans ces conditions, le chargeur-nettoyeur automoteur alimente en moyenne 29,5 t de betteraves par camion en quatre à cinq minutes. En fonction du flux de camions, Alexandre Meunier réussit à charger jusqu’à 16 camions par heure.

Le pick-up de la Ropa Maus 5, d’une largeur de 10 m, compte 18 rouleaux nettoyeurs et un nez mobile à avancement alternatif.

Une organisation très bien ficelée

« Mon poste ne consiste pas simplement à charger les camions », précise Alexandre Meunier. La sucrerie d’Étrépagny réceptionne les betteraves sucrières provenant d’un grand nombre d’exploitations et de parcelles différentes. Celles-ci peuvent se situer dans un rayon de près de 200 km autour de la sucrerie. Cela exige une planification soigneuse afin de ne pas perdre de temps au transport, du champ à la sucrerie. Pour maintenir un flux de circulation régulier, la sucrerie équipe les routiers et les chauffeurs des ramasseurs automoteurs du système de gestion agricole et de logistique de transport Farmpilot. L'application, intégrée à la tablette tactile qui équipe chaque camion, planifie les itinéraires, surveille les positions GPS et interagit entre chaque routier et chaque chauffeur de déterreur. Du côté d’Alexandre Meunier, la tablette tactile du déterreur référence la position exacte de chacun des 26 à 36 camions qui lui sont affectés, ainsi que les sites où sont placés les tas de betteraves sucrières. Du côté des routiers, le logiciel Farmpilot indique par une puce orange un chantier en cours, tandis qu'une pastille marron signale la fin de celui-ci afin qu’ils puissent se réorienter vers le prochain silo de betteraves.

Le logiciel Farmpilot, installé sur la tablette tactile du chauffeur de l’automoteur et des routiers, assure la gestion et le bon suivi de chantier de collecte des betteraves.

Pour limiter toute difficulté de circulation, Alexandre repère en début de saison les différents itinéraires d’accès à chaque tas. Il entre ensuite dans l'application le trajet à suivre lorsque le camion est à vide (tracé jaune), puis celui qu'il devra emprunter pour rejoindre l’axe principal menant à la sucrerie d’Étrépagny (tracé bleu). Le procédé de suivi du chantier betteravier se complète par le transpondeur, un boîtier d’échanges d’informations par connexion Bluetooth. Attribué à chacun des routiers, il recense l’immatriculation du camion affecté en début de campagne par la sucrerie ainsi que le nom de l’entreprise de transport. À chaque échange de signal Bluetooth entre le transpondeur du routier et le terminal de la Ropa Maus 5, le boîtier enregistre la date, l’heure du passage, le lieu du silo, le nom de l’exploitant planteur ainsi que l’identifiant du déterreur. Le routier indique également à Alexandre Meunier le tonnage qu’il souhaite recevoir dans sa remorque afin de respecter le poids total roulant autorisé (PTRA) de son camion.

Le boîtier transpondeur communique les données (lieu, nom de l’exploitant, identifiant machine…) via Bluetooth.

« À chaque remplissage de camion, le chauffeur active le signal Bluetooth de son transpondeur pour enregistrer les informations dans le boîtier », ajoute le saisonnier. Lors du déchargement à la sucrerie, le véhicule passe au préalable sur la bascule. Le réceptionniste de la sucrerie scanne à nouveau le transpondeur pour y inscrire le tonnage exact relevé ainsi que les kilomètres effectués entre le site de chargement et la sucrerie. En cas de surpoids, celui-ci est indiqué dans le transpondeur afin d'en informer le chauffeur du déterreur lors de son prochain chargement. Les informations contenues dans ce boîtier permettent à la sucrerie de chiffrer exactement la rémunération de la société de transport et celle de l’agriculteur exploitant betteravier.

 

Le contrepoids mobile loge le réservoir de carburant de 1 000 L. L’automoteur dispose également du correcteur de dévers.

 

L’automoteur chargeur-nettoyeur Ropa Maus 5 est capable de remplir en moyenne jusqu’à 16 camions de 29,5 t chacun par heure.
Le contrepoids mobile loge le réservoir de carburant de 1 000 L. L’automoteur dispose également du correcteur de dévers.

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