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Alimentation Le godet désileur-mélangeur : un outil polyvalent et passe-partout

Stéphane Bihan utilise un godet désileur Desvoys depuis 2015. Actuellement il s’en sert pour nourrir quotidiennement 300 bovins dont un troupeau de 120 laitières.

Depuis une dizaine d’années, le Gaec Keramelin utilise un godet désileur et mélangeur pour alimenter les 300 bovins du troupeau. Cet équipement permet de passer dans des bâtiments trop bas pour un bol sur remorque, tout en garantissant une ration de qualité.

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C’est en 2015 que le Gaec Keramelin, à La Chapelle-Neuve (Côtes-d’Armor), a acheté son premier godet désileur, un modèle choisi pour remplacer une remorque désileuse et pailleuse de 6 m3 dont le débit s’avérait trop limité. Pailleuse qui a été conservée et que les éleveurs utilisent encore pour épandre de la litière. À l’époque, les associés n’ont pas voulu investir dans une remorque de type bol mélangeur, car le prix était trop élevé, et cela les aurait aussi obligés à surélever la charpente dans certaines stabulations pour circuler partout. Ils ont donc préféré s’orienter vers un godet désileur et mélangeur de la marque Desvoys. « Ce principe nous a bien plu, car l’investissement était moins important, et nous n’avions pas de modifications de toiture à prévoir, souligne Stéphane Bihan, l’un des trois membres du Gaec. Depuis ce premier achat, nous l’avons déjà renouvelé deux fois, toujours dans la même marque. Le modèle actuel est une version de grande capacité : il mesure 2,6 m de largeur pour un volume utile de 4,2 m3. À vide, ce matériel pèse tout de même 1,9 t, et il peut contenir 2 t de fourrage, c’est pourquoi il faut un télescopique suffisamment puissant pour l’emmener. Nous l’attelons devant un Manitou MLT 741-140 V +. Ce chargeur de 140 ch est équipé d’un bras de 7 m de longueur et affiche une capacité de levage de 4 t. Le débit du circuit hydraulique est également un critère important si l’on veut avoir suffisamment de réactivité au travail. »

Un modèle de grandes dimensions comme celui-ci (2,60 m de largeur / 4,6 m3), pèse 1,9 t à vide et peut contenir environ 2 t de fourrage. Il faut donc un télescopique suffisamment puissant. (© D.L.)

Silos à proximité des stabulations

Au Gaec Keramelin, les silos sont situés à proximité immédiate des stabulations, ce qui limite le temps de déplacement d’un point à l’autre. Tous les matins, l’éleveur commence par préparer dans une brouette les quantités de soja, de bicarbonates et de minéraux dont il a besoin pour les apporter au silo. Il monte ensuite dans la cabine du télescopique pour remplir le godet à mi-hauteur environ, avant d’ajouter la dose d’aliments nécessaire à la ration. Il mélange alors une première fois le tout puis remplit complètement le godet en reprenant à nouveau du maïs. Le mélange définitif s’effectue pendant le déplacement jusqu’au couloir d’alimentation. L’opération est généralement réalisée trois fois le matin. Le troupeau a droit à un deuxième service l’après-midi. Stéphane Bihan distribue d’abord aux laitières et aux génisses un mélange d’ensilage d’herbe et de maïs aplati. Il repasse un peu plus tard avec une ration de maïs uniquement pour les vaches. Le télescopique est équipé d’un système de pesée précis à 10 kg près. Il fonctionne grâce à des capteurs de pression intégrés dans le circuit hydraulique de la flèche. Cette pesée est indispensable pour charger avec justesse les quantités nécessaires. « Je dispose d’un sélecteur sur le levier de commande hydraulique en cabine pour choisir la fonction que je souhaite utiliser : fraise, mélange ou distribution, précise Stéphane Bihan. C’est très simple d’utilisation, et la ration obtenue est homogène. Ce godet a une grande capacité, ce qui réduit le nombre de déplacements. Avec le maïs, la spire horizontale assure un brassage de qualité, même quand le godet est plein. En revanche, il n’y a pas couteau pour recouper les fibres. Quand je charge de l’ensilage d’herbe, je ne le remplis jamais au-delà de la moitié, car si j’en mets trop, cela force sur la vis. »

Le mélange est assuré par la vis horizontale en forme de spire entrainée hydrauliquement via le boitier situé sur le flanc intérieur droit du godet. (© D.L.)
La fraise rotative laisse un front d’attaque net. Pour assurer un mélange homogène, l’éleveur charge souvent son maïs en deux fois. (© D.L.)

Front d’attaque propre

Sur ce godet, les associés ont également opté pour une fraise à entraînement hydraulique en remplacement de la fourche griffe proposée en standard par le constructeur. Cette fraise laisse un front d’attaque très propre. Le mélange est assuré par une hélice horizontale. Cette dernière, dotée d’une double spire, est animée grâce à un boîtier hydraulique axial placé sur le flanc droit intérieur du godet. Une rehausse installée à l’arrière évite que l’ensilage ne déborde lors du brassage, ce qui permet au chauffeur de remplir le godet au maximum. La distribution s’effectue par une trappe placée sur le côté gauche. Elle est équipée d’une ouverture en forme de guillotine à commande hydraulique. Stéphane Bihan regrette que le constructeur n’ait pas prévu sur ce modèle un indicateur visuel montrant le niveau d’ouverture de la trappe. « Maintenant que je connais bien l’appareil, j’ai fini par avoir mes propres repères, mais, au départ, je tâtonnais souvent », explique-t-il.

Principal bémol formulé par l’éleveur concernant ce modèle : la trappe latérale ne possède pas d’indicateur visuel montrant au chauffeur le degré d’ouverture. (© D.L.)

Tous les jours, Stéphane Bihan réalise donc de cinq à six tournées entre les silos et les stabulations. En travaillant ainsi avec de petits volumes, il peut préparer des rations différentes pour chaque lot d’animaux et réaliser plusieurs distributions dans la journée. Cela stimule les vaches et améliore leur ingestion. Son troupeau de 120 laitières dépasse ainsi les 10 000 L de production moyenne par animal et par an avec une alimentation simple à gérer.

Le télescopique et son godet passent dans l’ensemble des bâtiments. Un bol mélangeur attelé ne pourrait pas accéder dans toutes les stabulations et aurait nécessité des modifications de charpente. (© D.L.)

« Sur notre exploitation, l’investissement dans un bol mélangeur sur remorque aurait coûté de 2,5 à 3 fois plus cher que le godet, commente Stéphane Bihan. Sans compter le coût du tracteur pour l’atteler à l’avant quasiment en permanence et les frais engendrés par la modification des bâtiments afin de passer partout. Aujourd’hui, le télescopique travaille 800 heures par an pour l’alimentation du troupeau. C’est assez important, mais l’avantage de ce système, c’est que je fais tout au quotidien, avec un seul automoteur à démarrer chaque matin. »

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