Déficit d’image, manque de connaissances des métiers de la concession : c’est ainsi que Julien Leroy, directeur technique du groupe David, décrit les difficultés récurrentes rencontrées par l’entreprise pour recruter du personnel, notamment pour les postes de techniciens d’atelier qui représentent 70 % des effectifs.
Nous disposons en moyenne d’une vingtaine d’apprentis répartis sur nos huit sites. Ils représentent notre principale source de recrutement, mais nous devons élargir notre champ de recherche, car tous les postes ne sont pas pourvus, c’est pourquoi nous nous sommes penchés sur des solutions complémentaires en ciblant les demandeurs d’emploi et les personnes en reconversion professionnelle », explique le directeur technique.
L’entreprise, concessionnaire Case IH dans l’Aisne, le Nord et les Ardennes, s’est ainsi mise en lien avec l’AFPA, l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes, afin d’établir un parcours de formation spécifique.
Ensemble, ils ont élaboré un cahier des charges des compétences à acquérir pour le métier de technicien. L’entretien périodique des matériels, les circuits électriques, la mécanique et la mécano-soudure, l’hydraulique et la transmission font partie des thématiques enseignées. Réalisée dans le cadre d’un contrat de professionnalisation, cette formation comprend 600 heures de cours théoriques dispensés par l’AFPA et 1 500 heures en entreprise. Elle débouche sur le titre de mécanicien réparateur de matériels agricoles de niveau III (CAP) ou IV (bac).
Une appétence pour la technique
Par le biais de cette formation, nous voulons recruter des candidats ayant au minimum le bac, même sans expérience dans ce secteur d’activité. Nous ciblons toutefois ceux qui montrent une certaine appétence pour la technique et nous tenons compte du savoir-être », souligne Julien Leroy.
À la suite de tests de logique, de mathématiques et de coordination dans l’espace, l’AFPA a retenu 11 demandeurs d’emploi de 20 à 40 ans affichant des profils variés. Les deux sessions se sont déroulées entre août 2019 et août 2021, soit sur une durée d’un an et demi.
Ces jeunes s’interrogeaient sur leur choix professionnel, et cette expérience leur a permis de visualiser la réalité en entreprise et de révéler leur potentiel. Ils ont ainsi acquis les bases du métier et continuent à être formés lors de leur intégration dans l’entreprise. Nous leur proposons ensuite de poursuivre vers un CQP plus axé sur la pratique, dans le domaine de l’électricité et de l’hydraulique. Nos exigences sur le contenu de cette formation restent à affiner. Notre entreprise a permis de tester cette formation que l’AFPA souhaite reconduire avec d’autres concessionnaires. »
À l’issue de cette formation, quatre personnes ont été embauchées en tant que techniciens.

La motivation, un critère de choix essentiel
Issus des secteurs de la manutention ou de la maintenance industrielle, ces salariés se révèlent opérationnels et performants à leurs postes respectifs.
Quel que soit le profil des personnes, les points forts qui nous tiennent à cœur sont le savoir-être, la facilité d’intégration, l’implication dans le travail et dans la relation avec l’équipe », résume Julien Leroy.
La motivation est également un critère sur lequel le concessionnaire évalue les candidats lors des entretiens d’embauche, ce facteur pouvant l’emporter sur le niveau de connaissances. Pour l’identifier, l’entreprise réalise des mises en situation afin d’observer l’attitude du candidat.
Il n’existe cependant pas de recette miracle pour recruter des profils en adéquation avec nos besoins, constate Julien Leroy. Nous devons explorer toutes les pistes pour multiplier les opportunités. Notre bilan concernant cette démarche est positif en raison de l’ouverture d’esprit que cela apporte à notre entreprise et à ses collaborateurs. »