Spécialisé dans la vente et la réparation de matériels agricoles destinés aux grandes cultures et à l’élevage, le groupe Méthivier a ajouté une nouvelle corde à son arc en 2020. Il distribue désormais des matériels viticoles et vinicoles. Afin de partir sur de bonnes bases, ce distributeur s’est appuyé sur l’expertise de la SARL Concept Viti-Vinicole créée en 2013. Il avait saisi l’opportunité de la racheter au moment du départ à la retraite de Bruno Pajon, son dirigeant. Il avait alors rassemblé deux agences vétustes en une base dédiée à ce nouveau métier, sur le site de Tracy-sur-Loire (Nièvre). Souhaitant faire perdurer les activités, sept salariés de l’ancienne entreprise ont accompagné la transition avec la nouvelle équipe, qui a bénéficié d’une formation technique chez les fournisseurs. Cette stratégie de développement a rapidement porté ses fruits. La demande en fourniture de pièces et en réparation d’équipements n’a cessé de croître, incitant le concessionnaire à restructurer son site et à recruter. « Nous avons doublé la surface du bâtiment existant. L’atelier a gagné 1 000 m2. Nous avons également étoffé l’équipe. Elle comprend à présent 17 salariés, dont 2 commerciaux, 2 magasiniers, 12 mécaniciens et une personne qui assure la communication. Le site dispose également d'un électrotechnicien spécialisé dans les matériels vinicoles », commente Anne-Lise Méthivier, directrice générale du groupe Méthivier.
Une offre nécessairement large
La zone de chalandise s’étend sur les départements du Loiret et du Cher, et touche plus de 5 500 ha de vignoble du Centre Loire. Deux tiers des matériels commercialisés partent chez des viticulteurs produisant des vins d’appellation d’origine contrôlée du Giennois, de Pouilly-sur-Loire, de Sancerre, de Reuilly, de Quincy et de Menetou-Salon. Il s’agit de machines à vendanger et de tracteurs enjambeurs, d’outils de travail du sol (interceps, charrues…), de pulvérisateurs Berthoud, de rogneuses Naotec, d’effeuilleuses Provitis… Afin d’élargir l’offre proposée par New Holland en tracteurs enjambeurs destinés aux vignes étroites à double rang, le distributeur propose également des modèles monorangs fabriqués par Vermande. Dans le secteur vinicole, il commercialise des pressoirs Willmes, des cuves Defranceschi, des pompes, des systèmes de filtration Sartorius…
La haute technologie en rayon
« Nos clients vignerons nous adressent des demandes spécifiques auxquelles il est important de répondre par une offre diversifiée. Nous leur garantissons une disponibilité sans faille grâce à un stock important de pièces et de matériels. Mais nous souhaitons rationaliser le nombre de produits. Nous sommes passés de 80 à 25 fournisseurs. Selon les opportunités, nous intégrons parfois de nouveaux fournisseurs, tout en privilégiant la distribution de matériels haut de gamme », souligne Anne-Lise Méthivier. Le distributeur a également introduit des matériels innovants à son catalogue tels que des tracteurs enjambeurs électriques Sabi Agri, notamment son robot à chenilles Zilus pour les vignes, ou encore des robots Naïo Technologies. « Il est important de se positionner dès maintenant sur ces produits novateurs et prometteurs afin d’anticiper les commandes, se projette la dirigeante. Ces matériels électriques et robotisés ont de l’avenir. Les premiers divisent par trois le coût de carburant, et les seconds autonomisent les chantiers. »
Des procédures à adapter
Le nouveau métier de la vigne et du vin est venu bousculer l’organisation interne de l’entreprise. Il a nécessité une adaptation progressive des différents services pour les mettre en adéquation avec les attentes de sa clientèle spécifique. Le secteur viticole demande en effet d’importants temps de préparation des matériels afin de les adapter aux contraintes des viticulteurs. « Ce métier nécessite deux fois plus de techniciens que celui du machinisme agricole de grandes cultures, à chiffre d’affaires égal. Nos soudeurs et métallurgistes sont particulièrement sollicités, constate Anne-Lise Méthivier. Il est essentiel de prendre un temps de réflexion en amont des devis afin de bien maîtriser les coûts. Le calcul du budget prévisionnel des temps de préparation des matériels viticoles à l’atelier est une des grandes difficultés. Les descriptifs des équipements mentionnés sur les bons de commande doivent donc être précis pour bien l’appréhender. » L’établissement veut aussi améliorer la relation client en optimisant la circulation des informations entre sa clientèle et les interlocuteurs au sein de l’entreprise.
Un savoir-faire reconnu
Après quatre années d’exercice, l’activité viti-vinicole de Méthivier a atteint son rythme de croisière. Sur un montant total de 90 millions d'euros (M€) pour le groupe, le chiffre d’affaires qu'elle génère se situe entre 4 et 5,5 M€, et tend encore à progresser. En misant sur la qualité du service, le distributeur espère voir croître sa clientèle. Il vend chaque année entre 7 et 10 tracteurs enjambeurs, et de 4 à 5 machines à vendanger. « Ce secteur d’activité permet de consolider le groupe en apportant des sources de rémunération supplémentaires. Grâce à cela et à nos moyens de communication, nous avons étoffé notre portefeuille de clients. Il présente encore un fort potentiel de développement, c’est pourquoi nous envisageons de développer davantage le service après-vente et l’activité du magasin. L'une des solutions est de se rapprocher d’agences pour renforcer notre force de vente », indique Anne-Lise Méthivier, avant de conclure : « La découverte d’un nouveau métier implique de sortir de sa zone de confort et bénéficie à l’ensemble de l’équipe dédiée. »
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