Entrepreneur de travaux agricoles dans l’Orne, Sébastien Leroy a investi, en janvier 2023, dans un automoteur de pulvérisation F40 Evo de marque Artec. Cet engin de 250 ch, doté d’un moteur Volvo de 7,8 L, gagne en performances en comparaison des modèles précédents. Il bénéficie d’un système d’autoguidage Trimble. L’entrepreneur l’utilise dans le cadre de prestations complètes et ponctuellement à la demande de clients. Il applique des herbicides, des fongicides, des insecticides et de l’engrais liquide sur une diversité de cultures (blé, orge, colza, maïs, pois, féverole, lin…). Ce matériel intègre une cuve de 5 000 L et une rampe de 36 m munie de porte-buses espacés de 50 cm. Il reçoit des buses Albuz (à jet plat Axi et Axi Twin, antidérive CVI Twin, à injection d’air GA Twin et à six filets Fesi pour l’engrais liquide). Le choix se fait en fonction du débit et de la pression de travail souhaités. Les caractéristiques techniques de cet automoteur affinent sa précision au niveau attendu par l’entrepreneur et ses clients.
Un système PWM pour une pression constante
Le système de coupure buse à buse, géré via la console GPS RTX (Trimble), dont s’équipe l’Artec F40 Evo permet d’éviter les recouvrements et de réduire les coûts. « C’est très utile lors de l’application d’herbicides sur les cultures d’automne. Le rendement de la culture est ainsi maintenu », apprécie Sébastien Leroy, associé avec son épouse, Brigette, au sein de la SARL du même nom. De plus, le dispositif de régulation de pression des buses PWM favorise une pression constante sur toute la largeur de la rampe, tout en conservant le volume à l’hectare souhaité et indépendamment de la vitesse d’avancement. Cela permet d’assurer une taille de gouttes régulière. Une électrovanne gère l’ouverture et la fermeture sur chaque buse avec une fréquence de 20 Hz (20 pulsations par seconde). « En cabine, le système automatisé Dynajet permet de choisir la pression de la buse, précise l’entrepreneur. Selon le réglage effectué, le temps d’ouverture de chaque buse va se modifier en fonction de la vitesse de l’automoteur et du volume appliqué. La pression d’utilisation du système oscille de 1 à 7 bar, et le volume s’étend de 80 à 100 L/ha pour les buses Albuz. Les traitements fongicides sont les plus exigeants en précision, c’est pourquoi les buses Axi Twin [à double fente] sont plus performantes, car elles augmentent le nombre d’impacts au centimètre carré. »
Suivi du sol et antifouettement pour stabiliser la rampe
La rampe est alimentée en cinq points pour mieux répartir le produit. De plus, un système de suivi du sol muni de cinq capteurs à ultrasons maintient la précision des traitements, quelle que soit la configuration des parcelles. L’entrepreneur règle la hauteur de la rampe entre 50 et 60 cm pour garantir un triple recouvrement et donc l’homogénéité de pulvérisation. Lors de traitements sur un terrain vallonné, le système compense hydrauliquement la position de la rampe pour pallier les irrégularités. « La transmission hydromécanique de l’automoteur lui apporte également plus de puissance dans les conditions difficiles, comparée à une transmission hydrostatique », explique l’entrepreneur. Un système à double vérin hydraulique assure l’antifouettement ainsi que la stabilité de la rampe. Le positionnement frontal de cette dernière et du moteur à l’arrière contribue par ailleurs à optimiser la capacité de la transmission grâce à l’équilibre des charges. De même, la visibilité sur les jets permet au chauffeur de surveiller leur bon fonctionnement et d’adapter les réglages aux conditions de travail, donc de gagner en précision. « En cabine, les roues arrière sont commandées via un joystick afin de manœuvrer en crabe dans les coins de champ. Cela favorise une meilleure précision du travail. Les roues avant sont, quant à elles, dirigées avec le volant. L’automoteur est doté de roues larges pour garantir le respect des sols ou de roues étroites pour les cultures en interrang », met en avant Sébastien Leroy.
Deux pompes centrifuges pour le remplissage et la pulvérisation
Un autre intérêt de cet automoteur réside dans ses deux circuits distincts. Le remplissage est géré par une première pompe centrifuge de 1 100 L/min, et la pulvérisation par une seconde, de 780 L/min (à 3 bar). Le traitement peut ainsi s’effectuer sur une large plage de volumes avec la même qualité. Cela limite également le volume mort et offre un gain de précision. Grâce à la régulation directe, la pompe adapte son régime aux besoins, en complément d’une vanne de régulation. De plus, un débitmètre et un capteur de pression ajustent avec précision la régulation du débit en fonction des paramètres de volume et de vitesse d’avancement. Le débit de chantier est compris entre 15 et 20 ha/h, avec une vitesse d’avancement de 18 à 20 km/h. Après deux saisons et une forte augmentation des demandes permettant d’atteindre une surface d’intervention de 1 400 ha, l’entrepreneur dresse un bilan satisfaisant de son investissement. « Cet automoteur est très fiable et représente un gain en confort au niveau de l’application. Le système Dynajet permet d’appliquer les bonnes doses de produit, malgré les conditions limitantes. Enfin, les retours des clients sont très positifs concernant la précision et le débit de chantier », conclut Sébastien Leroy.