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Drones en agriculture  Gaec Biraud-Paillat : « Je sème mes couverts au drone avant la récolte »

Gaec Biraud-Paillat : « Je sème mes couverts au drone avant la récolte »
(©Nicolas Viacroze)
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David Paillat est agriculteur en polyculture-élevage dans les Deux-Sèvres, sur une surface de 550 ha. Il s’est essayé au semis à l’aide d’un drone pour une partie de ses couverts avec le prestataire Agrodrone. Sa technique : semer avant la récolte via les airs pour une meilleure implantation de l’interculture.

« Le semis de couverts végétaux devient de plus en plus complexe avec les conditions climatiques parfois difficiles après la moisson », explique d’emblée David Paillat. Pour y remédier, l’une des pistes consiste à l'avancer avant la récolte. Passer par la voie aérienne, en utilisant un drone adapté, peut ainsi répondre à cette implantation précoce et permettre ainsi de profiter de l’humidité présente sous la culture. David Paillat, agriculteur à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) sur une surface agricole utile (SAU) de 550 ha, a testé cette technique sur 4 ha de blé cet été. « Le drone limite les passages dans le champ, et les graines du futur couvert profitent de la fraîcheur du sol que ma culture encore en place au moment du semis a conservée », se réjouit l’agriculteur. Exploitant en polyculture-élevage, David Paillat produit des céréales, du maïs ensilage et waxy, du tournesol, du sorgho, des haricots verts et d’autres cultures. L’agriculteur possède également un troupeau de 130 vaches laitières.

Le drone RDM AG d’Agrodrone épand sur 6 m de large et est capable de transporter 10 kg de semence. (©Nicolas Viacroze)

Le semis profite de la fraîcheur

David Paillat a eu l’opportunité d’effectuer des essais de semis par drone sur l’une de ses parcelles par l'intermédiaire de Vendée Sèvres Négoce. « Nous avons fait un essai de semis de couvert sur 4 ha de blé avec un mélange moha-vesce [75 % de moha et 25 % de vesce, ndlr] », explique-t-il. Le semis a été réalisé mi-juin avec un dosage de 20 kg/ha. Agrodrone, une entreprise spécialisée dans les travaux agricoles par drones, s'en est chargée avec son RDM AG. Pesant 25 kg au total, celui-ci dispose d’une charge utile de 10 kg. Pour préparer ses passages via un plan de vol défini, la parcelle est délimitée et arpentée grâce aux contours Telepac fournis par l’agriculteur. La machine se repère grâce à un GPS avec une précision RTK. Une fois les semences chargées dans la trémie du drone, le télépilote lance la mission de vol à 3 m au-dessus de la culture. Il épand sur 6 m de large avec un dosage, pour cet essai, de 20 kg/ha.

Après récolte de la parcelle, le mélange moha-vesce se développe au-dessus des chaumes en profitant de la fraîcheur du sol. (©Nicolas Viacroze)
(©Nicolas Viacroze)

« Le semis a plutôt bien levé en dessous du blé. Cependant, à cette période de l’année, avec les précipitations régulières et particulières que nous avons connues en juillet-août, le moha a rapidement pris le dessus sur la vesce », raconte David Paillat. À la suite de la récolte du blé et du ramassage de la paille, le couvert paraissait irrégulier et peu implanté. « Malgré le passage des machines ayant marqué la parcelle, particulièrement dans les fourrières, la culture a bien compensé, signe que le semis était finalement régulier plusieurs jours après la récolte », note l’exploitant. Le couvert a ensuite atteint 60 cm, voire 70 cm, de hauteur et monté en graine. L’agriculteur, qui comptait laisser le couvert en place, a finalement choisi de le faucher afin de le valoriser pour l’alimentation du troupeau. Sur les 4 ha, 50 bottes de foin de 300 kg ont été pressées, soit 3,75 t de matière brute à l’hectare, ce qui a réjoui l’agriculteur.

Le couvert semé au drone, ici à côté du semis classique implanté deux mois plus tard, a atteint jusqu’à 70 cm de hauteur avant d’être fauché. (©Nicolas Viacroze)
(©Nicolas Viacroze)

Une nouvelle organisation à dessiner

Pour observer les différences avec un semis classique, l’exploitant a implanté le même mélange sur le reste de la parcelle. Le semis a donc eu lieu après moisson, mi-août, à 25 kg/ha avec un semoir Väderstad Rapid à double trémie. Malgré un semis classique après travail du sol, l'interculture a atteint une hauteur de seulement 15 cm, avant d'être détruite mi-octobre. Le coût du semis au drone est d’environ 80 €/ha, sans compter la semence. Grâce à la participation de l’association « Ohé la Terre », la prestation n’est revenue qu’à 40 €/ha à l’agriculteur. David Paillat étudie la possibilité de renouveler l’opération. « La méthode me plaît et fonctionne bien, mais la problématique reste le coût important. » La solution permet en outre de décaler la période de semis et donc de libérer du temps après la moisson. « Il faut étudier une combinaison des deux techniques, estime-t-il. Si l'on s’aperçoit que le fourrage va être limité, le drone permettra de s’adapter, mais, dans d’autres cas, il sera préférable de faire un semis classique. »

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