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Essai chariot télescopique Weidemann T7035 : le petit nouveau qui n'a pas à rougir

Présentés pour la première fois au Sommet de l’élevage en 2021, les T7 de Weidemann étoffent la gamme des chariots télescopiques, jusqu’à présent limitée à des hauteurs de levage de 6 m. J’ai pris les commandes du T7035 sur l’exploitation du lycée agricole de Magnac-Laval, dans la Haute-Vienne, au chargement et au déchargement des balles de paille.

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Le constructeur Weidemann, réputé pour ses valets de ferme et ses chargeuses sur pneus, développe à présent sa gamme de chariots télescopiques. Après des modèles compacts offrant une hauteur de levage entre 4,5 et 6 m, l’Allemand s’est attaqué il y a deux ans à des versions plus imposantes avec les séries T7 et T9, respectivement de 7 et 9,5 m de hauteur de manutention. J’ai pris les commandes du cadet, le Weidemann T7035, lors de notre comparatif estival de presses à balles rondes. Au programme : collecte et chargement au champ des 600 balles pressées les jours précédents. Le modèle ici essayé présente une capacité de levage de 3,5 t et une hauteur de manutention de 7 m. Les présentations étant faites, suivez-moi en cabine pour découvrir la conduite de cet engin. Les deux larges marches et l’ouverture au niveau du plancher me facilitent l’accès à bord, de même que les deux poignées disposées de part et d’autre de la porte.

Avec sa cabine à quatre montants et son capot plongeant vers le côté, le T7035 offre une bonne visibilité sur l’environnement de travail. (© Pierre Peeters)

Une fois le siège réglé, le joystick dont il est solidaire tombe facilement sous ma main. Il est accompagné, comme sur les tracteurs, d’un pavé numérique intégrant les commandes des fonctions principales. Ces boutons et l’écran de la cabine m'évoquent naturellement les chariots télescopiques Kramer, marque appartenant, à l'instar de Weidemann, au groupe Wacker Neuson. Les commandes se définissent selon un code couleur intuitif et appréciable lors de ma prise en main : vert pour l’hydraulique, orange pour la partie transmission et noir et gris pour les fonctions secondaires comme l’éclairage. Excepté les commandes, l’écran d’affichage et la flèche, communs aux Kramer, le T7035 est un pur produit maison.

Le chariot télescopique profite d’un angle de braquage de 45°, réduisant ainsi les tours de volant lors des manœuvres. (© Pierre Peeters)

Simple et confortable

Avant de partir au champ, je dételle la benne multifonction (BMS) à l’aide de la commande électrohydraulique en cabine. Afin de désactiver le verrouillage de l’outil, je dois simultanément enclencher un bouton situé à gauche de l’habitacle et la commande utilisée pour la troisième fonction hydraulique, positionnée à l’arrière du joystick. Une fois la pince à balles Riman verrouillée sur le tablier Manitou, proposé de série, je prends soin de sélectionner le mode deux roues directrices pour profiter de la vitesse maximale de 40 km/h. Sur route, le confort s’avère satisfaisant grâce au siège suspendu. J’ai tout de même été surpris par le mordant du freinage, qui nécessite de bien doser son actionnement, particulièrement à haute vitesse, au risque d’embrasser le pare-brise. Arrivé sur le chemin menant à la parcelle, j’active manuellement la suspension de la flèche pour éviter que l’outil ne claque et protéger ainsi ses organes. Cette fonction s'enclenche automatiquement à partir d’une vitesse préalablement réglée dans le terminal. Ce mode s’est révélé particulièrement efficace au moment de rassembler les balles, entre deux trajets dans la parcelle à vitesse élevée. Le réglage de la progressivité du débit hydraulique permet, quant à lui, de choisir le pourcentage de volume voulu. Je conserve un taux de 100 % pour profiter de la capacité de la pompe et obtenir un maximum de réactivité.

L’engin est très souple dans les phases d’approche grâce à sa transmission hydrostatique à régulation électronique. (© Pierre Peeters)

Je commence le chargement d’un premier plateau. Les commandes tombent facilement sous les doigts, que ce soit pour l'allonge de la flèche ou l’ouverture de la pince avec la troisième fonction à l'arrière du joystick. Dans les phases d’approche, l’engin se gère facilement grâce à sa transmission hydrostatique. Celle-ci nécessite toutefois un petit temps d’adaptation pour doser l’accélération au moment du démarrage. L’engin propose deux gammes de vitesse, « tortue » et « lièvre », la première limitant l'avancement à 7 km/h, et la seconde à 30 km/h en quatre roues directrices. La gamme haute reste souple et offre une bonne démultiplication, et ce, même à faible vitesse. L’angle de braquage de 45° du T7035 et les tours de volant réduits lors des manœuvres rendent la conduite agréable. Celle-ci se veut aussi plus naturelle – avec une main gauche sur le volant et l'autre sur le joystick –, le constructeur ayant pris soin de décaler de 30 mm à gauche la colonne de direction. Cependant, lors de cet essai, il m'a été difficile de ressentir un réel changement.

Des aides à la conduite bienvenues

Le T7035 propose un mode « palettiseur » pour rentrer ou déployer automatiquement la flèche du chariot télescopique lorsque l’unité de chargement s'abaisse ou s'élève. J’utilise pour ma part le mode « godet » pour rentrer automatiquement la flèche uniquement lorsque je redescends la pince, une fois la balle déposée sur le plateau. Premières impressions : la cabine à quatre montants baptisée « Best View Cabin » porte bien son nom. Son pare-brise arrondi ainsi que sa lunette arrière incurvée me confèrent une visibilité impressionnante sur l’environnement de travail.

L’optionnel ventilateur réversible permet de souffler la poussière et les salissures hors des radiateurs et de la grille supérieure d’aspiration de l’air. (© H.E.)

Le capot moteur plongeant de la machine m’apporte lui aussi une bonne vision sur le côté, particulièrement au-delà de la roue arrière droite. Lorsque l’outil est en hauteur, la grille de protection contre la chute d’objets (FOPS) au-dessus de la cabine se fait totalement oublier grâce à ses barres axées de chaque côté vers l’extérieur. Après quelques plateaux chargés, j’actionne le ventilateur réversible pour nettoyer la grille du capot. Les pales inversent le flux d'air et éjectent en un instant la poussière et la paille présentes. Un appui bref sur la commande active cette fonction une seule fois. Pour l’automatiser toutes les 30 minutes, il suffit d’appuyer plus longuement.

Un accès aisé au moteur

Je profite de l’attente du plateau suivant pour observer ma machine de l’extérieur. Avant de descendre, j’enclenche le bouton du frein de stationnement électrique. Celui-ci est automatique lorsque le moteur est coupé ou que le détecteur de présence intégré au siège est désenclenché, ce qui est sécurisant. Arrivé sur la droite du chariot télescopique, j’ouvre le capot protégeant le moteur Perkins. La position transversale de ce dernier, laissant de l’espace à l’avant (filtres, radiateurs) et à l’arrière (batterie et coupe-batterie, démarreur), permet d'accéder aisément aux organes majeurs. Les graisseurs principaux sont centralisés à l’arrière gauche de la machine de série.

(© Pierre Peeters)

Avant de remonter à bord, je remarque la jauge d’huile, bien visible au-dessus du garde-boue arrière gauche : un emplacement judicieux pour contrôler le niveau en un coup d’œil. L’accès aux filtres de cabine ainsi qu'aux réservoirs du lave-glace et d’AdBlue se fait de part et d’autre de la cabine. Je note également la présence d’une boîte à outils supportant 40 kg, un élément appréciable sur un chariot télescopique pour le transport d'une chaîne ou d'une élingue de levage ou de traction. Ce caisson prend place en partie basse, à gauche de la porte. Justement, parlons-en de cette porte ! À la différence de la plupart de ses concurrents, Weidemann l'a voulue d’un seul tenant et l'a agrémentée d’une fenêtre à glissière en deux parties. Si celle-ci permet de laisser passer un flux d’air léger, vous pouvez en revanche dire adieu au coude à la portière. Le bas de la porte vitrée est cependant validé pour garder de la visibilité lors des manœuvres. Après près de six heures au volant de ce chariot télescopique, j'ai apprécié sa prise en main rapide, la souplesse des mouvements et sa manœuvrabilité dans les champs comme dans le bâtiment de stockage. Une machine qui devrait trouver sa place sur un marché déjà bien garni.

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