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Essai arracheuse automotrice  Aux commandes de l'arracheuse intégrale à betteraves Grimme Rexor 6300 Gen3

Dès le premier regard, la nouvelle sérigraphie sur les capots de la Rexor de Grimme se remarque aisément.
Dès le premier regard, la nouvelle sérigraphie sur les capots de la Rexor de Grimme se remarque aisément. (©T.G.)
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Grimme vient de dévoiler sa troisième génération d’arracheuses à betteraves Rexor. Depuis 2009, le constructeur allemand s’est progressivement créé une image dans le milieu de cette culture. La rédaction de Matériel Agricole a pu prendre les commandes d’une des deux seules intégrales présentes en France cet automne. Direction le Nord pour découvrir les évolutions apportées à ce nouveau millésime.

Une démo est plus parlante qu'un discours ! Pour le lancement de sa troisième génération d'arracheuses à betteraves intégrales, Grimme a choisi la démonstration à la place des beaux discours en mettant deux machines de six rangs dans une parcelle du nord de la France. J'ai pu ainsi prendre les commandes de la 6300, un modèle à six roues. Les versions Platinum, dont nous avions essayé un modèle en 2018 (1), restent en production pendant encore un an avant de laisser totalement le champ libre aux Rexor de nouvelle génération.

A revoir : Vidéo arracheuse Grimme Rexor 6200 Platinum

Les deux seules intégrales de troisième génération présentes en France cet automne étaient réunies dans la même parcelle lors de l’essai.

Au début du mois d’octobre, j’ai pris la direction du Nord, dans les environs de Cambrai, pour découvrir l’une des deux seules machines livrées en France à ce jour. À mon arrivée, une Rexor 6300 Gen3 fraîchement préparée m’attend sagement dans la parcelle à récolter afin que je découvre les différentes évolutions apportées par le constructeur. Si le modèle essayé dispose de trois essieux, sa petite sœur à deux essieux, la 6200, profite des mêmes nouveautés. De loin, la distinction avec les versions antérieures est aisée grâce à l’inscription « Rexor », particulièrement agrandie. Mis à part ce détail, il faut un œil averti pour distinguer les différences. Même si celles-ci sont discrètes, selon le chef de produit, elles apportent tout de même des gains notables. Suivez-moi pour les découvrir.

Avec l’articulation centrale et les essieux directeurs, la Rexor affiche un rayon de braquage court malgré son gabarit imposant.

Un masque avant commun aux deux bâtis

Grimme a particulièrement travaillé sur le masque avant de sa machine. Désormais, ce dernier est commun aux bâtis d’arrachage à socs et à disques Oppel. Cette conception offre ainsi un plus grand nombre de pièces identiques qu’auparavant. Elle permet aussi une plus grande modularité des automotrices, qui peuvent facilement passer d’un système à l’autre en cas de besoin. À l’usage, la visibilité sur les éléments arracheurs s'avère bonne grâce à l’absence de renforts centraux. La surveillance est facilitée par la présence du système de guidage automatique Autopilot.

Le masque avant profite désormais d’une position offrant un accès aisé au bâti d’arrachage des racines.

Celui-ci se compose d’un guide devant l’effeuilleuse, mais aussi de quatre palpeurs installés entre les scalpeurs et le bâti arracheur. Chacun de ces derniers s’équipe de deux capteurs d’angle afin d’effectuer non seulement le guidage de la machine mais aussi le réglage de la profondeur d’arrachage. Les disques Oppel sont ainsi dépourvus de roues de jauge, ce qui diminue les frais d’entretien. L’entraînement de la table à rouleaux reçoit une cinématique par cascade de pignons réduisant également les coûts liés à la maintenance de la machine. La table de cette Gen3 hérite d’un septième rouleau afin d’améliorer le nettoyage de la récolte. Son positionnement a également été retravaillé par Grimme.

Les palpeurs, désormais au nombre de quatre, assurent le guidage de la direction mais aussi la mesure de la profondeur de travail du bâti.

Elle se règle ainsi facilement en hauteur par rapport au bâti et peut aussi se décaler à gauche ou à droite pour déplacer l’ensemble de l’automotrice. Cette caractéristique permet d'éviter le déchaussement des betteraves non récoltées avec les roues de l’intégrale. Le constructeur s’est également attaché à simplifier les réglages en diminuant l'emploi d'outils pour adapter la machine. Ainsi, l’ajustement de l’oscillation latérale des disques Oppel s’opère à l'aide d'une plaque offrant plusieurs positions se fixant par un clip. La partie nettoyage, pour sa part, évolue peu. Les Rexor conservent les trois turbines profitant de la technologie Speedtronic. Celle-ci adapte le régime de rotation en fonction de la charge, me soulageant de cette tâche au poste de conduite. L’élévateur circulaire conserve lui aussi ses deux bandes, lesquelles permettent de créer des paniers creux pour transporter plus de betteraves sans qu'il soit nécessaire de l'élargir.

Les Rexor profitent d’un septième rouleau sur la table de nettoyage pour augmenter son efficacité et diminuer la tare-terre.

Une cabine modernisée

En montant dans la cabine en début de journée, j’ai immédiatement remarqué les évolutions par rapport à la version Platinum essayée quatre ans auparavant. Grimme a remplacé les deux terminaux CCI 100 par un grand écran tactile CCI 1200 d’une diagonale de 12”. L'utilisation de ce terminal, en plus d’améliorer la visibilité en cabine, se révèle plus confortable. Les commandes de l’accoudoir et du joystick restent identiques à celles de la génération précédente. Le levier multifonction est toujours dépourvu de pictogrammes, ce qui ne facilite pas la prise en main. En revanche, les potentiomètres et les écrans de l’accoudoir demeurent simples. Les Rexor Gen3 accèdent à la technologie SmartView.

Le joystick est associé à un panneau de commande avec des potentiomètres et deux écrans.

Cette dernière autorise la présence de 12 caméras maximum sur l’automotrice. Cette solution permet non seulement de zoomer dans l’image depuis le terminal, mais aussi de ralentir le flux vidéo pour observer en détail le fonctionnement. Elle rend également possible le transfert des images vers un mobile, une fonction bien pratique pour surveiller à distance une partie de l’intégrale. Pour tenir le coup lors des longues journées de travail, le conducteur dispose d’un espace réfrigéré. Au travail, la cabine s’avère très calme, bien aidée par la position du bloc-moteur à l’arrière de la Rexor ainsi que par la régulation automatique du régime du six-cylindres Mercedes.

Le terminal CCI 1200 regroupe l’ensemble des informations de fonctionnement de l’intégrale.

Une trémie pensée pour le conducteur

Introduite sur les Rexor Platinum, la forme de trémie en « V » est conservée. Cette configuration offre une bonne visibilité sur le tapis de déchargement, épargnant le conducteur de toute contorsion lors de la vidange dans une remorque ou directement en tas. En revanche, Grimme a modifié la forme supérieure de l’élévateur circulaire. Ce dernier est désormais plat afin de favoriser la chute des betteraves dans la trémie et d'éviter de charger inutilement la chaîne. Avant de toucher le fond de la trémie, la descente des racines est ralentie par un tapis en caoutchouc se déployant si la hauteur s'avère trop importante.

 La nouvelle sérigraphie sur les capots de la Rexor de Grimme se remarque aisément.

Les 45 m3 de capacité du modèle 6300 à trois essieux assurent une autonomie confortable. L’ensemble des opérations de maintenance courantes de cette intégrale demeure relativement simple. Le graissage automatique veille à la bonne lubrification des éléments. La partie arrière, qui accueille le six-cylindres Mercedes de 15,6 L développant 653 ch, profite de larges panneaux ouvrants facilitant l’accès pour son entretien courant. Seul le filtre à air nécessite de monter sur la plateforme au-dessus du bloc-moteur pour en effectuer le nettoyage. Cette troisième génération de Rexor se veut moins gourmande en entretien et plus simple à régler.

A lire aussi : Quelle puissance pour l'arracheuse automotrice intégrale Grimme Rexor 6300  ?

 

 

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