Comparatif tracteur John Deere 6175R à variation continue ou à double embrayage : le match !
Que vaut une transmission semi-powershift à double embrayage face à une variation continue ? C’est ce que nous avons voulu savoir en mettant à l’épreuve deux tracteurs John Deere 6175R, l’un doté de la DirectDrive, l’autre équipé de l’AutoPowr. Même moteur, mêmes pneumatiques, même circuit hydraulique… les deux acolytes de notre essai ne se différencient que par leur transmission mais ne jouent pas tout à fait la même partition. Verdict après deux jours de test en Poitou-Charentes.
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S’il est impossible de distinguer extérieurement le tracteur John Deere 6175R à transmission à double embrayage DirectDrive de son homologue à variation continue AutoPowr, l’écart se creuse en prenant le volant. Premier constat à bord : les deux protagonistes n’utilisent pas les mêmes commandes. Celui qui se voit équipé de la boîte à double embrayage se contente du traditionnel petit levier, réduit à sa plus stricte fonction de pilotage de l’avancement. Cette DirectDrive n’est d’ailleurs disponible qu’avec ce seul mode de commande. Le modèle doté de la transmission à variation continue, pour sa part, peut aujourd’hui être livré, au choix, avec ce même levier ou, en option comme sur notre tracteur d’essai, avec le récent joystick CommandPro. Ce dernier devrait ravir les utilisateurs adeptes des poignées multifonctions, dont la concentration de boutons permet d’accéder, du bout des doigts, à de nombreuses fonctions du tracteur. Seul point commun entre ces deux joysticks : la présence de la petite molette noire ajustant la vitesse maximale du tracteur, visible grâce à une diode orange affichée au tableau de bord.
Après un petit tour du propriétaire, place aux essais. Tour à tour, les deux John Deere réalisent, à trois reprises, un parcours routier de 13 km avec la même remorque Rolland chargée de 17,5 t de sable. Dylan Brouillaud, l’essayeur, juge la conduite assez différente entre les deux modèles. Le fonctionnement du 6175R DirectDrive se révèle moins souple que celui de son acolyte à transmission à variation continue. « Dans le tracteur à boîte à double embrayage, si le conducteur ne perçoit pas le passage des vitesses, bien qu’il les entende, il doit s’accommoder de la rupture de couple lors du passage des gammes, notamment de B à C, juge l’essayeur. Alors que dans le modèle AutoPowr, la souplesse de fonctionnement prédomine et les variations de régime moteur s’avèrent moins fréquentes. Un bon point pour les oreilles ! »
L’AutoPowr plus plaisante mais trop gourmande
Du côté des mesures, les deux tracteurs n’affichent pas de différences significatives au niveau des données de temps de parcours. En revanche, le modèle à boîte DirectDrive se révèle moins gourmand en GNR, d’au moins 6 %, que son homologue à transmission à variation continue. Sur le même parcours, attelé à la même remorque, il consomme en effet en moyenne (sur les trois répétitions) 23,1 L/h, contre 24,5 L/h pour l’AutoPowr. Sur la route, les deux se rejoignent et distillent le même confort de conduite. « Qualité de suspension, espace à bord, insonorisation… les deux John Deere font quasiment jeu égal et se révèlent plaisants à conduire », constate Dylan Brouillaud. L’essayeur n’éprouve aucune difficulté avec l’un ou l’autre. « Le temps nécessaire à la prise en main du joystick CommandPro s'avère plus important que celui dédié au levier standard. » Cet équipement possède en effet 11 boutons programmables, dotés chacun d’une double fonction. « S'ils sont nombreux, les réglages restent, au final, assez simples. Prendre le temps de mettre en place toute cette programmation en vaut la peine. » De plus, depuis le terminal CommandCenter 4, la mémorisation de toutes ces fonctions peut être personnalisée pour chaque utilisateur et chaque outil.
La DirectDrive plus performante au champ
Après quelques kilomètres de parcours routier, l’essai se poursuit par une préparation de sol en vue d’un semis de tournesol. L’opération consiste en un passage de déchaumeur à disques Pöttinger Terradisc, de 5 m de large, à une profondeur de 10 cm. Chaque tracteur reçoit une masse avant de 900 kg et la pression des pneumatiques est abaissée, pour chacun d’eux, de 2 à 0,8 bar. Le modèle AutoPowr, doté d’un système de guidage, réalise un passage sur deux dans la parcelle, tandis que le tracteur équipé de la DirectDrive effectue les passages manquants. Cette manipulation permet de relever, depuis le terminal, différents paramètres de performance, tels la consommation de GNR, la surface travaillée ou encore le débit de chantier. Après un aller-retour chacun, répété trois fois, correspondant à une surface travaillée proche de 1 ha, le 6175R DirectDrive révèle, au champ, des performances supérieures à celles de son homologue à variation continue. Avec le même outil réglé à la même profondeur, il affiche en effet un débit de chantier de 4,7 ha/h, contre 4,3 ha/h pour l’AutoPowr, soit 8,5 % d’écart. Il enfonce le clou en consommant moins de GNR (4,9 L/ha) que son homologue à variation continue (5,1 L/ha), soit presque 5 % d’écart en sa faveur. S’ils font jeu égal sur les plans de la maniabilité et de la visibilité sur l’outil, les deux acolytes se distinguent par leur mode de conduite. Le modèle à transmission DirectDrive marque le pas, avec son petit levier, imposant au conducteur de bouger régulièrement la main afin de manœuvrer les fingertips, installés en bout d’accoudoir, ou l’inverseur, situé sous le volant. Le tracteur AutoPowr concentre, lui, toutes les fonctions sur le joystick CommandPro, à l’instar de l’autoguidage, des distributeurs hydrauliques et de l’inverseur. Le 6175R DirectDrive possède une boîte de vitesses si bien étagée que le conducteur n’est jamais contraint de changer de gamme. Les huit rapports sous charge parviennent en effet à propulser le tracteur à toutes les allures nécessaires à ces travaux dans les champs. « À la préparation de sol comme sur la route, l’AutoPowr, avec son levier CommandPro regroupant la majorité des commandes, reste le plus plaisant des deux tracteurs à conduire. Dommage qu’il se révèle un peu plus gourmand en carburant ! », conclut Dylan Brouillaud.
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