L’articulé Case IH Quadtrac 540 CVX combat dans la catégorie « poids lourd ». Sur la bascule, il affiche 27 t de masse musculaire, et son six-cylindres Cursor 13 fournit une puissance maximale de 612 ch. Sur le papier, les chiffres s’envolent, mais qu’en est-il au champ, son ring de prédilection ? Pour nous en rendre compte, nous avons gagné la SCEA de la Madrouquès, une exploitation de 1 500 ha située à Sore, dans les Landes. Celle-ci produit des carottes, dont une partie en bio, des salsifis, du maïs grain et des pois.
Nicolas Catalot, le plus expérimenté des salariés, a pris les commandes de la bête à chenilles. Au programme : préparation de semis des carottes à l’aide d’un porte-outil supportant trois fraises Howard, d’une largeur totale de 11 m, et déchaumage à l’aide d’un cover-crop Grégoire-Besson, de 8 m de large, muni de dents entre les rangées de disques. Sur la SCEA, notre essayeur conduit des tracteurs équivalents au quotidien.

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Case IH Quadtrac 540 CVX : le point technique
« Au volant du Quadtrac CVX, plus je pousse le joystick, plus le tracteur avance sans aucune rupture de couple. Il atteint progressivement sa vitesse cible tout en souplesse », apprécie Nicolas Catalot.
Notre modèle s’équipe d’un relevage arrière de catégorie IV et de la prise de force au régime de 1 000 tr/min. Nous attelons l’immense fraise, de conception maison, sur la barre oscillante dotée d’une boule K80. Les rotors horizontaux de l’outil travaillent à une profondeur de 15 cm afin de créer de la terre fine et de mélanger les résidus en surface. L’ensemble évolue à une vitesse comprise entre 3 et 4 km/h.

Assis comme dans un canapé
Au tableau de bord, dont les informations sont regroupées dans le montant droit, la charge du moteur indique 81 %, avec une consommation instantanée de 80 L/h.
« Le tracteur ne peine pas, mais il ne sert à rien d’avancer plus rapidement pour un bon travail des fraises, note notre essayeur. En cabine, j’apprécie la visibilité générale, favorisée par le capot plongeant à l’avant et par le châssis profilé vers le bas à l’arrière. »

La structure à quatre montants offre un bel espace de vie permettant d'accueillir à bord une personne en plus du chauffeur. Le siège principal, chauffant, en cuir et à la couleur de la marque, dispose de nombreux réglages.
« Il pivote sur un angle important, de 40°. Je peux ainsi allonger mes jambes dans le coin de la cabine tout en gardant un œil sur l’outil. Les informations du terminal et du tableau de bord tombent sous mes yeux. J’ai l’impression d’être dans mon canapé », plaisante Nicolas Catalot. Ce dernier apprécie le faible niveau sonore et l’agencement judicieux des commandes sur l’accoudoir. « Le nombre important de bouches de ventilation autour de la colonne de direction et dans le plafonnier favorise le confort du chauffeur lors des fortes chaleurs. »

Pour mieux apprécier la force brute de notre Quadtrac, Nicolas Catalot dételle la fraise au profit du cover-crop de 8 m. Pour rejoindre la parcelle, nous empruntons la route sur quelques kilomètres. Le Quadtrac évolue à une vitesse maximale de 25 km/h. La stratégie de conduite de la transmission offre trois plages virtuelles de vitesse.
« Un simple appui du pouce sur le joystick permet de passer de l’une à l’autre. Ensuite, je peux modifier à tout moment la vitesse souhaitée dans chaque plage à l’aide d’une molette. »

Des asservissements intéressants
Avant d’attaquer la parcelle, Nicolas réalise sa ligne de guidage, le long du canal d’irrigation, en utilisant le menu dédié dans le terminal AFS Pro 700. Pour les séquences de bout de champ, il est nécessaire de réaliser physiquement les opérations en activant l’enregistrement depuis le terminal ou via un bouton sous le couvercle de l’accoudoir.
« Contrairement à la concurrence, il est possible d’intégrer l’activation du guidage à la séquence. Cependant, je regrette de ne pas pouvoir enregistrer les manœuvres à l’arrêt depuis le terminal », précise notre essayeur.

La lecture se fait de deux manières : soit en séquentiel, ce qui nécessite un appui depuis le joystick pour chaque action, soit à la volée. Dans ce dernier cas, les actions sont séparées par une pause temps ou une distance. Les dents du cover-crop travaillent à plus de 40 cm de profondeur pour atteindre la couche d’alios. Celle-ci, typique dans les Landes, forme une semelle de grès orangeâtre sous le sable noir.
« Nous devons la casser pour permettre au système racinaire des plantes de mieux se développer, mais parfois elle est beaucoup plus profonde », explique Nicolas Catalot.

Le Quadtrac affiche alors une charge moteur de 109 % et avance à 9 km/h. Sa consommation instantanée avoisine les 100 L/h. À chaque aller-retour, un bip avertit le chauffeur lorsqu’il s’approche du bout de la parcelle, là où le GPS a été activé au passage précédent.
« C’est sécurisant, surtout dans notre région composée de longues parcelles entourées de caniveaux. » Le Quadtrac 540 CVX s’en sort bien avec son attelage. « Si j’arrive sur une zone humide, j’enclenche au préalable le blocage de différentiel m’assurant de passer sans encombre. » L’automatisme APM gère le bon régime en fonction de la charge et de la vitesse cible enregistrée. « Dans les passages où l’alios est plus présent, la transmission adapte la bonne vitesse, sans à-coups, en comparaison d'une boîte powershift. Reste à voir comment cette technologie à variation continue évolue dans le temps sur un tracteur de cette puissance. »
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