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Essai utilitaireLe Ford Ranger Raptor, un utilitaire hors-norme

La déclinaison Raptor du Ranger correspond à la version haute performance du pick-up Ford.
La déclinaison Raptor du Ranger correspond à la version haute performance du pick-up Ford.

Leader de sa catégorie depuis plusieurs années sur le Vieux Continent, le pick-up Ford Ranger a été renouvelé à la rentrée dernière. Si de l’extérieur les modifications ne sautent pas aux yeux, le constructeur américain a revu l’offre moteur ainsi que les équipements d’assistance à la conduite. Il a convié la rédaction sur le circuit de La Ferté-Gaucher (Seine-et-Marne) pour tester, à bord de la version sportive Raptor, les différentes nouveautés. Attention, vos tours de plaine risquent de durer moins longtemps !

Un immense logo Ford sur la calandre, des élargisseurs d’ailes, des boucliers découpés pour améliorer les angles d’attaque et de fuite, un sticker Raptor de chaque côté de la benne… pas de doute, il s’agit bien de la version bodybuildée du pick-up Ranger que nous nous apprêtons à essayer sur le circuit tout-terrain de La Ferté-Gaucher (Seine-et-Marne) au cours d’une journée pluvieuse d’octobre. Si le véhicule reprend l’appellation de la version sportive du pick-up F-150, une différence de taille se cache sous le capot. Ici, point de V6 essence. Ford équipe son Ranger Raptor d’un quatre-cylindres turbo diesel. Ce deux-litres est désormais l’unique possibilité de moteur sur toute la gamme Ranger. Il développe 130, 170 ou 213 ch, selon les modèles et les finitions. La déclinaison Raptor profite bien entendu de la version la plus puissante. Cette dernière s’associe uniquement à la boîte de vitesses automatique à dix rapports. Ce mariage entre moteur et transmission fonctionne à merveille sur la route, en conduite aussi bien normale que sportive. Lors des ateliers de franchissement, le véhicule ne souffre d’aucun reproche. Le quatre-cylindres dispose d’un couple important à bas régime permettant de passer les obstacles sur un filet de gaz.

Le Ford Ranger Raptor est dans son élément dès que le terrain se complique, comme ici avec des croisements de ponts.

Lors des tours de circuit tout-terrain du site, transformé en boue avec la pluie tombée le jour même, le Raptor montre sa nature de véhicule dédié à la pratique off-road. Il aime les enchaînements de courbes, bourbiers et autres bosses. Le pick-up a bénéficié d’un travail spécifique afin d’améliorer la sonorité de son bloc diesel. Dans l’habitacle, j’ai l’impression qu’il y a un V6 sous le capot ! L’une des principales inconnues de cet essai concernait la consommation. Le programme de la journée ne correspondant pas à une utilisation classique, je n’ai pas pu la mesurer de façon fiable. Afin de donner au Raptor ce comportement de feu dans les conditions hors pistes, Ford en a retravaillé le châssis et les suspensions. Le premier a été renforcé en de nombreux points afin d’améliorer sa résistance et sa rigidité. Les secondes proviennent de la marque américaine Fox Shox, spécialisée dans les suspensions pour motocross, VTT, quad et SSV, afin de supporter des contraintes plus importantes que l’équipement standard tout en préservant le confort. Au niveau de l’essieu arrière, exit les packs de lames ressorts au profit de quatre tirants longitudinaux formant un parallélogramme de Watt. Ces aménagements permettent d’augmenter la garde au sol de 5,1 cm par rapport aux autres Ranger. À l’usage, le confort du véhicule se révèle bien supérieur au reste de la gamme Ranger. Les tressaillements de l’essieu arrière sont quasiment absents sur la route. Hors route, le comportement se montre irréprochable, même au rythme très soutenu permis par les tours de piste.

À un rythme raisonnable, le Ford Ranger Raptor préserve un bon confort pour ses occupants.

Des aides à la conduite dignes d’une berline

Pour ce nouveau millésime, Ford a prévu l’artillerie lourde dans le domaine des assistances à la conduite. En fonction des niveaux de finition, l’utilisateur pourra profiter du limiteur de vitesse intelligent, du démarrage sans clé, de l’Active Park Assist pour se stationner facilement, du freinage d’urgence ou encore de l’ouverture du véhicule par un smartphone avec le Fordpass Connect. L’ensemble de ces assistances se voit complété par des fonctions dédiées à la vocation tout-terrain du pick-up. La boîte de transfert à contrôle électronique permet, grâce à une simple molette, de basculer de deux à quatre roues motrices, jusqu’à 120 km/h, et de passer du rapport de transmission long au mode court après avoir immobilisé le véhicule. Pour se sortir des situations les plus délicates, le blocage de différentiel arrière s’actionne électroniquement. Comme nombre de ses concurrents, le Ranger s’équipe d’un régulateur de vitesse en descente ainsi que d’une assistance pour les démarrages en côte. En complément, la version Raptor ajoute la fonction Terrain Management System. Cette technologie décline six modes de conduite : normal, sport, neige-gravier-herbe, sable-boue, rocheux et Baja. Chaque configuration modifie la réactivité de l’accélérateur ainsi que différents paramètres pour évoluer le plus facilement possible dans le milieu spécifié. Le mode Baja (du nom des courses de véhicules tout-terrain aux États-Unis), que j'ai pu tester lors d'un tour de piste, correspond à la version la plus débridée du véhicule. Il est surprenant ! Dans la boue, à chaque pression sur l’accélérateur, le train arrière part tout de suite en glisse.

Un poste de conduite confortable

Ford propose trois déclinaisons de carrosserie dans son offre de pick-up : simple cabine, Super Cab (cabine approfondie) et double cabine. Le Raptor, de son côté, n’est disponible qu’en double cabine. À bord des modèles conduits le jour de l’essai, un Wildtrak et le Raptor, le confort est sans reproche. Les sièges maintiennent bien dans les virages. Le bruit ambiant s'avère limité dans le Wildtrak, alors que la sonorité retravaillée de l’échappement pourrait vite fatiguer les occupants du Raptor. Au centre du tableau de bord, le conducteur retrouve un ordinateur de bord regroupant le système de guidage ainsi que les différentes informations de fonctionnement du véhicule. Cet écran affiche l’image de la caméra de recul lors de l’enclenchement de la marche arrière. Une fonction zoom est disponible afin de mieux voir la boule d’attelage. Elle doit permettre d’accrocher une remorque sans aide extérieure.

La planche de bord ressemble fortement à la génération précédente. Elle intègre, au centre, le système d’info-divertissement.

À l’exception des modèles équipés du moteur de 130 ch et limités à 2,5 t, l’ensemble des Ford Ranger peuvent tracter jusqu’à 3,5 t. La caisse arrière présente une large ouverture, dont le hayon est désormais pourvu d’un amortisseur pour diminuer son poids lors de sa manipulation. Comme la génération précédente, ses rebords restent particulièrement hauts, surtout sur la déclinaison Raptor qui est rehaussée. Attraper un objet dans le fond sans ouvrir la porte peut s’avérer compliqué pour les personnes de moins de 1,80 m. Le compartiment moteur ne présente pas de défaut particulier. Ford a la bonne idée d’installer des vérins à gaz pour maintenir le capot ouvert. Le filtre à air, positionné sur le côté gauche, se dépose rapidement. Le niveau d’huile est aisément accessible. Le plein de carburant se fait du côté conducteur. Le moteur étant conforme à la norme antipollution Euro 6c, un réservoir d’AdBlue est également présent. Si le Ford Ranger Raptor essayé n’est pas, avec son intérieur cossu, le véhicule le plus adapté pour les tours de plaine, les versions inférieures profitent d’évolutions conservant l’intérêt du véhicule sur les exploitations agricoles. Enfin, cette version Raptor est proposée à un tarif peu attractif en raison de sa déclinaison exclusivement en double cabine.

 

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