Contenu réservé aux abonnés

Essai tracteur  Deutz-Fahr 7250 TTV Warrior : un guerrier mature

Au champ, le 7250 TTV Warrior évoluait à 14 km/h avec le déchaumeur à disques indépendants Joker RT de 6 m.
Au champ, le 7250 TTV Warrior évoluait à 14 km/h avec le déchaumeur à disques indépendants Joker RT de 6 m. (©T.G)
Pour lire l'intégralité de cet article,

Lancée en 2016, la deuxième génération de la série 7 de Deutz-Fahr a profité il y a quelques mois de la mise à jour de son moteur pour passer à la Stage V. J’ai pu prendre en main un modèle 7250 TTV de 246 ch, en finition Warrior, dans les plaines de la Beauce. Les quelques heures à son volant ont été l’occasion de le voir à l’œuvre au transport et lors de travaux de déchaumage.

Avec son design acéré et sa couleur noir brillant spécifique, le Deutz-Fahr 7250 TTV Warrior attire les regards. Assemblé dans l’usine allemande de Lauingen, ce tracteur de 246 ch est le plus puissant des deux modèles de la série 7. J’ai pris la direction de la Beauce pour trouver un terrain propice à l’essai de ce modèle de grande culture. Le rendez-vous est donné à Autruy-sur-Juine, dans le Loiret, non loin du site du salon Innov-Agri, sur l’exploitation céréalière de Jacky Brosse. Au programme : présentation du tracteur par le chef produit, passage au banc de puissance, parcours routier et déchaumage. Après un rapide tour sur la route pour faire chauffer la mécanique, la bête se prépare à gonfler les muscles lors de son passage au banc. Son six-cylindres Deutz AG de 6,1 L révèle une puissance maximale de 226 ch OCDE à la prise de force. La mesure de puissance est l’occasion de vérifier le niveau sonore en cabine. Ce dernier se révèle très correct, avec des valeurs dans la moyenne de la catégorie, compte tenu, surtout, de l’ancienneté de l'habitacle. Un tour du propriétaire permet de mettre en évidence l’absence de lacunes importantes sur le tracteur. Les différents accès aux éléments d’entretien ne présentent pas d'obstacles particuliers. Le filtre à air et les échangeurs placés à l’avant du compartiment moteur se révèlent aisément accessibles. La vérification de la jauge de niveau d’huile ne nécessitant pas l'ouverture des capots s'avère facilitée. Après ces constats, direction la cabine pour atteler la remorque utilisée pour le parcours routier. Malgré ses nombreux écrans et son joystick facile à prendre en main, l'habitacle cache difficilement le poids des années avec, en particulier, une impression d’espace limité. La visibilité sur le piton n’est pas un point fort du tracteur, comme souvent sur les modèles de cette puissance. Le constructeur a fait le choix d’utiliser des codes couleur pour repérer les différentes touches présentes sur l’accoudoir ou le panneau latéral. Cette conception facilite la prise en main du tracteur, surtout pour le non-initié à la marque que je suis. Le siège en cuir, chauffé et ventilé, apparaît confortable. Le terminal iMonitor, avec sa diagonale de 12”, regroupe l’ensemble des informations et paramétrages du tracteur. En parallèle, un rappel des données de la transmission et des distributeurs hydrauliques prend place dans le montant avant droit de cabine, en plus de l’afficheur situé derrière le volant.

Lors du transport, le Deutz-Fahr 7250 TTV a dévoilé des performances et des prestations sans reproche.

Une consommation dans la moyenne

Une benne Maupu chargée de sable, d’un poids total de 25 t, est attelée au Deutz-Fahr 7250 TTV. Le convoi s’élance pour un parcours de quelque 13 km alternant majoritairement des portions étroites au revêtement dégradé et quelques zones plus larges et plus confortables. Pour l’ensemble des mesures, le tracteur allemand se situe dans la moyenne des tracteurs essayés. Il affiche une consommation moyenne de 10,8 L pour boucler le parcours, soit 27,4 L/h et 83,6 L/100 km. Le temps de parcours moyen se situe à 23 min 36 s, soit seulement 10 s de plus que le tracteur le plus rapide de même catégorie essayé. La portion chronométrée de démarrage ne pose pas de souci au Warrior qui s’en sort à nouveau en milieu de peloton, mettant 1 min 11 s pour avaler les 440 m de montée.

 

Le démarrage en côte est apparu comme une formalité pour le Deutz-Fahr 7250 TTV.

Sur la route, le comportement global du Deutz-Fahr ne présente pas de mauvaise surprise. La suspension du pont avant et celle de la cabine filtrent globalement correctement les défauts de la route. La transmission réagit avec une nervosité rendant la conduite du tracteur agréable. Seule la vitesse du régulateur, se modifiant lors d’une action sur le joystick, m’a un peu dérouté. Avec de l’habitude, cette spécificité ne devrait plus être gênante. L’autre reproche concerne le toucher de la pédale de frein, lequel s'est montré relativement dur. Je crains qu'à la longue ce manque de souplesse ne soit une source de fatigue.

Sur la route, avec la remorque attelée, le toucher de la pédale de frein m’est apparu déroutant.

Des automatismes simples à utiliser

Après le bitume, place à la poussière avec l’utilisation d’un déchaumeur à disques indépendants Horsch Joker RT de 6 m. Ce dernier, disposant de nombreuses fonctions hydrauliques, sollicite les cinq distributeurs arrière du tracteur. Leur placement de chaque côté du troisième point m’oblige à effectuer quelques tours de l’engin pour peaufiner les raccordements hydrauliques. En cabine, les repères colorés facilitent la programmation des distributeurs sur les différents points de commande. Depuis le terminal iMonitor, je peux paramétrer la fonction voulue à l’endroit le plus pratique, ajuster le débit et régler une temporisation. Pour faciliter les demi-tours, je programme une séquence de bout de champ me permettant de relever l’outil semi-porté, d’abaisser la vitesse d’avancement mais aussi de déclencher la fonction de demi-tour automatique associée au système de guidage par GPS. Cette dernière, que je n’ai encore jamais eu l’occasion de tester sur un autre tracteur, se révèle bluffante. À proximité du point de la fin d’une passée, le déclenchement de la séquence lance à lui seul la succession d’opérations. Une impulsion sur le bouton dédié suffit à ralentir le tracteur, relever l’outil et effectuer le changement de direction jusqu’à la ligne de passage suivante sans avoir à toucher au volant ou à la transmission. À l’usage, le 7250 TTV se révèle également confortable au champ en raison de sa bonne filtration des irrégularités et de son bruit contenu. La visibilité sur l’outil arrière ne souffre d'aucun reproche. Le tracteur évolue à une vitesse maximale de 14 km/h avec un réglage situé entre 5 et 10 cm de profondeur. Nous avons profité de l’essai pour mesurer la consommation au cours de trois allers-retours de 660 m. Le Deutz-Fahr a consommé 7,7 L, soit la valeur la plus importante du groupe. Cependant, le tracteur disposait de la monte pneumatique la moins avantageuse du comparatif et présentait l’un des poids à vide les plus importants. In fine, le Deutz-Fahr 7250 TTV ne présente pas de lacunes particulières, excepté sa cabine vieillissante, mais profite d’un design toujours aussi valorisant, surtout dans cette finition Warrior.

 Au champ, le Deutz-Fahr, attelé au déchaumeur à disques Horsch, a consommé 7,7 L de carburant pour effectuer les trois aller-retours de 660 m chacun.

 

Le terminal iMonitor permet d’ajuster facilement les réglages du tracteur, mais affiche également les informations de guidage.

Réagir à cet article

description abonnement 1 euros
La newsletter Essais
Chaque mois, découvrez les derniers essais de la rédaction avec des retours clés sur leur utilisation

Les dernières annonces de matériel agricole d'occasion

description abonnement 1 euros