Ajouter des masses sur un tracteur, c’est bien, mais adapter leur répartition en fonction de l’effort à fournir et en tenant compte du report de charge de l’outil, c’est mieux ! L’optimisation du lestage améliore la capacité de traction et préserve la mécanique, notamment celle du pont avant. Claas propose l'assistant Cemos sur ses tracteurs. Comme sur les machines de récolte, ce dernier épaule l’opérateur dans les différents réglages tels que le relevage ou la transmission, mais aussi en lui livrant des préconisations en matière de lestage. L'Axion 850 CMatic mis à notre disposition durant deux jours sur une exploitation du nord du Loiret profitait de cet équipement optionnel. Avant de me rendre au champ et de mettre en pratique ce compagnon de réglages, je pars sur la route, à vide, faire chauffer la mécanique pour passer la bête au banc de puissance et découvrir ce qu’elle a dans le ventre. La courbe affiche une puissance de 259 ch OCDE à la prise de force et un couple de 1 130 Nm.

L’accès en cabine est sécurisé par quatre marchepieds et des poignées. À bord, l'habitacle à quatre montants est assez volumineux et offre une bonne visibilité générale. Les habitués de la marque retrouveront le joystick CMotion et, en bout d’accoudoir, le terminal tactile Cebis, de 12”. Au ralenti, c’est le silence dans la cabine. Je mesure un niveau sonore de 53,5 dB(A). En effet, dès que le frein de parking est activé, le régime moteur chute à 650 tr/min. Je me dirige dans la cour pour atteler la benne Maupu chargée de 16 t de sable pour notre essai. La stratégie de conduite de la transmission démarre par défaut en mode automatique à la pédale.
Vidéo de l'essai Claas Axion 850 Cmatic au champ

Des informations claires
La transmission à variation continue CMatic bénéficie de trois plages de vitesses paramétrables. La première facilite les manœuvres comme les phases d’attelage, la deuxième est adaptée aux travaux dans les champs, et la dernière au transport. Les touches personnalisables F1 et F2 du CMotion me permettent de passer en deux clics, à l’aide de l’index, sur la troisième plage pour réaliser le parcours routier de 13 km. Une fois sorti des rues étroites du village, je pousse l’ensemble à 42 km/h.


À bord de l’Axion, je ne me sens jamais perdu. Les informations de conduite sont affichées au tableau de bord et répétées sur l'écran du terminal, ce qui s'avère très appréciable. Après avoir bouclé un premier trajet, je passe en mode levier. La conduite est semblable à celle au pied, à la différence près que je peux mieux valoriser le frein moteur en tirant le joystick en arrière à l’approche d’un virage. La cabine suspendue sur quatre points apporte un réel confort, renforcé par un siège à suspension semi-active. L’Axion 850 CMatic avale les montées des vallons de la Juine avec brio, tout en affichant une consommation sobre par rapport à la moyenne du groupe.

Retrouvez la partie technique du Claas Axion 850 Cmatic en quatre points
La liaison tracteur-outil au cœur du rendement
Il est temps de se rendre dans la parcelle avec le déchaumeur à disques indépendants Horsch Joker 6 RT attelé au relevage de l’Axion 850. Pour bénéficier de l’assistance du Cemos, il est impératif de peser le poids sous chaque essieu du tracteur et celui de l’outil semi-porté. Nous mesurons ensuite la distance entre l’axe des roues du Joker et celui du pont arrière du Claas. En cabine, je crée une tâche dans le terminal Cebis que j’intitule « déchaumeur Joker ».

Le Cemos me demande plusieurs informations, dont celles relevées par nos soins. Nous ajustons une pression de gonflage de 650 g à l’avant et de 900 g à l’arrière. Le Joker repose sur un double rouleau à l’arrière et sur des roues de jauge à l’avant des disques. Le Cemos conseille alors d’ajouter, pour cet outil exempt de report de charge, une masse de 100 kg sur le relevage avant. Autant dire que le tracteur nu de 10 t présente un bon équilibre pour ce déchaumeur. Sur la bascule, la répartition avant/arrière de l’Axion 850 est de 40/60. Dans la parcelle, ce dernier tracte le déchaumeur avec une certaine légèreté, à une allure de 14 km/h, pour un travail superficiel en reprise, derrière un premier déchaumage après la moisson. J’enregistre une ligne GPS à l’aide du second terminal S10, réservé à cet effet.

L’activation du guidage s'effectue, quant à elle, à l’aide d’un bouton au joystick. En bout de champ, le tracteur requiert un diamètre imposant de giration de 15,15 m. En cabine, je suis à l’aise pour terminer la parcelle mise à notre disposition. Quant au Cemos, sa prise en main est assez rapide. Il faut bien penser à prendre les mesures avant de partir au champ. Comme nous ne disposions pas, lors de cet essai, d’assez d’éléments pour partager avec vous tous ses secrets, nous reviendrons plus tard sur cet assistant dans un article dédié. Cet automate m’a néanmoins permis, dans notre cas, de respecter le bon lestage, sans ajout inutile de masse sur le relevage avant, grâce à une bonne liaison tracteur-outil.