Essai combi presse-enrubanneuse Kuhn VBP 7190 : Le combiné des entrepreneurs
La VBP 7190 domine la gamme des presses-enrubanneuses de Kuhn. Cette machine à chambre variable s’avère capable de former des balles jusqu’à 185 cm de diamètre. Elle voit ses composants surdimensionnés pour faire face aux conditions les plus intenses. Nous l’avons mise à l’épreuve sur des terrains accidentés du Puy-de-Dôme, au cours du mois de juin.
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Dans la famille des presses à balles rondes à chambre variable de Kuhn, les VB 3200, récemment présentées comme les successeurs des VB 3100, sont des machines plutôt destinées à un usage individuel. Les VB 7100, plus généreusement dimensionnées, s’adressent pour leur part aux Cuma et aux entrepreneurs de travaux agricoles. Dans les deux gammes, les presses forment des balles de 160 ou 185 cm de diamètre maximal. Toutes ces machines se déclinent en version combinée presse-enrubanneuse VBP. Nous avons testé celle qui figure tout en haut du tableau, la VBP 7190. Pour ceci, nous nous sommes rendus à la mi-juin à Ambert, dans le Puy-de-Dôme. Nous avions plusieurs parcelles à notre disposition, certaines dans la plaine, d’autres dans de fortes pentes. Mais avant toute chose, faisons un rapide tour du propriétaire. La VBP 7190 repose sur la presse à chambre variable VB 7190 (le modèle présent lors de notre grand test comparatif de cet été). Sa chambre compte quatre courroies sans fin tendues par un double balancier. Celles-ci profitent de deux rouleaux dédiés à leur entraînement. Cette chambre peut produire des balles jusqu’à 1,85 m de diamètre. À l’avant, le pick-up de 2,30 m de largeur hors tout (2,14 m DIN) repose sur des roues semi-pneumatiques, c’est-à-dire remplies de mousse et d’une petite chambre à air, afin d’écarter le risque de crevaison. Le constructeur propose aussi des roues semi-pivotantes, à orientation libre dans les courbes.
Régime de prise de force au choix
L’animation de cette presse se fait au régime de 540 tr/min à la prise de force, mais il est possible d’opter pour un boîtier à 1 000 tr/min. Dans ce cas, le limiteur de couple autorise une plus grande puissance d’entrée, ce qui peut s’avérer déterminant dans des conditions de fourrage difficiles. La partie arrière comporte la table d’enrubannage. Le transfert des balles entre la chambre de pressage et cette dernière s’opère grâce à deux bras se soulevant successivement. Ainsi, la table d’enrubannage ne se déplace pas et n’a qu’à s’incliner pour recevoir les balles. Cette cinématique offre, selon le constructeur, un temps de transfert de seulement 7 à 8 secondes. En effet, la porte de la presse commence à se refermer juste après la sortie de la balle. L’enrubanneuse affiche un dégagement vertical de 1,74 m entre sa table et le support de ses satellites. Elle est ainsi en mesure de mettre sous film des balles d’un diamètre maximal d’environ 1,60 m. Lors du pressage de fourrages secs, une commande déportée à l’arrière de la machine permet de soulever le porte-satellite de quelques centimètres afin de libérer le passage pour des balles de 1,85 m. Dans ce cas, l’enrubanneuse sert à grouper les balles deux par deux, en retenant la première le temps que la seconde soit formée. Leur dépose s’effectue alors automatiquement ou en mode manuel.
Le terminal vous accompagne
Les présentations faites, il est temps pour nous de voir ce que vaut la VBP 7190 au travail. Pour cet essai, elle est attelée à un tracteur Fendt 720 Vario de 200 ch. Celui-ci n’éprouve aucune difficulté à animer la machine sur les terrains plats. Il faut dire aussi que ces parcelles s’avèrent bien exposées et que le fourrage présente un taux de matière sèche élevé. J’en profite pour m’installer au volant. Je dois dire que la prise en main est des plus simple. À l’exception de la montée/descente du pick-up, connectée à un distributeur, toutes les fonctions de la presse-enrubanneuse se pilotent depuis le terminal. Lors du pressage, un bargraphe évolue proportionnellement au remplissage de la chambre. Un trait rouge qui le coupe représente la consigne de diamètre que j’ai renseignée (ici 1,25 m). Lorsque le remplissage atteint 90 % – cette valeur étant paramétrable selon les préférences du conducteur –, une alerte sonore retentit pour me prévenir que je dois bientôt m’arrêter. Une deuxième alerte se manifeste à la fin de la formation de la balle. Deux secondes plus tard – durée également paramétrable –, le liage se lance automatiquement. Enfin, une sonnerie indique la fin de l'opération et l'ouverture possible de la porte.
Un seul type de film
Cette machine reçoit le liage par film exclusif de Kuhn. Contrairement à ses concurrents, le constructeur alsacien n’utilise pas de rouleaux de film dédiés au liage, mais deux rouleaux normalement prévus pour l’enrubannage. Ceci présente trois avantages. D’abord, leur mise en place s’avère plus facile, puisque des rouleaux de 75 cm sont bien moins lourds que des rouleaux de 1,20 m. Ensuite, le constructeur annonce pouvoir lier environ 160 balles avec une paire de rouleaux, contre environ 110 avec un film spécial liage. Enfin, la gestion des stocks s’en voit facilitée, puisque la machine ne nécessite qu’un seul type de rouleau de film. D’ailleurs, la presse renferme sous ses capots des supports de stockage recevant jusqu’à sept rouleaux de chaque côté, soit 14 au total. Lors du transfert entre les parcelles, j’apprécie une nouvelle fonctionnalité, montée pour la première fois sur une presse de la marque au losange. Plutôt que de descendre de la cabine pour replier le vire-botte, ce bras horizontal permettant de planter les balles sur leur face plate lors de leur déchargement, je n’ai qu’à appuyer sur un bouton dédié dans le terminal. La table d’enrubannage bascule alors complètement vers l’avant, ce qui a pour effet de soulever le vire-botte, qui vient alors se crocheter dans un support placé au niveau du porte-satellite. En arrivant dans la parcelle suivante, je fais l’opération inverse. L’inclinaison de la table vers l’arrière le fait s'échapper de son crochet et il descend alors jusqu’à ce que sa roue repose sur le sol. Un signal dans la console m’indique son état, déplié ou replié, mais je peux aussi le voir grâce à la caméra disposée au-dessus de la table d’enrubannage. Celle-ci se montre utile non seulement pour surveiller le bon fonctionnement de la partie arrière de la machine, mais aussi pour contrôler la dépose des balles. Et c’est dans les dévers que ceci va s’avérer particulièrement utile.
200 ch ne sont pas de trop
Les parcelles plates étant désormais toutes récoltées, nous nous attaquons aux prairies dans les fortes pentes. La présence de bois tout autour a eu un impact sur le séchage du fourrage, qui s'avère ici bien plus humide. Dès les premiers andains, le poids de la VBP 7190, de 6,7 t, augmenté de deux balles, l’une dans la chambre, l’autre sur l’enrubanneuse, met à rude épreuve le tracteur. En effet, en plus de tirer l’ensemble, il doit animer le rotor, dont 7 des 14 couteaux sont activés. En revanche, le transfert des balles entre la presse et la table d’enrubannage se passe sans souci. En effet, des guides latéraux les maintiennent et évitent qu’elles ne se mettent en travers lors de cette opération. Pour la dépose, le vire-botte se montre lui aussi particulièrement utile, évitant que les balles ne dévalent la pente. Dans les zones les plus ombragées, le fourrage vert, ainsi que des andains largement fournis ont eu raison du limiteur de couple lorsqu’un paquet de fourrage est venu bloquer le rotor. Il faut tout de même dire que la machine profite d’une sécurité active, qui mesure le régime de rotation du rotor et déclenche l’abaissement des couteaux et de la trappe de débourrage lorsque cela est nécessaire.
Des détails bien pensés
Mais cette fois, ceci n’a pas suffi. Heureusement, il est possible de décraboter l’entraînement de la chambre pour isoler le pick-up et le rotor. Une clé de débourrage permet de faire tourner à l’envers ces deux éléments pour évacuer le paquet bloqué. Le décrabotage autorise également l’animation de la seule chambre afin, par exemple, de lier et d’éjecter la balle en cours de formation pour intervenir depuis l’intérieur de la presse. Mis à part cet incident, la VBP 7190 s’est montrée tout à fait adaptée au travail dans les pentes, aussi bien que sur le plat, et elle a formé des balles régulières, que le fourrage soit sec ou vert. N’ayant jamais testé de presses Kuhn, j’avoue que je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’ai donc été agréablement surpris par cette VBP 7190, qui s’est montrée simple à utiliser, tout en offrant un débit de chantier impressionnant. Ses organes s’avèrent assez accessibles et elle regorge de détails bien pensés, comme les commandes déportées à l’arrière ou encore les conduites hydrauliques rigides placées de manière à ne retenir aucune poussière sous les capots.
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