« L’effet waouh », vous connaissez ? Il désigne le fait qu’un produit déclenche chez le consommateur un effet de surprise ou d’émerveillement. Même si je me laisse habituellement peu convaincre par ce jargon marketing, je dois l’avouer, cette fois-ci, cela traduit assez bien mon ressenti lorsque je suis monté pour la première fois à bord du tracteur Fendt 724 Vario.

Lors d’un essai organisé début octobre chez Matthieu Grégoire, agriculteur à Bulles, dans l’Oise, j’ai pu découvrir sa nouvelle cabine FendtOne. Cet environnement de conduite, disponible également sur les modèles des séries 300 et 200, en met plein la vue. L’écran de 10”, non tactile, derrière le tableau de bord passe au numérique, tandis que celui en bout d’accoudoir, tactile, prend de l’embonpoint pour atteindre 12”, quelle que soit la finition choisie. Un troisième terminal, de configuration identique à ce dernier, est même disponible en option. Il est logé dans le toit de cabine, à la droite du chauffeur, et se rétracte à 50 % pour dégager la vue. Exit l’ancien petit écran de 7”, pour les finitions Power et PowerPlus, ou celui de 10,4” réservé aux versions haut de gamme Profi et ProfiPlus. D’ailleurs, ne les appelez plus « PowerPlus » et « ProfiPlus », mais « Power+ » et « Profi+ », ça change tout ! L’accoudoir, lui aussi entièrement revu, accueille un nouveau joystick principal, un levier additionnel pour la commande de plusieurs distributeurs, une molette pour naviguer dans les différents terminaux ainsi que des fingertips et molettes de relevage, eux aussi redessinés. Ce tracteur de 246 ch représente la sixième génération de modèles de la série 700. Hormis son nouvel environnement de cabine, aucun élément de sa base technique ne change par rapport à son prédécesseur. Son moteur, toujours le Deutz AG de 6,06 L, est désormais conforme à la norme antipollution Stage V sans recourir à de nouvelles solutions de dépollution puisque ce six-cylindres, lorsqu’il était compatible Stage IV, était déjà prêt à répondre à cette nouvelle réglementation.

Une prise en main intuitive
Après la présentation du 724 Vario par Romain Lucas, responsable produit tracteurs et chargeurs télescopiques, nous entrons dans le vif du sujet avec, au programme, un trajet routier d’un peu plus de 15 km autour de l’exploitation. Le tracteur est attelé à une remorque La Littorale chargée de maïs fraîchement récolté, d’un poids total de 26,82 t. Dès les premiers tours de roues, je règle les rétroviseurs électriques hauts et bas à grand angle, une opération désormais possible depuis le terminal et qui s’effectue sans difficulté, même en roulant. Dommage finalement que la fonction de télescopage du support reste, elle, manuelle. L’insonorisation s’avère parfaitement bien maîtrisée à bord de ce nouvel opus. Excepté la clé sur la colonne de direction, aucun bruit parasite ne vient troubler le silence. Le nouveau joystick de transmission révèle son excellente ergonomie lors de ce trajet routier. Il épouse parfaitement bien la forme de la main et n’impose plus, contrairement à l’ancienne mouture, de la lever pour atteindre certains boutons. Une petite molette de réglage des régulateurs de vitesse, auparavant dans le terminal, y fait son apparition, ce qui représente un vrai plus pour ajuster rapidement et précisément son allure au dixième de kilomètre-heure près. Les trois écrans à affichage numérique offrent une excellente lisibilité, y compris celui qui est dissimulé derrière le volant. Ce tableau de bord, à affichage variable, indique toujours la vitesse d’avancement, le régime moteur ainsi que les différents niveaux. Malgré sa taille relativement imposante, il n’obstrue pas plus la vue vers l’avant que le précédent modèle. Les nouveaux commodos des clignotants et des feux de route présentent eux aussi une ergonomie soignée. Les clignotants disposent d’une commande par impulsion et d’une extinction automatique après un changement de direction. L’ensemble routier réalise le parcours à deux reprises et affiche des consommations totales de GNR de 12,4 L, soit 25,4 L/h, et d’AdBlue de 0,3 L, soit 0,6 L/h selon les données de l’ordinateur de bord. Au moment de décrocher la remorque, je ne trouve plus le bouton de neutralisation du freinage sur l’accoudoir, comme sur les précédents modèles, et je dois malheureusement pianoter dans le terminal pour l’atteindre, à l'instar d’autres fonctions dont les boutons d'accès direct ont été supprimés.

Paramétrable à l’infini
Pour les tests au champ, un déchaumeur à disques indépendants Amazone Catros à châssis porté, de 5 m de large, est attelé au 724. Pour obtenir un bon équilibre des masses, nous accrochons un lestage de 1 800 kg sur le relevage avant. Nous abaissons également la pression des pneumatiques de 1,7 à 1,1 bar.

Pour les réglages de relevage, j’apprécie la nouvelle molette d’ajustement de la position, sans fin, et des commandes proportionnelles via des fingertips. Comme sur l’ancien joystick, j’affecte, depuis le terminal, les boutons « Go » et « End » à la descente et à la montée de l’outil. Quant au réglage hydraulique de la profondeur de l’outil, j’utilise un fingertip dont la couleur change afin de repérer le distributeur connecté. Globalement, toutes les commandes se paramètrent aisément depuis le terminal. Si l'on s’y perd, une fonction permet toujours de revenir aux réglages d’usine. Il est également possible de mémoriser les paramétrages selon des profils d’utilisateurs ou des outils. Et pour les plus étourdis, un raccourci à l'écran ouvre une fenêtre donnant un accès direct aux principales applications, représentées par des pictogrammes facilitant leur sélection. Les différentes possibilités de paramétrages, avec un code couleur sur l’ensemble de l’accoudoir, et la multiplication du nombre de boutons sur le joystick peuvent faire peur au premier abord. De même, la logique de navigation dans les terminaux, repensée, peut demander un temps d’adaptation, notamment pour les habitués de la marque. Mais, comme celle des smartphones, elle s’avère particulièrement intuitive et ne devrait pas être un frein à long terme. Sans aucun doute, l’ergonomie bien pensée et les commandes intuitives ne devront pas avoir de mal à faire oublier l’ancien environnement de conduite.

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