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Essai tracteur  Claas Axion 850 Cemos : J'ai économisé 18 % de GNR

L’essai s’est déroulé sur des chaumes de maïs, dans un terrain plutôt facile à travailler.
L’essai s’est déroulé sur des chaumes de maïs, dans un terrain plutôt facile à travailler.
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Mi-mars, Claas France me conviait à tester un Axion 850 doté du système Cemos. Ce dernier préconise une batterie de réglages afin d’optimiser les performances du tracteur. Dans un duel entre l’homme et la machine, les écarts sont sans appel.

Rendez-vous est donné à la concession Claas de Château-Gaillard, dans l’Ain, base récemment acquise par le Claas Réseau Agricole de Mâcon. M’y attend un tracteur Claas Axion 850, attelé à un déchaumeur à disques Lemken Rubin 10, de 6 m d’envergure. Marjorie Clément, cheffe produit de la marque, me propose alors un défi : effectuer le déchaumage d’une parcelle voisine, d’abord avec mes réglages, puis en appliquant les préconisations distillées par le Cemos. J’observe l’ensemble tracteur-outil et juge que le déchaumeur, une fois déplié et posé au sol, ne reportera pas de charge sur l’arrière du tracteur. Je décide alors de me passer de lestage à l’avant, afin d’éviter de solliciter exagérément le pont avant. Nous prenons donc le chemin de la parcelle. Là, j’apprécie l’efficacité du système de télégonflage CTIC. Ce dernier comprend un imposant compresseur d’air, animé par un moteur hydraulique et commandé depuis une interface Isobus, directement sur l’écran Cebis en cabine. Son important débit permet d’augmenter la pression des quatre roues de 1 bar en seulement deux minutes. Cependant, pour préparer le travail, je diminue la pression de l’ensemble des pneus jusqu’à 1 bar. Je règle ensuite le « droop moteur ». Ce curseur, accessible depuis le menu « transmission » du Cebis, se concrétise par le réglage du régime cible d’utilisation du moteur. Son fonctionnement m’a dérouté. En effet, il faut augmenter le pourcentage pour diminuer le régime. J’ai choisi une valeur proche de 23 %. Celle-ci s’avérera finalement trop faible, plaçant le moteur 200 tr/min au-dessus de son régime de couple maximal.

Le déchaumeur Lemken Rubin 10 de 6 m de large, prêté par le CRA de Bourgogne, travaille à une profondeur de 14 cm.

Jusqu’à 100 % de charge moteur

Une fois le déchaumeur déplié et posé au sol, je règle la profondeur de travail, à 14 cm environ. La vitesse cible est calée à 11,1 km/h. Les lignes GPS sont créées. C’est parti ! La transmission à variation continue CMatic prend rapidement de la vitesse. En parallèle, la charge moteur grimpe jusqu’à atteindre les 100 % dans certaines zones de la parcelle. Le tracteur ne semble pas patiner et tire l’outil à la vitesse voulue, ou presque, fort de ses 264 ch de puissance maximale. Confortablement installé dans le siège conducteur, je profite de toutes les technologies déployées à bord de cet Axion 850. Le GPS s’occupe de garder le cap, le « cruise » maintient l’allure, le « droop » supervise le régime moteur, et deux touches programmables affectées au distributeur hydraulique, avec une temporisation, facilitent le relevage et la dépose de l’outil lors des demi-tours. Leur activation déclenche également le compteur de surface. Après 45 minutes de travail, il est temps d’analyser mes résultats. La consommation totale s’élève à 28,8 L, soit 38 L/h. La surface travaillée totalise 3,67 ha, pour une moyenne de 4,8 ha/h. Ramenée à la surface, la consommation atteint 7,8 L/ha. De retour à la concession, Marjorie Clément m’expose la procédure de réglage du Cemos. Tout d’abord, celui-ci demande la monte de pneumatiques. Celle d’origine étant déjà renseignée, il n’y a rien à changer. Il faut ensuite sélectionner le type d’outil, la catégorie des travaux à effectuer, le mode d’attelage, la présence d’une trémie, la configuration du rouleau de rappui, ainsi que le lestage actuel du tracteur.

J’ai préféré me passer de lestage à l’avant afin de ne pas déséquilibrer le tracteur lorsque l’outil est posé.

Poids et mensurations, s’il vous plaît !

Intervient alors la pesée de l’ensemble. « Celle-ci, ainsi que les différentes mesures de l’outil, ne se fait qu’une fois, lors de la mise en route », explique la cheffe produit. À l’aide de pesons, nous déterminons le poids total du tracteur avec l’outil attelé : 12 750 kg. La charge sur l’essieu du Rubin atteint pour sa part 3 630 kg. Le Cemos demande ensuite d'entrer trois distances à partir de l’attelage : la première jusqu'à l’essieu de l’outil, la deuxième jusqu'au centre de l’outil et la troisième jusqu'au rouleau. Le logiciel requiert alors des renseignements spécifiques au chantier du jour, tels que l’humidité, le type et la condition de sol, la profondeur de travail et le lestage que l’on souhaite utiliser (avant, arrière ou dans les roues). Il propose alors ses recommandations : 0 kg de lestage et 0,8 bar de pression dans les quatre pneus. Il demande ensuite si nous souhaitons envoyer ces préconisations au système de télégonflage CTIC, par le biais du canal Isobus. L’appui sur « oui » enregistre automatiquement 0,8 comme valeur de pression en mode champ. Après la pause méridienne, nous retournons dans la parcelle et reprenons le travail, avec les nouveaux réglages. La charge moteur peine à monter au-dessus de 85 %. Il est probable que le sol se soit sensiblement ressuyé pendant le casse-croûte et que l’effort nécessaire pour tirer le déchaumeur ait ainsi diminué.

La tâche enregistrée dans le Cebis permet de connaître la quantité de carburant consommée, ainsi que la surface travaillée.

Des réglages plus fins pour de meilleures performances

Le Cemos intègre une autre fonction dénommée « Optimisation ». Une fois activée pendant le travail au champ, cette dernière offre la possibilité d’améliorer encore les réglages du tracteur. Après quelques allers-retours, elle nous conseille d’ajouter 350 kg de masses à l’avant du tracteur. Cependant, nous continuons d’avancer sans lestage, et le programme en tient compte. L’augmentation du « droop » jusqu’à 30 % permet également de réduire le régime moteur, qui s’établit désormais autour de 1 500 tr/min. Enfin, le blocage du différentiel limite le patinage. Cette seconde modalité d’essai dure également 45 minutes. À la fin du temps imparti, nous relevons les nouveaux résultats. La surface travaillée s’élève à 3,77 ha, pour une moyenne de 5,1 ha/h, soit 6,3 % de plus que dans la matinée, à la même vitesse d’avancement. La consommation, elle, s’établit à 24,3 L, soit 32,9 L/h. C’est 13,4 % de moins que lors de l'essai du matin. Ramenée à la surface, la consommation de carburant baisse de 17,9 % et atteint 6,4 L/ha. Si une partie de cette économie peut être imputée à un effort de traction inférieur au cours de cette seconde modalité, cette importante différence souligne néanmoins l’intérêt d’un équipement tel que le Cemos. De petits réglages d'apparence anodine ont finalement un impact significatif en termes de productivité, mais surtout de consommation. Ce n’est pas négligeable lorsque le prix du carburant est particulièrement élevé. Le Cemos est proposé en option sur les tracteurs des gammes Arion et Axion, y compris sur les Axion 900 Terra Trac. Il nécessite la présence de la transmission à variation continue CMatic et du terminal tactile Cebis. Il peut s’installer en rééquipement dans les tracteurs compatibles.

Le poids sur les différents essieux est fourni grâce aux pesons, puis renseigné dans le Cemos.
Il faut mesurer les distances entre l’attelage et l’avant de l’outil, son centre et son rouleau porteur.

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