Essai utilitaire Dacia Duster II Blue dCi 115 4x4 : le baroudeur s'embourgeoise
En juin 2022, Dacia dévoilait le Duster deuxième génération phase 3. Celui-ci arrive sur le marché de l’automobile avec un léger lifting, faisant apparaître le nouveau logo du constructeur. Bien connus pour leur robustesse, leur polyvalence et leur simplicité, les différents modèles du Dacia Duster semblent connaître un fort succès. J’ai pris les commandes d'une version diesel à quatre roues motrices pour en juger par moi-même.
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En novembre 2023, Dacia présentait son Duster de troisième génération. Vous vous dites sûrement qu’il y a une erreur, notre essai ne correspondant pas à cette version-là. En effet, nous vous présentons ici la deuxième génération phase 3 du Dacia Duster. Sa particularité ? Être le dernier modèle motorisé par un bloc diesel, le constructeur ayant banni celui-ci sur ses Duster de troisième génération ! Mais alors, faut-il se procurer les toutes dernières versions qui en sont équipées avant leur « disparition » du catalogue du constructeur ? Pour y répondre, suivez-moi à bord du Dacia Duster II Blue dCi 115 4x4 en finition Journey.
« Low cost » mais très bien équipé
Après avoir récupéré les clés du véhicule, je réalise un petit tour du propriétaire. Je commence par l’aspect extérieur. La carrosserie couleur orange « Arizona », les coques de rétroviseurs latéraux, les parechocs avant et arrière, et les bas de caisse gris « Mégalithe » donnent un aspect agressif et luxueux à ce Duster. Du côté du design, le restylage de cette deuxième génération apparaît réussi grâce aux lignes lumineuses avant et arrière, ainsi qu'au nouveau logo Dacia dans l’ère du temps. En approchant ma main de la portière, je m’aperçois que ce véhicule est équipé du système d’accès mains libres.
Si je m'en éloigne, toutes portes fermées et clé en poche, le Duster se verrouille automatiquement en me le signalant par un bruit de klaxon. Heureusement, ce signal sonore peut être désactivé pour ne pas déranger notre environnement à chaque verrouillage. Focalisons-nous à présent sur la conduite.
Une fois mon siège bien réglé, en hauteur et au niveau des lombaires, je m’attarde sur le tableau de bord et son univers multimédia. Les compteurs analogiques restent de mise avec la présence d’un petit écran digital affichant les informations de conduite : vitesse, consommation de carburant, température du liquide de refroidissement, etc. Sur les versions à quatre roues motrices (4x4), le tableau de bord indique également le mode de traction. Ce dernier se pilote à l’aide d’une molette de sélection placée devant l’accoudoir central, juste à côté du frein à main manuel.
Il offre trois choix de transmission : deux roues motrices (2WD), quatre roues motrices (Lock) jusqu’à 70 km/h et une fonction automatique (Auto). Ce dernier mode ajustera automatiquement, à l’aide de l’embrayage multidisque sur le pont arrière du véhicule, le besoin en traction des roues arrière selon le terrain, de façon à ne perdre aucune adhérence. En revanche, cette transmission est dépourvue du blocage de différentiel.
Une transmission avec des rapports très courts
Après avoir pris en main l’environnement du véhicule, je démarre à l’aide du bouton « Start & Stop » le moteur Blue dCi de 1,5 L de cylindrée développant 115 ch et 260 Nm de couple. Je m’engage sur la route en direction du domaine forestier de Forest-Hill, à Montalet-le-Bois, dans les Yvelines, pour mettre à rude épreuve notre Dacia Duster 4x4 d'essai et juger des prouesses off-road promises par le constructeur. Ce véhicule reçoit une transmission mécanique à six rapports offrant un étagement très court.
En effet, en première vitesse, à 6 km/h, le régime moteur est déjà à 1 000 tr/min. À 50 km/h, je roule avec le quatrième rapport, à près de 2 000 tr/min. Toutefois, le sixième rapport, plus long que les précédents, autorise une vitesse d’avancement de 130 km/h à environ 2 750 tr/min. Au bout de plusieurs kilomètres parcourus, pour limiter le changement intempestif de rapports, j'ai pu démarrer en seconde sans encombre grâce au coupleux moteur dCi. Selon moi, cette transmission s’avère davantage adaptée aux franchissements de terrain.
À l’aise dans les franchissements
Le domaine de Forest-Hill dispose d’une dune de terre avoisinant les 40° de dénivelé. Je m’engage sur celle-ci avec mon véhicule de 1,5 t seulement, en mode transmission automatique (Auto). Dès le premier patinage des roues avant, je ressens l’enclenchement de la traction des roues arrière permettant au véhicule d’accéder au sommet de la butte sans encombre. Lors de la descente, au vu de l’inclinaison du véhicule et depuis mon siège, j’ai le sentiment que le nez du SUV va se planter dans le sol en arrivant en bas de la dune. Plus de peur que de mal, le passage s’effectue sans difficulté grâce à la garde au sol de 21 cm et aux angles d’attaque de 30° et 34°.
Je réitère l’opération de franchissement. Cette fois-ci, je force le Dacia Duster à rouler en quatre roues motrices en tournant la molette de sélection vers le pictogramme « Lock ». Ne constatant aucune différence de traction, j'en conclus que le mode « Auto » est bien efficace. Ce point peut paraître anodin, mais il me semble important de le rappeler. Lors des franchissements, il est essentiel de désactiver l’ESC (antipatinage) pour éviter que le véhicule ne bride l’accélération lorsqu’il est mis à rude épreuve.
Une aide à la descente efficace
Je continue l’essai tout-terrain en me dirigeant vers la carrière de sable dans les sous-bois du domaine de Forest-Hill. Le parcours forestier pour m’y rendre présente de longues descentes, l’occasion pour moi d’essayer le système de contrôle de la vitesse en pente, uniquement disponible sur les versions à quatre roues motrices. Fonctionnant entre 5 et 30 km/h en marche avant comme en arrière, ce dispositif limite la vitesse du Duster lors des descentes en freinant indépendamment chacune des quatre roues. Pour l’activer, je presse le contacteur dédié. Un pictogramme vert se met alors à clignoter sur le compteur, m'indiquant que cette fonction agit sur les freins. Le véhicule conserve sa faible vitesse dans la descente sans aucune action de ma part. Pour juger de son efficacité, je désactive le système, mais le frein à moteur ne ralentit pas autant le véhicule. La différence est réellement flagrante. Pour finir l’essai, j’invite mes trois collègues à bord pour un parcours routier.
Le coffre de 411 L du Dacia Duster II accueille aisément leurs bagages à côté du mien. Durant notre trajet, nous traversons des villes et des villages, et empruntons la nationale et l’autoroute. Le confort des assises ne vaut pas celui des berlines de luxe, mais il reste appréciable. À l'arrivée, aucun mal de dos ne sera à déplorer. Sur l'autoroute, l’insonorisation de l’habitacle se montre en revanche limitée. Du côté de la consommation de carburant, le quatre-cylindres dCi boit en moyenne de 6 à 6,5 L de gazole aux 100 km, que ce soit pour franchir des obstacles ou pour avaler des bornes goudronnées. Après un essai complet, le Dacia Duster 4x4 en version diesel s’affiche comme un véhicule économique et polyvalent. Il conviendra parfaitement aux utilisations professionnelles les plus rudes des exploitants agricoles, tout en conduisant la famille partout en week-end.
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